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L'industrie automobile de la fin du XIXe aux années 1930

Dissertation : L'industrie automobile de la fin du XIXe aux années 1930. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2021  •  Dissertation  •  4 162 Mots (17 Pages)  •  517 Vues

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L’industrie automobile de la fin du XIXe siècle aux années 1930

         L’industrie automobile a un rôle prépondérant de l’activité économique, on le voit en mesurant ses volumes d'affaires, le montant de ses investissements, le nombre de ses effectifs ou la valeur de son excédent commercial. Ce rôle est d’autant plus grand, puisque ce secteur automobile a une place importante dans les secteurs de l’acier, du verre et des produits pétroliers. De plus, cette industrie est un des indicateurs les plus pertinents de l'activité d'un pays (pays constructeur). Notre étude prend place à la fin du XIXe siècle, période marquée par la Grande dépression (1873-1896), qui est en réalité une stagnation ou une croissance molle. L'industrialisation est un processus qui renverse les techniques de production : le système artisanal, manuel, de production, dans des lieux dispersés, est remplacé par une production recourant de plus en plus à une énergie provenant de machines, production en grandes séries, centralisée, utilisant des normes ou standards afin d'obtenir des produits d'une qualité homogène. A partir des années 1880, la Seconde industrialisation (chimie, aéronautique, automobile) se superpose à la proto-industrie et à la première industrialisation et sa dynamique permet en partie de sortir de la crise. L’automobile française se développe véritablement dans les années 1890. Ce développement est rendu possible seulement grâce à l’augmentation drastique de la production d’acier. En effet, en 1850, la production d’acier au niveau mondial représentait 70 000 tonnes, soit 2% de la production sidérurgique total (le reste étant la fonte). En 1913, celle-ci représentait 77 millions de tonnes et 93% de la production de fer. Cette transformation structurelle est portée par deux procédées de production. D’abord, le convertisseur Bessemer (1855), qui est l’emploie de la fonte (alliage de carbone et de fer fabriqué dans des haut fourneau à 1600°) mise sous pression, qui oxyde cette fonte et en résulte de l’acier.  Ensuite, le procédé Thomas (1877), qui est l’utilisation de la chaux pour éviter la casse de l’acier, cela permet d’utiliser même les fers phosphoreux français et allemand, le retard sur le Royaume-Uni pouvait à présent être rattrapé. D’autre part, un autre élément rend le développement de l’industrie automobile possible : le développement électrique des grandes villes. Paris est néanmoins en retard, les villes allemandes, quant à elles, sont avancées. En 1882 la centrale électrique de New York est fondée par Thomas Edison (technicien, industriel). Pour les campagnes, il n’y a pas d’électrification avant 1920-1930. Nous arrêterons notre étude avant le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939. La zone géographique étudiée sera principalement la France et les Etats-Unis avec quelques pays européens en plus comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et très brièvement l’Italie de manière à consolider notre propos. Nous nous demanderons comment ce bien de luxe tend à se démocratiser avec une production américaine standardisée, mais que celle-ci se voit être ralentie à la fin de notre période ?


Nous étudierons dans un premier temps les débuts de l’industrie automobile. Dans un second temps nous verrons le modèle automobile américain ainsi que les effets de la Première Guerre mondiale sur le secteur. Enfin, nous étudierons les liens entre la crise des années 1930 et l’industrie automobile.

