Attaque de la tribu des Banû-Qaïnûqâ
Commentaire de texte : Attaque de la tribu des Banû-Qaïnûqâ. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar burearupouru • 18 Septembre 2020 • Commentaire de texte • 1 022 Mots (5 Pages) • 510 Vues
TD Histoire médiévale
Premier paragraphe : cadre spatial et acteurs des événements
Deuxième paragraphe : les origines du séjour médinois de Mahomet
Troisième paragraphe : l’attaque des Banû‑Qaïnûqâ
« Les Banû‑Qaïnûqâ étaient des Juifs qui habitaient près de Médine, avec lesquels le Prophète avait conclu un traité » (l. 1-2). En effet, les Banû-Qaïnûqâ formaient une tribu juive, tant d’ethnie que de religion en dépit du fait qu’ils portaient des noms arabes. Cette tribu vivait dans deux forteresses de la partie sud-ouest de Médine (« des lieux fortifiés » l. 10), s’y étant installée à une date inconnue. « Dans l’un desquels se trouvait un marché » (l.10-11) : ce trait est caractéristique des Banû-Qaïnûqâ, qui ne possédaient aucune terre (« Ils n’avaient pas de champs, ni de vergers de dattiers » l. 29) et gagnaient leur vie grâce au commerce et à l’artisanat (« Ils étaient artisans » l. 30), y compris l’orfèvrerie (« tous les ouvrages de forgerie, de cordonnerie et de joaillerie, étaient entre leurs mains » l. 30-31). Tabari précise que les Banû-Qaïnûqâ étaient « au nombre de sept cents hommes, en dehors des infirmes, des vieillards et des enfants » (l. 28-29) ; en excluant ainsi toute une partie de la tribu juive de Médine, l’auteur donne une idée du nombre d’hommes qui ont pris part à la révolte que nous allons aborder. Le traité dont parle Tabari à la ligne 2 fait référence à un texte connu sous le nom de constitution de Médine, qui définit les droits et les devoirs des Musulmans et des Juifs à Médine, et qui assurait une « réconciliation avec les Juifs », selon le livre d’Ibn Ishaq dans lequel il figure…
Par le ralliement des Qurayshites aux Banû-Qaïnûqâ évoqué à la ligne 2, le texte rappelle un événement impliquant ces mêmes Qurayshites : « “Nous aurions dû assister au combat de Badr, nous aurions donné une leçon à Mohammed” ». En effet, en décembre 623, les Musulmans commandés par Mahomet ont vaincu les Mecquois de la tribu des Qurayshites lors de la bataille de Badr. Les Banû-Qaïnûqâ en ont alors profité pour exprimer leur opposition au prophète, les dispositions imposées lors de la constitution de Médine étant trop dures à leur égard. Ils ont alors rallié les vaincus contre Mahomet. Ils violent notamment deux clauses bien précises : celui les interdisant de commettre quelque péché portant préjudice aux Musulmans, et celui qui prévoit que Médine doit rester un lieu sacré et inviolé par une injustice ou un crime. Or un Juif a épinglé les vêtements d’une femme musulmane, exposée non sans honte en public, de telle sorte que lorsqu’elle bougeait, ses vêtements se déchiraient jusqu’à ce qu’elle soit mise à nu. Un Musulman, témoin de la scène, tua d’abord le Juif qui en était responsable, et il est à son tour tué par tous les Juifs (des « sept cents hommes » l. 28). Puis la scène dégénère en une véritable boucherie. C’est un casus belli pour le chef des Musulmans. C’est à cette occasion que Mahomet reçoit une nouvelle révélation de la parole d’Allah par son messager céleste, l’ange Gabriel : « “Si tu crains quelque trahison de certaines gens, renvoie-leur leur traité, pour établir l’égalité” » (l. 6-7). Mahomet va donc s’appuyer sur ces paroles pour punir les insurgés. De surcroît, il va intégrer ce verset au Coran qui prévoit tous les châtiments à l’égard des incrédules et des mécréants. C’est ainsi que les Banû-Qaïnûqâ ayant violé la constitution de Médine, Mahomet va rompre cet accord et pouvoir les châtier comme il se doit avec l’appui du ciel, et en vertu de cette autre disposition de la constitution qui dit que chaque fois qu’il y a un désaccord, il doit être soumis au jugement d’Allah et de son prophète. Tabari précise que « le prophète, heureux de cette révélation, se mit en campagne de sa personne, avec cent de ses compagnons » (l. 7-9).
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