Les origines de Rome
Étude de cas : Les origines de Rome. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dieunis • 6 Octobre 2013 • Étude de cas • 4 961 Mots (20 Pages) • 847 Vues
1. Les origines de Rome
1.1. La légende des origines
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Une tradition discutée
La Louve du CapitoleLa Louve du Capitole
Pendant deux millénaires, les historiens ont répété la même histoire : celle d'une ville fondée par Romulus et Remus, jumeaux fils d'une vestale et du dieu Mars, allaités par une louve, et d'une lointaine origine troyenne par Énée, venu en Italie après la ruine de Troie. Mais la conviction des auteurs n'était pas absolue sur ces traditions. Déjà Tite-Live (59 avant J.-C.-17 après J.-C.) reconnaissait dans son Histoire romaine que certains récits ne lui paraissaient être que des racontars.
Il fallut attendre le xxe siècle pour repousser résolument ces légendes, puis pour revenir sur cette position et reconnaître qu'elles n'étaient pas entièrement dénuées de fondement.
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La formation d'une légende
On s'est aperçu que la légende des origines troyennes remontait à une haute époque, le vie siècle avant J.-C. Énée était alors connu en Étrurie. Un temple qui lui était consacré a été retrouvé dans la banlieue romaine. Des rapprochements entre l'organisation classique en Troade (pays de Troie, dans l’actuelle Turquie) et celle des bords du Tibre ont été faits. On peut penser que soient restées dans les mœurs comme dans les souvenirs les traces d'une immigration d'origine orientale à une date reculée – immigration à rapprocher de celle qui est supposée avoir été accomplie par les Étrusques.
L'histoire de Romulus et Remus, elle, a pris forme au plus tôt au ive siècle avant J.-C. Un auteur grec faisait de Romulus le fils d'Énée. Mais son nom relève de l'onomastique étrusque. Le héros aurait tracé à la charrue les limites de la fondation de Rome sur le Palatin, l'une des « sept » collines : c'était la Roma quadrata. Les calculs des anciens les amenèrent à déterminer la date de cette fondation. D'hypothèse en hypothèse, celle de 753 avant J.-C. reçut la consécration de l'usage.
1.2. Les apports de l'archéologie
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Des débuts modestes
Les fouilles du xxe siècle ont permis de préciser la chronologie des premiers temps de Rome sans anéantir totalement les données de la tradition. La datation de l'occupation des collines correspond sommairement à la chronologie traditionnelle, si l'on veut bien s'en tenir à des époques et non à des dates précises. Certes, il existe des vestiges bien plus anciens, qui remontent au IIe millénaire avant J.-C. Mais, sur le Palatin, des traces de cabanes, aux poteaux enfoncés dans le rocher, sont restées visibles : au viiie siècle avant J.-C., deux villages existaient du côté de l'emplacement plausible de la fondation légendaire. Les bas des collines étaient occupés, ici et là, par des nécropoles, dont certaines urnes reproduisent la forme des cabanes.
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Un groupe de villages
Les villages du Palatin pourraient s'être réunis en une seule agglomération vers le viie siècle. Les populations étaient latines, ni plus ni moins que dans la cité voisine d'Albe, sans qu'on puisse affirmer l'antériorité ou la domination d'Albe sur Rome, pas plus que l'inverse. On sait peu de choses des autres collines, connues surtout par les nécropoles qui les flanquaient. Il semble ainsi qu'il y ait eu un village sur le Caelius, moins sûrement sur le Quirinal. Le Capitole ne fut pas occupé avant le vie siècle avant J.-C. L'Esquilin, lui, fut habité par une population différente, guerrière et pastorale. Ces données nous éloignent apparemment de la Rome unique de la légende.
1.3. La dualité Sabins-Romains
Louis David, les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les SabinsLouis David, les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins
La légende fait aussi état de l'enlèvement des Sabines par les Romains jusque-là dépourvus de compagnes, d'une guerre qui s'ensuivit et d'une fusion des peuples sabin et romain. Les Sabins de Rome demeurent une énigme. Selon la tradition, ils auraient occupé le Capitole et le Quirinal, face aux Romains du Palatin, de l'Esquilin et de leurs abords. Mais on pourrait aussi les assimiler aux guerriers de l'Esquilin. En tout cas, Rome apparaît alors comme une agglomération double, composée d'au moins deux éléments ethniques.
En fait, les choses ne sont pas si simples, car ni les Latins ni les Sabins ne semblent avoir formé des groupes homogènes. Cela rejoint fort bien la description traditionnelle d'un ramassis de brigands amenés là par Romulus. Une chose semble à peu près sûre : la population a dû s'accroître rapidement : les cabanes se répandent au pied des collines, comme à l'emplacement du futur Forum, où, vers 650 avant J.-C., elles succédent aux tombes.
2. La Rome royale (viiie-ve siècle avant J.-C.)
2.1. La royauté avant les Étrusques
Pour les Anciens, la Rome primitive était gouvernée par des rois. Les premiers d'entre eux, Romulus, Numa Pompilius, Tullus Hostilius et Ancus Martius, paraissent entièrement légendaires. Les historiens latins eux-mêmes reconnaissent combien la tradition paraît ici fantaisiste. Elle n'est pourtant pas dénuée de sens.
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Les premiers rois de la légende
Ostie, barque pour le transport du fromentOstie, barque pour le transport du froment
Romulus dote Rome d'un sénat, divise la population en trente curies, lui donne des institutions, une organisation militaire, avant de disparaître mystérieusement et d'être honoré par assimilation au dieu Quirinus. C'est un Sabin, Numa Pompilius (vers 715-vers 672 avant J.-C.), qui lui succéde ; roi pacifique, pieux et législateur, conseillé par la nymphe Égérie, il donne à Rome son organisation religieuse. Vient ensuite Tullus Hostilius (vers 673-640 avant J.-C.), roi guerrier qui dote Rome de son organisation militaire ; il lutte contre Véies et, après avoir conquis et détruit Albe la Longue (épisode du combat des Horaces et des Curiaces), transfère
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