TAF2

30/09/2020

 TAF numéro°2

        Le document proposé est un extrait du livre Les Suppliantes rédigé vers -423 av. J-C par l’un des trois grands tragiques de l’Athènes classique, Euripide. Dans ce dialogue entre Thésée et un envoyé de la cité de Thèbes, sont expliqués le fonctionnement du régime politique d’Athènes au Vème siècle av. J-C ainsi que les limites de ce dernier. Grace à ce document, nous allons pouvoir répondre à la problématique suivante : Quels sont les débats sur les régimes politiques qui animent le monde grec au Vème siècle av. J-C ? Pour répondre à cette question, nous allons suivre le plan d’analyse suivant. Dans un premier temps, nous expliquerons le fonctionnement du régime politique mis en place dans la cité d’Athènes. Dans un deuxième temps, nous critiquerons et montrerons les limites du régime athénien. Et pour finir nous conclurons cette analyse par une courte conclusion qui répondra précisément à la problématique de départ.

        Tout d’abord, le régime politique mis en place au Vème siècle av. J-C à Athènes est une démocratie directe. La démocratie, ( du grec « dêmos » qui signifie le peuple, et « kratos » qui signifie le pouvoir), est un régime politique dans lequel le pouvoir appartient à l’ensemble des citoyens. En effet on peut lire l.1-2 : « Cette cité n’est pas gouvernée par un seul homme (…) Le peuple y est roi ».  Ce régime politique est original dans le monde grec car Athènes est la seule démocratie, les autres cités sont majoritairement des Oligarchies et des Tyrannies. Le fonctionnement de ce gouvernement nouveau est géré par des institutions. Ces dernières sont composées par des citoyens qui y siègent tour à tour à l’issu des tirages au sort sur une période d’un an, comme indiqué l.2 : « chacun reçoit le pouvoir à tour de rôle pour un an. » . En effet, on retrouve en bas de la pyramide l’Ecclésia ( vote les lois,l’ostracisme de quelqu’un, les dépenses, et décide de la guerre et de la paix), puis l’Héliée ( rend la justice ), la Boulé ( prépare les lois ). Et enfin au sommet de la pyramide les dix Magistrats, qui sont eux en revanche élus pour un an renouvelable ( font appliquer les lois et dirigent l’armée ). Cette démocratie athénienne se dit libre, juste et égalitaire puisqu’on peut lire l.1-4 : «  elle est libre (…) Elle n’accorde aucun privilège à la fortune, le pauvre et le riche y possèdent des droits égaux » ainsi que l.11 : «  lois communes à tous ».

         Cependant, malgré sont concept novateur, ce régime politique est imparfait. En effet, nombreuses sont les personnes exclues de la vie politique de la cité ( les esclaves, les femmes, les enfants et les métèques). Cela est au fait que la citoyenneté athénienne n’est accordée qu’à une minorité, seulement 12% de la population ( seuls les hommes majeurs, de naissance légitime, fils de parents citoyens, nés à Athènes et ayant fait leur service militaire de 2 ans, peuvent y accéder). D’autre part, les citoyens pauvres n’ont souvent pas eu accès à l’éducation, et par conséquent ne savent pas comment faire fasse aux responsabilités qui leur sont attitrées dans la vie politique, comme le dit l’envoyé de Thèbes l.9-10 : « comment le peuple, incapable de raisonnements droits, pourrait-ils conduire une cité dans le droit chemin ? ». Ainsi le pouvoir est monopolisé par quelques citoyens riches qui ont pris des cours de Rhétoriques et qui peuvent, par conséquent, s’approprier le pouvoir en menant de beaux discours. Effectivement on peut lire l.6-7 : «  par son éloquence, la flatte, l’exalte et, pour son intérêt personnel, la tourne et la retourne. ». . L’exemple le plus connu étant celui de Périclès qui fut stratège quatorze ans d’affilé grâce à l’art de la parole.

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