       L'automobile est née avec la Belle Epoque. Ce terme est un chrononyme rétrospectif désignant la période marquée par les progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques, principalement en France et s'étendant de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale. Le terme correspond pour les Britanniques à la fin de l'époque victorienne et à l'époque édouardienne ; pour les Allemands, c'est le wilhelminisme. L'expression française est comprise et utilisée dans la plupart des pays européens. Cette naissance de l’automobile se fait au moment précis où l'économie française sort de la Grande Dépression qui caractérise les dernières années du XIXe siècle. L'automobile, par sa nouveauté, son image de modernité mais aussi son développement rapide, amplifie la sortie de crise tout en accélérant la révolution des transports. Dans un contexte où le chemin de fer est déjà bien développé depuis les années 1840, ce sont des machines à vapeur qui ont été utilisé en premier pour faire fonctionner l’automobile. Cependant, ces moteurs sont trop contraignant, ils sont lourd et cher. Durant tout le XIXème siècle les chercheurs essaient de nouvelles énergies pour l’automobile : gaz, alcool, pétrole... Finalement, les trois pionniers de l’automobile : Peugeot, Daimler et Panhard se rejoignent sur l’essence. Le moteur à essence est plus léger, il a un bon rendement énergétique et il est suffisamment puissant pour une voiture qui veut aller vite. Il y a tout de même des essaies avec les voitures électriques. La première est construite en 1893, c’est une idée de Jeantaud et Raffard. Elle montre des réelles qualités car en effet, avec la voiture électrique il y a de nombreux avantages : pas de changement de vitesses, mise en marche et arrêt automatiques des voitures (et instantanément). Elle comporte un freinage électrique sur les descentes, des phares et feux électriques. Aussi, il n’y a pas de problèmes d’allumage. Mais, son principal défaut est le stockage de l’électricité. Elle convient seulement aux villes dû à sa faible autonomie ; si un tiers des voitures aux États-Unis en 1904 sont électriques c’est essentiellement pour ce fait, le pays n’étant que très peu doté d’infrastructures routières. Ainsi en 1905-1906, la majorité des producteurs automobiles se tournent vers la voiture à essence qui permet de stocker plus d’énergie et donc d’assouvir les besoins d’évasion et de liberté puisque l’on peut aller de ville en ville. L'automobile s'affirme surtout comme un moyen de transport individuel, nouveau symbole d'évasion mais aussi de richesse et de standing social.                                                            

         L’automobile est donc à présent thermique, son industrialisation peut alors véritablement commencer. L'automobile française est la première au monde à l'aube du XXe siècle. Elle est la première au niveau de la production et des brevets déposés. En 1898, l’entreprise Renault, c’est six ouvriers pour 300 m2 et six voitures produites. Quatre ans plus tard en 1902, l’entreprise compte 500 ouvriers, 7000 m2 d’usine à Billancourt – et non plus à Paris même –  et 500 voitures produites. De manière général en 1900, la France compte 4 800 voiture produite, l’Allemagne 800 et le Royaume-Uni 180. La France est également la première au niveau du nombre de marques en activité ou du pourcentage de ventes à l'exportation. L'automobile française est omniprésente, avec une prédominance parisienne où les conditions du succès sont les mieux réunies. On trouve autour de la capitale la main-d'œuvre qualifiée nécessaire, les entrepreneurs expérimentés et les fournisseurs indispensables, tout comme la clientèle. Cette clientèle est en effet dans les couches les plus aisées de la société, les seules qui puissent s’en procurer. L'automobile française est un produit de luxe. C’est un objet complexe au confluent de plusieurs techniques (mécanique, cuir, bois). Renault et Peugeot sont respectivement des familles anciennes du textile et de la métallurgie (dès le XVIIIe siècle pour Peugeot : développement initial autour du moulin à café puis bicyclettes et voitures). En ce sens, cette industrie passe, en tout cas en France, par le maintien du pouvoir des grandes familles industriels. L’automobile émerge aussi ailleurs, notamment en région lyonnaise, dans l'Est du pays - en Lorraine et dans le Doubs -, également dans le Nord. L’engouement de l’automobile en France s’explique par un phénomène d’offre mais aussi de demande. De plus, il y a le facteur d’émerveillement que ressentent les français pour la voiture que l’on ne retrouve pas du tout en Allemagne par exemple. Le réseau routier incomparable de la France est propice au développement de ce produit, il est dû à un effort d’équipement durant le XIXe siècle. Les routes arrivent au cœur du territoire. Le produit phare de la seconde industrialisation devient rapidement la voiture avec la nouvelle énergie qui est l’électricité. Le lieu d’industrie change également, l’usine est en banlieue. Les industriels ont besoin d’espace et il faut éviter les externalités négatives comme le bruit ou la pollution en centre-ville, c’est ce qu’il s’est passé comme nous l’avons vu avec Renault.

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