Bien gouverner dans l’orient musulman du 10ème au 13ème siècle.

Bien gouverner dans l’orient musulman du 10ème au 13ème siècle.

La notion de gouvernance dans l’orient musulman est une notion complexe et assez large.

En effet, il semble difficile d’établir une seule forme de gouvernement dans un territoire aussi vaste et regroupant des individus aussi diversifiés qu’au sein de l’empire musulman.

Mais qu’est ce que bien gouverner ?

C’est le fait de diriger et de maintenir l’ordre dans un territoire donné ainsi que de savoir maintenir et légitimer son pouvoir, le perpétuer et cela semble passer par différents éléments tel que l'administration du royaume, la gouvernance des villes, de l'armée, de la capitale et de sa cour. Cependant la notion de bien gouverner semble ne pas être la même pour chacune des personnalités et des dynasties à la tête de l’empire.

Ainsi, le sujet se limitera seulement au 10ème siècle (fin du califat et de la dynastie abbasside) jusqu’au 13ème siècle.

Cette période est qualifiée de conflictuelle, on voit s’opposer des dynasties différentes revendiquant leurs propres idées et leurs propres conceptions du pouvoir. Elle est caractérisée par l’arrivée au pouvoir de nouveaux peuples et de nouvelles dynasties, qui bouleverse l’équilibre fragile du dar al-islam.

On observe donc deux temps, celui des califats (notamment ici celui du califat abbasside), puis le temps des nouveaux peuples avec notamment les turcomans, dont la dynastie se nomme celle des Seljukides.

L’orient musulman ici correspond au territoire du dar al-islam, c’est à dire le territoire qui est soumis à la gouvernance musulmane et où ainsi l’islam s’est diffusé.

Nous allons donc nous demander quelles sont les caractéristiques d’un bon dirigeant de l’empire à travers la période étudiée et quelles sont les caractéristiques gouvernementales des différentes personnalités à la tête du dar al-islam du 10ème au 13ème siècle ?

Nous étudierons pour cela différentes dynasties et personnalités qui ont chacun des convictions et des manières de gouverner propre à leurs idéaux. Dans un premier temps, nous étudierons donc la dynastie des Buyides, puis dans un second temps les Fatimides, et enfin nous étudierons également les Seldjoukides.

     Hasan, Ali et Ahmad, trois frère, s’emparent des terres abbassides. Ils se revendiquent comme étant des descendants des Princes Sassanides.

En 945 Ahmad, prend Bagdad, la capitale du califat Abbasside.

Il remplace le calife abbasside par son neveu, cependant il prend le titre d’émir des émirs et prend le laqab de Mu’izz al dawla.

Comme pour les fatimides, les Buyides ordonnent la prononciation de leur nom lors de la khutba.

Il semble donc que ceci soit une marque de la puissance et de la supériorité vis à vis d’autres individus.

Les Buyides sont synonymes de nombreux changements, notamment, le calife et le vizir autrefois figure de pouvoir, perdent leur importance. En effet l’émir des émirs (nouveau titre), possède les pouvoirs sur les finances, la justice, la police, les impôts, il est la figure autoritaire la plus importante.

 Les Buyides qui se revendiquent d’origine persane, vont promulguer cette culture sur le territoire, on observe donc un renouveau de la culture persane. Pour l’exemple, les Buyides ont fait frapper sur la monnaie une formule de bénédiction Perse. Monnaie qui est donc un véhicule du pouvoir car elle s’échange sur l’ensemble du territoire.

Il semble donc que les Buyides souhaitent s’inspirer des Perses pour gouverner.

 Ainsi, les Buyides vont développer le système de l’iqta. Ce système remet des terres au chef militaire qui en soutire des impôts qui vont lui permettre de payer l’armée.

L’armée est un point important pour les Buyides, si elle n’est pas fidèle elle peut se rebeller contre le pouvoir en place. Ainsi par le salaire, ils s’assurent la fidélité des membres.

De plus, les Buyides vont également favoriser la culture en entrainant des artistes et des mécénats, ou encore en accueillant à la cour des hommes des lettres et de science afin de s’instruire.

Ils vont également remettre en état les routes, construire de nombreux palais et mosquées.

Ils souhaitent rendre leur territoire prospère.

     Les Buyides tout comme les fatimides ont assurées leur puissance par la conquête, mais ont également favoriser l’accès à la culture, et la prospérité de leur territoire. Ils ont été le moteur de changement important dans la manière de gouverner le dar al-islam notamment par la création du titre de l’émir des émirs.

Cependant, une nouvelle fois, une nouvelle famille arrive à la tête du dar al-islam, cette fois ci appelée par les Abbassides eux même.

     Dès le IXème siècle, le califat abbasside voit sa puissance diminuer. En effet, de nouvelles familles commencent à prendre de l’importance au sein du dar al-islam, ce qui ébranle fortement la domination abbasside sur l’empire.

Les fatimides en font parties.

Les fatimides sont des chiites ismaéliens, que l’on nomme également les Ubaydites. Les ismaéliens croient en la succession des 7 imams, dont le dernier serait caché et reviendrait lors de la fin du monde.

Les fatimides commencent leur conquête du dar al-islam par l’Ifriqiya, mené par la personne de Abu abd Allah. Lorsque que l’Ifriqiya est pris, Ubayd Allâh déclare son indépendance face au califat Abbasside. Il prend le laqab c’est à dire un nom honorifique, en 910. Il va créer une nouvelle ville celle de Mahdiya en 918. Ainsi Ubayd Allâh marque son pouvoir et sa puissance autonome vis à vis du califat Abbasside.

De plus, il se proclame le septième imam, descendant donc de Muhammad le prophète. Ici il affirme une nouvelle fois son pouvoir et sa légitimité par la religion. La religion est pour les fatimide le pilier d’un bon gouvernant.

Car en étant imam, Ubayd Allâh est donc un individu juste, irréprochable. Il est également le seul à interpréter la loi musulmane, et possède l’entière autorité religieuse.

La religion islamique est donc ici la principale raison de l’arrivée au pouvoir des fatimides, car ils combattent les abbassides qui eux sont sunnites.

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