La Decolonisation
Compte Rendu : La Decolonisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar d.anto • 20 Mai 2013 • 1 765 Mots (8 Pages) • 607 Vues
La décolonisation : la guerre d’Algérie
Publié parLisa |
I. Les causes de la guerre
1. Les ine´galite´s e´conomiques et sociales
Depuis 1848, l’Alge´rie est une colonie franc¸aise organise´e en trois de´partements, l’Alge´rois, le Constantinois et l’Oranais. Au de´but des anne´es 1950, elle est peuple´e par un peu moins d’un million d’europe´ens (les « pieds-noirs ») et par environ 8,5 millions de musulmans. Ces derniers connaissent une croissance de´mographique bien plus e´leve´e que celle des colons avec un taux de natalite´ de 45 pour mille.
Le niveau de vie des franc¸ais d’Alge´rie est supe´rieur a` celui des musulmans : le salaire journalier d’un ouvrier agricole franc¸ais est deux fois et demi supe´rieur a` celui d’un alge´rien et la taille moyenne des exploitations agricoles des agriculteurs franc¸ais est de 100 ha, contre 14 ha pour celle des alge´riens. Toutefois, les colons riches – gros exploitants agricoles, chefs d’entreprises – ne repre´sentent qu’une minorite´ des franc¸ais d’Alge´rie, environ 25 000, la grande masse des autres appartenant a` la classe moyenne ou aux classes populaires.
Les ine´galite´s se retrouvent e´galement dans le faible taux de scolarisation des enfants musulmans dans le primaire (20% seulement, contre 100% des jeunes franc¸ais). Par ailleurs, le taux de cho^mage e´leve´ de la population musulmane se traduit en particulier par une mise`re importante dans les villes.
2. L’absence de re´formes politiques
Il existe depuis 1947 une assemble´e alge´rienne de 120 membres (60 e´lus par les Franc¸ais, 60 par les musulmans) dote´e en the´orie d’une certaine autonomie. Mais le pouvoir appartient en re´alite´ au gouverneur ge´ne´ral et a` l’administration franc¸aise. D’autre part, les e´lections du colle`ge des repre´sentants musulmans portent le plus souvent a` l’assemble´e des partisans de l’occupation franc¸aise, ce qui les rend peu cre´dibles aux yeux de la masse des e´lecteurs musulmans.
De nombreux alge´riens, qui ont combattu pour la France en 1914-1918 et en 1939-1945 se conside`rent, a` juste titre, comme des citoyens de seconde zone. Leur participation a` l’effort de guerre n’a pas ame´liore´ leur statut civique ni e´conomique – l’e´galite´ de prime entre les anciens combattants alge´riens et franc¸ais n’est de´cide´e par le Conseil constitutionnel franc¸ais qu’en 2010.
L’absence de re´formes en faveur des musulmans s’explique e´galement par l’e´tat de l’opinion publique franc¸aise, traumatise´e par la de´ba^cle de 1940 et l’occupation. Celle-ci s’accroche encore a` l’ide´e de la puissance coloniale de la France et de l’ « Alge´rie franc¸aise » en particulier. Comme le de´clare le ministre de l’inte´rieur franc¸ais Franc¸ois Mitterrand au moment de l’insurrection de 1954 : « L’Alge´rie, c’est la France ».
3. Le nationalisme alge´rien et le de´but de l’insurrection
La monte´e du nationalisme s’exprime ouvertement de`s la fin de la guerre : le 8 mai 1945, des de´file´s sont organise´s dans les villes de Se´tif et Guelma pour fe^ter la victoire. Des violences e´clatent et font plus d’une centaine de morts co^te´ franc¸ais et plusieurs milliers dans la population musulmane.
Deux mouvements politiques repre´sentent le nationalisme alge´rien avant le conflit. L’UDMA (Union de de´fense du manifeste alge´rien), dirige´e par Ferhat Abbas, ne revendique pas l’inde´pendance mais une participation de´mocratique des Alge´riens au sein d’une Alge´rie fe´de´re´e a` la France. Le MTLD (Mouvement pour le triomphe des liberte´s de´mocratiques) de Messali Hadj re´clame pour sa part la formation d’une assemble´e constituante et le de´part des troupes franc¸aises d’Alge´rie.
C’est au sein de ce second mouvement qu’un groupe de six dissidents mene´s par Ahmed Ben Bella et Mohammed Boudiaf de´cident de passer a` l’action : le 1er novembre 1954, ils organisent une dizaine d’attentats qui font 8 victimes et annoncent simultane´ment la formation d’un FLN (Front de libe´ration national) dont le but est l’inde´pendance imme´diate.
II. Les grandes e´tapes d’une « guerre sans nom »
1. L’escalade
Piere Mendes France
Le pre´sident du Conseil Pierre Mende`s France envoie des renforts de police et proposent des re´formes qui sont rejete´es par l’assemble´e nationale. L’anne´e suivante, le gouverneur ge´ne´ral Jacques Soustelle tente e´galement de mettre en place des re´formes, mais les « massacres du Constantinois » font plus d’une centaine de victimes europe´ens et de musulmans autour de Philippeville et la re´pression s’organise contre l’Arme´e de libe´ration nationale (ALN).
Les premiers appele´s du contingent sont envoye´s en Alge´rie tandis que les violences se multiplient : les massacres perpe´tre´s a` l’initiative du FLN frappent des europe´ens et des musulmans accuse´s de « collaboration ». La re´pression franc¸aise fait des milliers de morts. Si les attentats de 1954 ont suscite´ peu d’e´cho en me´tropole, l’Alge´rie est au cœur de la campagne e´lectorale de 1955.
C’est sous le gouvernement de Guy Mollet que l’assemble´e nationale vote en 1956 les « pouvoirs spe´ciaux » pour re´tablir l’ordre en Alge´rie : les « ope´rations de maintien de l’ordre » commencent. Les me´dias pour leur part e´voquent pudiquement les « e´ve´nements » d’Alge´rie. En re´alite´, deux ans apre`s la fin de la guerre d’Indochine, la France me`ne une nouvelle guerre coloniale.
2. Attentats, torture, re´pression
L’arme´e prend rapidement une place importante en Alge´rie. Les me´thodes employe´es par les parachutistes lors de la « bataille d’Alger » (1957) incluent la torture, qui devient une pratique syste´matique, et l’assassinat politique des « fellaghas ». Ce sont e´galement les chefs militaires franc¸ais qui ordonnent le de´tournement d’un
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