L'affaire Dreyffus
Commentaires Composés : L'affaire Dreyffus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Septembre 2013 • 1 425 Mots (6 Pages) • 669 Vues
L'AFFAIRE DREYFUS
Entre 1894 et 1900, la France de la III° République (Septembre 1870 – Juillet 1940) est bouleversée par l'affaire suscitée par l'histoire d'un officier juif, Alfred Dreyfus, accusé à tort d'espionnage au profit de l'Allemagne. Ce que l'on appellera très vite "l'affaire" révèle la montée de l'antisémitisme dans une France obsédée par le danger allemand et où le régime républicain est contesté.
I. Les origines de l’affaire
L'affaire éclate le 1 er novembre 1894, après annonce par la presse de l'arrestation d'un capitaine d'artillerie de 35 ans, Alfred Dreyfus, accusé de trahison. Cet officier juif alsacien sorti de l'École polytechnique travaillait à l'état-major parisien de l'armée. Les responsables du contre-espionnage, le colonel Sandherr (officier français) et le commandant Henry (officier français qui a produit des faux documents visant à accuser et confirmer la condamnation du capitaine Alfred Dreyfus, qui était innocent, expliqué plus tard), l'accusent d'avoir livré à l'ambassade d'Allemagne des renseignements confidentiels sur la défense nationale.
Ils ont établi la culpabilité de Dreyfus dès le début d'octobre en lui faisant passer un test d'écriture, qui semblait démontrer qu'il était l'auteur d'un bordereau adressé au lieutenant-colonel Von Swartzkoppen, attaché militaire de l'ambassade allemande. La lettre en question est entrée en possession du contre-espionnage français par l'intermédiaire de la femme de ménage de l'ambassade. Le véritable coupable des fuites est un officier d'origine hongroise criblé de dettes, le commandant Esterhazy. Mais l'enquête bâclée par les officiers a fait porter les soupçons sur Dreyfus, coupable idéal pour ses collègues, souvent marqués par l'antisémitisme.
II. La dégradation du "traître"
Le 22 décembre 1894, Dreyfus, malgré ses protestations d'innocence, est condamné par un conseil de guerre à la dégradation et à la déportation en forteresse. Il est dégradé publiquement le 5 janvier, à l'École militaire, sous les cris d'une foule qui hurle : "Mort aux juifs!". Il embarque pour l'île du Diable, en Guyane (montrer une image), où il va rester quatre ans. L'opinion croit à sa culpabilité et approuve massivement la condamnation du "traître".
Dès avant le procès, toute la presse s'est emparée de l'affaire. Pour les journaux nationalistes et antisémites comme La Libre Parole, éditée par Édouard Drumont, Dreyfus est forcément coupable, parce qu’il est juif. Dans une France traumatisée par la défaite de 1870 face à la Prusse (ancien État de l'Allemagne), on assiste à une montée de l'antisémitisme. La minorité juive - 700 000 personnes en 1890 - est la cible d'une droite nationaliste, qui la considère comme un corps étranger au pays, prédisposé à la trahison. L'antisémitisme existe aussi à gauche; en effet les juifs représentent pour certains le "capitalisme apatride" (désigne une personne dépourvue de patrie donc de nationalité légale) qui opprime les travailleurs. Facteur aggravant pour Dreyfus, les "opportunistes", ces républicains modérés qui dominent l'Assemblée, ne veulent surtout pas heurter l'armée et provoquer une fracture dans l'opinion en remettant en cause le jugement.
Ce climat politique explique que le capitaine trouve peu de défenseurs, y compris dans la communauté israélite, qui ne souhaite pas se démarquer officiellement de l'opinion commune. Seuls Mathieu Dreyfus, frère d'Alfred, Albert Demange, avocat du capitaine, et Bernard Lazare, un jeune journaliste juif, militent pour la révision du procès dès 1895. Mathieu Dreyfus a été informé de la communication illégale par le commandant Henry d'un "dossier secret" au conseil de guerre pour appuyer la condamnation de son frère. Les trois hommes gagnent à leur cause quelques personnalités, dont le député Reinach et l'écrivain Émile Zola. En 1896, ce petit groupe tente de faire réviser le procès Dreyfus, avec l'aide du Figaro, journal conservateur modéré. Ils s'attirent les foudres de Drumont (un journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français, fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite. Il est également le créateur de la Ligue nationale antisémitique de France), qui les surnomme "le syndicat". L'opinion commence à se diviser entre dreyfusards et antidreyfusards. Chaque camp est soutenu par ses journaux, qui se livrent à une bataille très violente d'arguments et d'insultes.
III. La découverte de Picquart
Au cours de l'été 1896, le colonel Picquart, nouveau chef du contre-espionnage, découvre l'identité du vrai coupable. Des lettres envoyées par le commandant Esterhazy (officier français, commandant au régiment d’infanterie de ligne) à l'ambassade allemande lui ont été remises par la même voie
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