Etude critique sur la guerre populaire de Clausewitz

La guerre populaire selon Clausewitz

« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » écrit Clausewitz, un officier général théoricien prussien dans son ouvrage De La Guerre au XIXe siècle. Nous allons nous appuyer sur l’extrait de celui-ci portant sur la guerre populaire, il nous présente la description de cette pratique par l’auteur, qui nous détaille un mode d’action que l’on peut décrire avec plusieurs caractéristiques comme une attaque fractionnée, l’affaiblissement moral de l’ennemi ou encore l’attaque de cibles clés.

Le traité de Clausewitz (1780-1831) était de rigueur pendant les guerres napoléoniennes et les idées qu’il exposait étaient toujours valables et transmises jusqu’au XXe et constituaient alors un véritable modèle, qui seras cela dit mis à l’épreuve avec les guerres contemporaines :

Celles-ci présentent des conflits transnationaux et non plus des conflits inter-étatiques, les positions géographiques des ennemis sont également indéterminées et ceux-ci n’usent plus d’armes traditionnelles, à l’instar de certains groupes terroristes comme Daech ou Al-Qaïda qui font pression sur les populations civiles et usent de la peur pour atteindre leurs objectifs. Ainsi Djihad ne repose pas sur l’opposition entre états mais sur une forte division idéologique dont les représentants et combattants peuvent être recrutés dans le monde entier.

Toutes ces caractéristiques nous démontrent alors que le modèle Clausewitzien ne s’applique désormais plus alors que nous connaissons des situations d’urgence et de conflit à échelle internationale, en rupture avec les guerres et les batailles antérieures au XXème siècle.

Cependant, ce document portant sur la guerre populaire présente quelques similitudes avec les guerres contemporaines que nous avons évoqué. Nous allons alors nous demander en quelle mesure l’analyse de la guerre populaire décrite par Clausewitz peut être assimilée aux conflits que nous pouvons rencontrer aujourd’hui.

[Annonce du plan]

Plan de l’étude critique :

I – Une guerre qui est fractionnée et répartie en plusieurs points stratégiques

• « (La guerre populaire) ne doit jamais se concrétiser en un corps solide » -> idée de séparer les lieux de conflits et d’écarter l’idée d’un conflit d’égal à égal, d’une opposition de toutes les forces et de manière directe ce qui entraînerait trop de pertes, peut être mis en relation aux conflits comme le groupe terroriste Al-Qaïda

+ idée qui remémore les conflits asymétriques : on parle du peuple qui lâche les armes -> peut nous faire penser aux guerres d’indépendance, qui sont contemporaines

• Mais constitution de masses plus importants pour toucher les points stratégiques des ennemis « les ailes du théâtre de guerre ennemi »

« Atteindre les arrières de l’ennemi, où il est le plus vulnérable » ;

II – Dimension morale de la guerre populaire semblable à la guerre contemporaine

• Importance de la moralité des troupes pour atteindre la victoire, il faut faire en sorte de garder la confiance de celles-ci « chacun croit que la question du conflit est tranchée, que tout effort supplémentaire est vain »

• Déstabilisation morale des ennemis par le biais du découragement suite à la pression exercée « En outre elles instillent la crainte et l’inquiétude » cette idée nous fait penser aux attaques terroristes qui visent à faire pression sur les populations en utilisant la peur, en donnant l’illusion que l’on est plus fort et intouchable (attentats du 11 septembre…)

        En somme, nous pouvons évoquer le modèle Clausewitzien comme une référence utilisée pour les stratégies guerrières au XVIIIe et XIXe siècle mais qui semblait en rupture avec les nouveaux modes de conflits entrainés par les changements et évolutions de la géopolitique internationale, des moyens de faire régner la paix qui peuvent entrainer des conflits idéologiques à plusieurs échelles. Si pourtant avec l’apparition des conflits asymétriques De la guerre semble passé d’actualité et de véracité pour l’époque, il ne semble pas s’appliquer aux guerres contemporaines. Pourtant, d’après le texte que nous avons évoqué, nous avons pu observer que la guerre populaire présentait des similitudes avec les nouveaux modes de guerre, à propos notamment  des dimensions morales et de répartition stratégique où les troupes et puissances armées ne sont pas concentrées sur le champ de bataille en un point, comme par exemple les groupes terroristes Daech ou Al-Qaïda. L’idée de soulèvement du peuple peut évoquer également une ressemblance avec les conflits de notre siècle ou du siècle dernier comme les guerres d’indépendance.

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