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Quelles ont été les attitudes et les réactions psychologiques des Romains devant la mort?

Résumé : Quelles ont été les attitudes et les réactions psychologiques des Romains devant la mort?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Septembre 2021  •  Résumé  •  939 Mots (4 Pages)  •  441 Vues

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Il est de fait que pour toute société traditionnelle «le monde est fait de plus de morts que de vivants». Tout en craignant ce monde des morts, elle y attache cependant une très grande importance, parce qu'elle s'y sait reliée par l'indissoluble chaîne des ancêtres. Cette importance accordée au monde des morts est telle que les seuls documents que nous puissions utiliser pour percevoir le sentiment des Romains face à la mort comme pour reconstituer leur culture sont pour les périodes les plus lointaines, uniquement des documents funéraires. Les nécropoles*, les tombeaux, les urnes cinéraires sont les uniques restes de ceux qui furent jadis des hommes. L'étude des rituels consacrés aux morts offre ainsi un élément non négligeable pour la compréhension d'une culture particulière, encore qu'il ne faille pas affirmer trop vite que ces rites sont la simple projection des idées sur la mort et sur l'au-delà, ni même déduire du passage de l'inhumation à l'incinération des preuves absolues d'un changement de populations, voire de mentalité religieuse (1). Pour Rome même, Pline* affirme que l'inhumation a précédé l'incinération* et que celle-ci ne s'explique que par l'insécurité des tombeaux durant les guerres (Histoire naturelle VII, 187). Quoi qu'il en soit, la présence tangible des morts dans la cité romaine nous est apparue dans l'organisation même de l'espace et dans la structure du temps civil (2). Mais quelles ont été les attitudes et les réactions psychologiques des Romains devant la mort?

Les conduites rituelles fournissent de précieuses indications. Toute mort est d'abord ressentie comme une souillure dont la contagion s'étend à toute la famille du défunt, familia funesta, qui devra s'en purifier. Les rites funèbres ont ainsi la double fonction de procurer un lieu de repos au mort et de protéger les vivants du danger de contagion sacrée. Un appel solennel, conclamatio, lugubre, et n'appelant pas de réponse, atteste que le mort est maintenant hors de toute voix humaine. Après quoi on lave et on habille le corps; on l'expose sur un lit de parade pendant quelques jours. La maison mortuaire est signalée par des rameaux de cyprès ou de pin, teintés en rouge. Un très beau relief de marbre, de la tombe des Haterii découvert à cinq milles au sud de Rome sur la via Labicana montre, au registre supérieur, un temple-tombe orné de symboles funéraires, de guirlandes de roses; à l'extrême gauche, des ouvriers dressent un obélisque, rappelant ainsi que celui qui a construit le tombeau était redemptor, entrepreneur de travaux publics, sous le règne de Domitien : ainsi voyons-nous clairement toute la pompe funèbre habituellement pratiquée. Passés ces jours de lamentations et de deuil* privé, les honneurs funéraires étaient rendus publiquement. Le texte de Polybe déjà cité (supra, p. 61) atteste l'importance et la richesse de ce rituel quasi triomphal par lequel la famille étale, avec plus ou moins d'ostentation, la gloire acquise par le mort et par les ancêtres qui l'ont précédé. Ce funus traditionnel, avec son cortège de musiciens, de pleureuses, accompagnant les porteurs de masques ancestraux, et suivant le corps du défunt, n'est pas propre à Rome. Le haut relief d'Amiternum, dans les Abruzzes, qui date de la seconde

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