L'Europe depuis 1945
Cours : L'Europe depuis 1945. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yassine Asr • 12 Mars 2019 • Cours • 5 371 Mots (22 Pages) • 457 Vues
Sommaire
HISTOIRE L’EUROPE DEPUIS 1945
Cours révisé par Arnaud Baubérot
Chapitre 1 – L’Europe, théâtre de la Guerre froide (1945-1989) 2
1.1 L’Europe divisée 2
1.1.1 1945 : une nouvelle carte pour l'Europe 2
1.1.2 L’abaissement du « rideau de fer » à travers l'Europe 3
1.1.3 Le cas de l’Allemagne 3
1.2 Les démocraties populaires 4
1.2.1 L'expansion défensive de l'URSS : le bloc et le glacis 4
1.2.2 La satellisation des démocraties populaires 5
1.2.3 Tensions, résistances, normalisations 6
1.3 L’Europe de l’Ouest 7
1.3.1 Les débuts de la construction européenne 7
1.3.2 De la CECA au Marché commun 8
1.3.3 De l’Europe des Six à l’Europe des Douze 10
Pour aller plus loin... 11
Sujets 11 Références numériques 11
HISTOIRE – L’Europe depuis 1945 – chapitre 1
TREMPLIN IEP – BP 70076 – 59350 SAINT ANDRE LEZ LILLE – contact@tremplin-etudes-superieures.fr
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Chapitre 1 – L’Europe, théâtre de la Guerre froide (1945-1989)
1.1 L’Europe divisée
1.1.1 1945 : une nouvelle carte pour l'Europe
L’Europe sort très affaiblie du second conflit mondial qui, en une demi-décennie, l’a dévastée. Les pertes sont variables, mais quelques chiffres attestent des dommages : 18% de la population polonaise a été tuée, 10% de la population allemande, 9% de la population soviétique (soit, dans ce dernier cas, 17 millions de morts). Sur le plan matériel, le bilan est plus ambivalent. Pour une base 100 en 1938, le PIB britannique, atteint l’indice 112 en 1946, alors que celui de la France est à 84, celui de l’Italie à 80 et celui de l’Allemagne à 49 – bien que, dans ce dernier cas, il s’agisse davantage d’une désorganisation complète de l’économie que d’un réel effondrement du capital productif. La remise en ordre des économies européennes à l’issue de la guerre a nécessité quatre à cinq ans, soit l’équivalent de la durée des hostilités. Le découpage de l’Europe et sa mise sous tutelle ont débuté dès le déclenchement de la guerre, en 1939-1940, la résistance au nazisme ne parvenant pas à mettre en œuvre une action unitaire, entre les partisans coordonnés par Londres et ceux qui prennent leurs ordres de Moscou. Sans doute peut-on dès lors affirmer que l’Europe a été partagée sur les champs de bataille plus qu’autour d’une table de conférence : les réunions des Alliés destinées à organiser l’Europe de l’après-guerre entérinent surtout les zones d’occupation respectives. 1945 constitue pourtant une date charnière.
La conférence de Téhéran avait donné lieu en 1943 à un accord des trois Alliés (Churchill, Roosevelt, Staline) sur le tracé de la frontière orientale de la Pologne, appelée la ligne Curzon, du nom du lord britannique qui avait eu l’initiative du tracé des frontières du pays après la Première Guerre mondiale. Mais en compensation des annexions soviétiques faites au détriment de la Pologne, celle-ci subissait un glissement de 200 km vers l’Ouest. Sa frontière occidentale, avec l’Allemagne, se trouvant fixée le long de la ligne Oder-Neisse, elle obtenait ainsi des compensations territoriales aux dépens de l’Allemagne.
La conférence de Yalta, en février 1945, se tient à la demande du président américain Franklin D. Roosevelt, au moment où les Soviétiques occupent l’Europe orientale et centrale jusqu’à Berlin, et alors que les Américains n’ont pas encore franchi le Rhin. Il s’agit de fixer le futur statut de l’Allemagne et le tracé de ses frontières, mais les Alliés ne s’accordent pas : si les États-Unis souhaitent des élections libres et la relance de l’économie, l’URSS, refusant l’éventualité d’une confédération européenne occidentale, est favorable à un glacis territorial à l’Est, accompagné d’un dédommagement rapide des pertes subies par un transfert des richesses allemandes vers la Russie. Churchill, Roosevelt et Staline se limitent par conséquent à des engagements de principe sur la libération de l’Europe, l’aide à la reconstruction des économies des pays libérés et la mise en place d'élections libres. Staline sait néanmoins qu’il ne compte pas respecter cette déclaration, et Roosevelt a quant à lui besoin de l’appui soviétique pour achever une guerre très coûteuse en vies humaines dans le Pacifique.
HISTOIRE – L’Europe depuis 1945 – chapitre 1
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1.1.2 L’abaissement du « rideau de fer » à travers l'Europe
La nouvelle Europe, après 1945, naît donc d'un rapport de forces militaire et politique entre ses libérateurs. Dans les régions libérées par les Anglo-Saxons, la situation antérieure au conflit est rétablie sans que la population ne soit véritablement consultée : la démocratie libérale est établie en Norvège, au Danemark (séparé en 1944 de l’Islande, devenue une République démocratique), aux Pays-Bas, en Belgique et en France. Le ralliement de l’Italie aux Alliés, à la suite du renversement de Mussolini en 1943, permet au pays d’éviter le sort de l’Allemagne : les prémices d’une démocratie y sont également installées. Les États neutres conservent leurs régimes, qu’il s’agisse des démocraties irlandaise, suisse et suédoise, ou des dictatures espagnole et portugaise. L’ensemble de ces pays s’intègrent à une zone d’influence nord-américaine, même si la proximité avec la puissance américaine est variable selon les États. Les rivalités pour le contrôle d’un pays sont particulièrement patentes dans le cas de la Grèce. Occupée par les troupes italiennes puis allemandes de 1939 à 1945, la Grèce connaît de 1946
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