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Mutations Des Systèmes Productifs

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Par   •  16 Février 2015  •  4 080 Mots (17 Pages)  •  1 432 Vues

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France : mutations des systèmes productifs

Un système productif est l’ensemble des acteurs et des facteurs qui contribuent à la production, à la circulation et à la consommation des richesses. Le système productif permet donc de saisir l’organisation qui relie les entreprises à leurs territoires, et les bénéfices que retirent les entreprises à ce regroupement. Il y a donc des contrastes entre les régions industrielles et les autres. Or, l’évolution récente des localisations industrielles fait émerger des systèmes productifs de plus en plus nombres. Le modèle de la grande entreprise unique pourvoyeur d’emploi n’est plus dominant. C’est désormais un tissu de petites entreprises reliées les unes aux autres qui fonctionnent mieux. D’ailleurs, les discours politiques et les différents acteurs nationaux, locaux et transnationaux promeuvent ce modèle qui devient à imiter. C’est donc un horizon, le futur de la production industrielle. Nous sommes donc dans la transcription de ce que pourrait être la transcription idéale du capitalisme de ce siècle.

En 1973 Berta Lanfi publie une « Théorie générale des systèmes ». Il propose alors une interprétation globale de la réalité vue comme complexe et organisée en système, donc reliée, et évolutive dans le temps. Cette théorie restera confinée pendant 10 ans. Jusqu’à ce que Franck Auriac publie en 1983 « Le système économique des espaces ». Il explique ce phénomène à travers l’exemple de la viticulture de masse. Sa thèse est une fois de plus vite oubliée. Puis en 1992, Félix Damette et Schelling publient « le bassin parisien, systèmes productifs et organisations ». Damette a été membre du parlement européen sous l’étiquette Parti Communiste or son intérêt pour les systèmes productifs se ressent dans son affiliation politique. Le PC s’est attaché dans les années 1960-1970 à maintenir, dans une perspective jacobine, une pression sur le pouvoir pour le maintien des industries premières sur le territoire français. Il y a ici l’idée que l’industrie renvoie à une organisation complexe et que la complexité même de l’industrie en fait quelque chose de fragile et respectable. Aujourd’hui cependant, le terme est entré dans les usages.

La question est alors de savoir quelle place on donne à la société ou au groupe social dans le mécanisme de production. Le poids historique des représentations sociales joue là-dedans et la place accordée change en fonction des auteurs.

CHAPITRE 1 : Système productif : première définition.

Il est intéressant d’introduire l’espace pour comprendre les phénomènes économiques. L’espace est un facteur dans l’organisation et la dynamique des entreprises. Weber montre déjà en 1909 que l’espace est un élément passif qui rentre dans le calcul économique : plus l’usine est loin du lieu de vente, plus le prix de vente est élevé.

Aujourd’hui la vision est plus dynamique. Nous voyons l’espace comme un partage de territoires qui se livrent à une concurrence pour attirer les entreprises. Cette idée de concurrence des territoires vient par ailleurs du Parti Socialiste au pouvoir dans les années 1980. Ils sont conseillés par des géographes de gauche qui les poussent à aller dans ce sens. Pourtant, si on se réfère au manuel « Tour de France de deux enfants c’est totalement l’opposé qui nous est décrit. Il est expliqué ici que la France est constituée de plusieurs régions complémentaires entre elles et qui forment la richesse du pays.

Chacun des territoires en concurrence possède ses propres logiques de reproduction et de développement. Il y a donc l’idée que les systèmes productifs évoluent dans le temps, l’état des entreprises n’est pas figé dans le temps, elle naît, elle se développe, elle évolue, elle s’adapte et elle disparaît. Il convient donc de s’interroger sur qui résiste le mieux, où et pourquoi.

I. Le district industriel.

Le district industriel peut encore aujourd’hui être observé et c’est d’ailleurs la première modalité observée dans le cadre des systèmes productifs. C’est à partir du district industriel qui s’est généralisé les systèmes productifs. Il existe deux types de sources.

La première est théorique à travers l’économiste britannique Alfred Marshall dès la fin du XIXè siècle. Il publie « Principe de l’économie politique » en 1890 dans lequel il se demande pourquoi l’industrie britannique est centrée autour de certaines localités. Il cherche à voir quels bienfaits les entreprises tirent de ce rassemblement. Il voit que la vie capitaliste est organisée par le marché est la hiérarchie mais c’est tous ce qu’il y a à côté qui l’intéresse, le rôle des hommes. Il dit « l’économiste ou le sociologue doit pouvoir s’intéresser à la constitution d’une atmosphère industrielle. Les secrets de l’industrie cessent d’être des secrets si quelqu’un trouve une idée nouvelle elle est combinée avec les idées des autres et devient ainsi la source d’autres idées nouvelles ». L’intelligence, la communication, les formations spécifiques à chaque branche et l’innovation sont aussi des facteurs très important de la fixation d’une entreprise dans un lieu. Dans le marché tous se vend mais les entreprises ne pourraient pas subsister sans toute une panoplie de services gratuits. Cela repose sur des avantages créés et non innés, ce sont les ressources humaines et techniques misent en commun.

A un moment donné le triomphe du fordisme va passer aux oubliettes et les districts industriels refont surface vers la fin des années 1970. Becattini va actualiser Marshall en montrant que l’Italie du nord, bastion historique du Parti Communiste italien est l’endroit où l’économie fonctionne le mieux. Il montre la coopération qui existe à cet endroit ainsi que l’unanimisme idéologique qui garantit l’absence de conflit social ce qui est favorable à la production. Damette va transposer ce modèle italien au bassin parisien. Cette idéologie commune de coopération et de travail ensemble échappe à l’économie monétaire, elle ne peut pas être chiffrée. Il y a donc une idée selon laquelle certains territoires ont des ressources construites par leurs populations, ce qui les distingue des autres.

Ann Markusen publie en 2000 « lieux-aimants » et s’interroge sur la transposition possible entre le modèle des petites entreprises en campagne à celui des grandes entreprises et la sous-traitance. Le système productif montre donc que chaque entreprise peut échanger des secrets, des savoir-faire, des idées, de la main d’œuvre et elles

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