Les artistes à la Cour de Bourgogne
Dissertation : Les artistes à la Cour de Bourgogne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar didadidadoom • 26 Février 2019 • Dissertation • 1 472 Mots (6 Pages) • 795 Vues
III - Les artistes à la cour de Bourgogne – Artistes ou artisans ?
« Les tâches des artistes de la cour, qui occupaient aussi régulièrement le rang de valet de chambre, étaient diverses ».
- Les conditions de la création artistiques à la cour
« Prenons par exemple les peintres : Il était fréquent que, en plus des peintures murales, des tableaux, et des miniatures, ils créent des patrons pour des tapisseries et des modèles pour des œuvres d’orfèvrerie, des costumes, des dessins de broderie et des motifs textiles. »
Si de nos jours, la différence entre l’Artiste et l’Artisan est claire, cela n’est pas la même chose au Moyen Age. En effet, ce n’est que peu à peu que l’artiste se détache de son statut inférieur lié à son caractère manuel. Ce n’est que plus tard, que l’artiste pourra disposer librement de son art, pouvant ainsi exprimer sa réelle personnalité créatrice. L’artiste médiéval, est comme enfermé dans un carcan. La réalité est encore bien loin de l’image édulcorée de l’artiste, véhiculée par la période romantique. Les conditions de la création artistique à la cour sont très clairement contrôlées et sont le fait de commanditaires bien précis. La fonction de l’artiste n’a eu de cesse d’évoluer, mais à l’origine, la fonction de l’artiste dans le monde très chrétien, était d’abord définie par les ecclésiastiques. Les églises, étaient des sujets actifs dans la commande d’œuvres. Dans ce contexte, l’artiste est d’abord celui qui « produit » l’acte divin. Bien que ce dernier fût considéré comme bon, puisque son geste lui était insufflé par Dieu, il n’en demeure pas moins que l’artiste faisait parti des « laboratores », par conséquent, il était peu considéré. L’artiste rejoint alors l’artisan.
Dans ce monde qui, de plus en plus devient un monde de lettrés, les arts mécaniques sont clairement discrédités au profit des arts libéraux. Un bouleversement survint, quand l’idée selon laquelle l’artiste avait le pouvoir de tromper la vue et les sens, singeant ainsi l’œuvre divine, émergea. C’est ainsi qu’apparurent les premiers ateliers, s’organisant parfois en confrérie. L’artiste pu ainsi bénéficier de nouvelles commandes provenant de riches laïcs. L’atelier est un lieu physique mais aussi abstrait car c'est le lieu de la formation, mais aussi de la création matérielle et immatérielle, de la production et dans quelques cas de la vente. Il ne suffit pas d’être né dans une famille d’artiste pour ouvrir son propre atelier. L’apprentissage est un détour obligatoire pour réussir à acquérir l’expérience nécessaire.
Cependant, jusqu’à la fin du Moyen Age, il n’existe aucune formation « théorique » pour les artistes, peintres, sculpteurs ou orfèvres. Il convient de se former, auprès d’un artiste (qui assumera entièrement l’apprenti), pour une durée de quatre à huit ans, le tout régit par un contrat. Egalement, il n’est pas rare que les peintres ou sculpteurs installent eux-mêmes leurs œuvres en place et prennent parfois en charge les frais de déplacements.
A titre d’exemple, Melchior Broederlam acheta lui-même la toile cirée afin de protéger les deux retables, qu’il a peint pour Philippe le Hardi, destinés à être installés dans la Chartreuse de Champmol.
- Le statut de l'artiste à la cour : Un statut privilégié ?
L’artiste, une fois devenu maitre est propriétaire de son atelier où il attend les commandes d’une clientèle urbaine, aristocratique ou parfois même ecclésiastique. (« De même, les orfèvres de la cour confectionnaient insignes du pouvoir, bijoux, vaisselles d’or et d’argent, horloges, automates, chandeliers, miroirs ainsi que reliquaires, calices, croix et autres objets religieux. ») Ce dernier reste donc à la merci du marché, mais il se trouve dans une situation de relative liberté, en dehors des exigences de sa corporation.
A cette pratique « artisanale » de l’art, s’oppose le système dit « domestique ». L’artiste est engagé par un mécène le plus souvent un prince, qui le loge et le nourrit. Il bénéficie d’un statut assez proche de celui des domestiques. Il s’agit d’un engagement de longue durée qui se termine souvent par le décès du titulaire de la charge. Un système intermédiaire, adapté à la demande, correspond à l’engagement temporaire d’un ou plusieurs artistes recrutés pour la réalisation d’une œuvre précise. En plus du patronage d’un commanditaire ou d’un mécène, la réalisation d’une œuvre d’art exige souvent un concours de talents. Des techniques complexes et coûteuses comme la tapisserie, le vitrail, l’orfèvrerie ou le livre enluminé font intervenir des intermédiaires. C’est la faveur du puissant qui distingue l’artiste de cour. Il faut savoir que l’artiste a souvent œuvré déjà pour des commandes ponctuelles quand il est engagé par le prince.
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