La décolonisation

La décolonisation

Introduction

La décolonisation est un processus d'émancipation des colonies par rapport aux métropoles. Elle implique le plus souvent l'accès à l'indépendance des pays colonisés. Elle est supposée avoir commencé dès 1775 en Amérique, mais c'est au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que le terme naît, au moment où le phénomène prend une véritable ampleur mondiale avec le développement des nationalismes.

1. Les origines de la décolonisation dans le monde

1.1 Au XVIIIème siècle : la guerre d'indépendance des Etats-Unis

Elle a souvent été considérée comme le premier mouvement de décolonisation, notamment par les Américains eux-mêmes, qui allaient s'en réclamer ultérieurement pour encourager à l'indépendance les colonies européennes, et particulièrement espagnoles. Cette guerre a affronté les colons britanniques d'Amérique du Nord à leur métropole, la Grande-Bretagne, de 1775 à 1783. Le pays possédait 13 colonies aux nord-est des Etats-Unis du Massachusetts à la Géorgie. (cf : carte 1). La France profite du conflit pour prendre sa revanche sur la Grande-Bretagne et le Traité de Paris de 1763 qui lui avait fait perdre énormément de territoires.

Les États-Unis ont dû leur indépendance à une révolte des colons, mais non des indigènes, contre leur métropole. Le 19 avril 1775, un détachement anglais tombe dans une embuscade à Lexington, au Massachusetts, en allant détruire un dépôt d'armes clandestin. 200 soldats trouvent la mort. Par la suite, les indigènes ont alors été plus radicalement opprimés, certaines communautés décimées, par les colons indépendants, lorsque ceux-ci ont eu les mains libres, avec le renfort d'immigrants venus d'autres pays d'Europe.

En juin 1776, Thomas Jefferson fut chargé de préparer l'ébauche d'une déclaration d'indépendance. Le document, qui représente l’un des textes fondamentaux du pays, fut approuvé le 4 juillet 1776 lors du Congrès de Philadelphie. Les résidents eurent à décider ceux qu'ils voulaient soutenir. Ceux qui étaient favorables à l'indépendance furent appelés Américains, Patriotes ou Congressistes. Les personnes qui s'opposaient à l'indépendance furent appelés Loyalistes ou les hommes du roi. La proclamation d'indépendance des treize colonies conduisit à une confédération où chaque État conserva sa liberté religieuse et politique et qui rompit irrévocablement avec la Grande-Bretagne.

Les traités de Paris et de Versailles, signés en 1783 par la France, l'Espagne et la Grande-Bretagne met fin à la guerre et reconnaît l’indépendance des Etats-Unis.

1.2 Au XIXème siècle : le déclin de l'empire espagnol

Au cours des 16ème et 17ème siècles, l'Espagne acquit un immense territoire réparti entre les Amériques et l'Asie du sud-est. L'extension maximale de l'empire coïncide avec le Siècle d'or espagnol et les règnes de Charles Quint à Philippe IV. Le déclin de la puissance coloniale espagnole est perceptible dès le début du XVIIe siècle. (cf : carte 2)

La domination économique de la métropole mécontente les élites créoles (des blancs nés dans les colonies). Elles s'inspirent de la Révolution française, et profitent de l'occupation de l'Espagne par Napoléon Ier en 1808 pour proclamer l'indépendance des pays d'Amérique latine, malgré la répression espagnole et plusieurs affrontements militaires. Il proclame l'indépendance de plusieurs territoires : la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade devient la République de Colombie et le territoire de La Nouvelle-Espagne est rebaptisé Mexique.

En 1898, au cours de la guerre hispano-américaine, la volonté d'expansion territoriale des États-Unis empiète l'empire colonial espagnol, qui perd Cuba, Porto Rico et les Philippines.

2. Les défis de l’Empire français

(cf : carte 3) : l’Empire français

2.1 Les tensions de l'après-guerre

Les origines de la décolonisation française sont à chercher dans la Seconde Guerre mondiale. Les peuples coloniaux assistent à la défaite de la France, dont le prestige est atteint. De plus, les Etats-Unis entrent en guerre en 1941 pour défendre "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Les peuples colonisés entendent que ce droit leur soit aussi appliqué.

Les principales tensions dans l’Empire français se déroulèrent essentiellement en Algérie et en Indochine.

• Les émeutes de Sétif (Algérie)

C’est une répression sanglante d'émeutes nationalistes qui est survenues en 8 mai 1945 dans le département de Constantine en Algérie. Pour fêter la fin des hostilités et la victoire des Alliés, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens en profitent pour rappeler leurs revendications nationalistes. Après des conflits entre policiers et nationalistes, les manifestations dégénèrent en émeutes et provoquent d'abord des massacres d'Européens dans la région de Sétif. L'armée française exerce alors une répression qui va prendre des proportions considérables et durer plusieurs semaines.

Parmi les Européens, on dénombre plus d'une centaine de morts et autant de blessés. Le nombre des victimes algériennes est encore sujet à débat : les autorités françaises de l'époque fixèrent le nombre de tués à 1 165 mais le gouvernement algérien avance le nombre de 45 000 morts, alors que le nombre varie de 8 000 à 45 000 victimes suivant les historiens.

• En Indochine

La République démocratique du Vietnam a été proclamée par le communiste Hô Chi Minh à la faveur de la défaite japonaise. Sa volonté était d'instaurer sans attendre l'indépendance et l'unité de trois provinces indochinoises.

En mars 1946, le général Leclerc et le Commissaire français Sainteny sont envoyés en Indochine pour y rétablir la souveraineté française, engagent des négociations avec les nationalistes vietnamiens. Ils signent un accord avec Hô Chi Minh. Cet accord reconnaît l'existence d'un Vietnam

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