Édit de Caracalla

        Le document étudié est composé de deux extraits de texte, le premier étant une restitution et une traduction de l’Édit de Caracalla, datant de 212 après J.C., et le deuxième étant un extrait de l’Histoire Romaine, de Dion Cassius datant du début du IIIe siècle après J.C.. Ces deux extraits ont pour contexte l’Empire Romain au temps de l’empereur Caracalla, issu de la dynastie des Sévères, et leur idée est de justifier, ou à l’inverse, critiquer l’Édit de Caracalla. Cependant, en quoi est-ce que l’Édit de Caracalla montre une évolution de la citoyenneté romaine à l’époque de l’Empire Romain ? Afin de répondre à cette question, il faudra premièrement parler du contexte et des conditions de la citoyenneté romaine à l’époque, en suivant par les raisons qui ont poussées l’empereur à adopter cet édit, et enfin en parlant des limites de ce documents.

        Premièrement, l’empereur Caracalla était lui-même issu d’une province conquise de l’Empire. En effet l’empereur Caracalla est à Lugdunum, qui est aujourd’hui la ville de Lyon. Ceci peut peut-être expliquer en partie l’envie de Caracalla d’étendre la citoyenneté vers les autres provinces de l’Empire afin de continuer le mouvement de diffusion de la citoyenneté romaine. Au IIIe siècle, Caracalla est aidé par un contexte qui lui est favorable. En effet, l’Empire est au milieu de son existence entre sa création en 27 avant J.C. et son extinction vers le début du Ve siècle après J.C.. À cette époque, l’Empire romain domine déjà pratiquement tout le monde connu mais la citoyenneté, quant à elle, reste un privilège aux habitants de la péninsule italienne et de quelques riches nobles en Gaule. L’Édit de Caracalla concerne l’ensemble du territoire romain, et cible l’ensemble des hommes libres de l’Empire qui possèdent une citoyenneté locale de leur cité, on note aux lignes 1 et 2 : « je donne donc à tous ceux qui habitent l’Empire le droit de cité romaine ». En effet, la cité est le premier élément qui permet la diffusion de la romanisation, c’est-à-dire le mode de vie romain. Cependant, l’empereur ajoute une exception concernant les vaincus de guerre, on note à la ligne 3 : « excepté les déditices », puisqu’ils pourraient décider de se rebeller ou de porter des actions contre l’État. Le contexte et les conditions qui entourent l’adhérence à la citoyenneté romaine sont donc diverses mais il faut maintenant parler des raisons qui ont poussées l’empereur à adopter l’Édit de Caracalla.

        Deuxièmement, l’adoption de la citoyenneté universelle est justifiée de deux façons par l’empereur. D’une part, il veut qu’il y ait plus de gens qui adhèrent au mode de vie romain et ainsi avoir plus de gens qui lui sont fidèles dans la population, ce qui peut baisser le nombre de révoltés, cet édit permet aussi plus d’égalité au sein de l’ensemble du territoire romain. On note aux lignes 4, 5 et 6 : « la multitude soit non seulement associée aux charges qui pèsent sur tous, mais qu’elle soit désormais aussi englobée dans la victoire ». L’empereur se justifie ici en disant qu’il faut que les devoirs et les charges qui pèsent sur les citoyens soient maintenant réparties sur l’ensemble de la population afin qu’il y ait moins de poids sur chacun. De plus, il dit par cette phrase qu’en se répartissant les tâches, le peuple sera plus uni sous sa couronne et cela augmentera la fidélité du peuple envers leur empereur. D’autre part, l’empereur justifie l’Édit de Caracalla en disant que l’extension de la citoyenneté à tous les hommes libres de l’Empire va permettre d’étendre la dignité du peuple de Rome à d’autres habitants tout aussi méritants. On note aux lignes 7, 8 et 9 : « le présent édit augmentera la majesté du peuple romain […] d’autres puissent être admis à cette même dignité que les Romains bénéficient depuis toujours ». L’empereur entend par là qu’il faut laisser aux autres la chance de profiter de cette citoyenneté et que Rome s’est bâtie à ses origines d’étrangers qui sont venus chercher du travail et de la liberté sur ses terres. Les raisons qui ont poussées l’empereur sont nombreuses mais elles ne prennent pas en compte les arguments d’autres personnes.

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