Défense : La France Prépare Les Guerres De Demain Avec Des Ambitions réduites
Documents Gratuits : Défense : La France Prépare Les Guerres De Demain Avec Des Ambitions réduites. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar robinor • 29 Avril 2013 • 1 322 Mots (6 Pages) • 984 Vues
Il n'était pas question d'afficher une baisse des ambitions de la France dans le monde. Mais, crise oblige, il fallait être "sincère" sur ses moyens. Entre ces deux écueils, l'élaboration de la nouvelle feuille de route de la stratégie française a relevé de la quadrature du cercle. Avec quatre mois de retard, François Hollande reçoit, lundi 29 avril, la commission du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale, pour sa publication. Le président s'exprimera sur les grandes orientations sécuritaires du pays le 24 mai.
Le nouveau Livre blanc était attendu pour la fin 2012, à l'issue d'un travail de commission (46 experts et représentants de l'Etat) et d'un débat national. Celui-ci n'a pas vraiment eu lieu. Les travaux de la commission, gênée par un manque de cadrage politique et les aléas budgétaires, ont été réécrits par le ministère de la défense. Comment maintenir un effort substantiel pour la sécurité nationale dans un contexte économique exécrable ? Bercy poussait à la rupture. Son modèle aurait signifié l'arrêt de grands équipements symboliques comme le porte-avions. La défense a choisi de continuer de couvrir tout le spectre des capacités militaires, du spatial au char lourd.
Voir l'infographie : L'armée française à l'horizon 2020
Lire aussi l'entretien avec Jean-Marie Guéhenno, le président de la commission du Livre blanc : Personne n'attend de la France qu'elle puisse tout faire en tous lieux
Face à la crise, on a d'abord tenté, comme le disent les experts, de "faire entrer l'édredon dans la valise". Avant de réviser drastiquement le contrat des armées. L'heure n'est plus à la modernisation tous azimuts, vantée dans le Livre blanc de 2008 mais non financée, ni à la polyvalence des équipements : "Tout le monde ne peut disposer de tout", résume un cadre de la défense.
Dans le nouveau modèle, les mots-clés deviennent différenciation – ce qui revient à installer des armées à plusieurs vitesses – et mutualisation. Tout ce qui pourra être mis en commun, entre les forces mêmes, entre la défense et le ministère de l'intérieur, mais aussi entre la France et ses alliés, le sera. Pour la sécurité nationale, un contrat général, interministériel, fixera les moyens nécessaires. Sur la même idée, le Livre blanc prévoit un programme d'équipement commun défense-ministères civils pour la protection de l'Outre-mer.
Les menaces
Le Livre blanc distingue trois types de menaces : celles dites "de la force" émanant d'Etats en conflit potentiel comme la Chine, ou des Etats proliférants ; les "risques de la faiblesse" posés par les Etats faillis ; enfin les risques de la mondialisation, dont les atteintes aux flux de marchandises, le terrorisme (avec la prise en compte d'une possible attaque majeure sur le territoire), et le cyberespace.
Le document indique qu'une attaque informatique d'ampleur sera considérée par la France comme un acte de guerre. Une chaîne de commandement, centralisée à l'état-major pour les armées, la direction générale de l'armement, et les services de renseignement de la défense, est mise en place en vue de développer des capacités offensives. La partie défensive reste coordonnée au niveau interministériel.
Les zones d'intérêt français
Protection, dissuasion, intervention sont les piliers de la stratégie nationale. Le territoire reste la première priorité. Le deuxième cercle des intérêts français est défini par le voisinage immédiat de l'Europe. Le Livre blanc insiste sur la vigilance portée aux fragilités du voisinage oriental, en raison de la faiblesse des Etats issus du bloc soviétique et de la politique russe. D'un autre côté, il est rappelé que le Maghreb, la Méditerranée orientale et le Sahel sont des zones prioritaires où la France veut impliquer ses partenaires.
Après l'opération au Mali, les bases françaises en Afrique, qui ont vocation depuis le discours de François Hollande à Dakar le 12 octobre 2012 à devenir des "pôles de coopération", restent des points d'appui. Au moins quatre seront préservés. L'Asie ne sera pas une terre d'engagement militaire mais de coopération politico-stratégique. La France y tiendra "ses responsabilités de puissance maritime".
L'effort de défense
Une défense
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