Les nizâriens
Fiche : Les nizâriens. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hashish • 31 Janvier 2013 • Fiche • 1 846 Mots (8 Pages) • 659 Vues
Les nizâriens, nizârites, nizaris sont une communauté mystique (chiite ismaélienne) active depuis le xie siècle jusqu'en 1257. Ils sont aussi appelés bâtinîs1 ou batiniens car ils professent une lecture ésotérique du Coran, le bâtin2 étant le côté secret des choses. En 1094, à la suite d'une scission importante dans le chiisme ismaélien fatimide, une nouvelle prédication (da‘wa al-jadîda) fut organisée par Hasan-i Sabbâh, à partir du fort érigé sur le mont Alamût, au sud-ouest de la mer Caspienne. À la fin du Moyen Âge, le développement de la communauté ismaélienne se poursuivit clandestinement sous le couvert du soufisme et a coïncidé avec l'essor de l’ismaélisme oriental (25 millions de fidèles de nos jours), avec à leur tête l'Aga Khan. Leur idéologie, reposant sur la maxime « Rien n'est vrai, tout est permis » de l'Imam Nizâr, cherche à promouvoir « la paix entre les Hommes par l'exaltation du libre-arbitre », bien que cette volonté soit en contradiction avec les méthodes de la Communauté puisque ses adeptes doivent une obéissance et une loyauté absolue envers leur Mentor, le Vieux de la Montagne.
Sommaire [masquer]
1 Origine
2 La « Grande Résurrection »
3 Les nizâriens et les croisés en Syrie
4 Le déclin
5 Les descendants
6 Les imams nizâriens aux XIe et XIIe siècles
7 Notes à propos des nizârites
7.1 Doctrine du « ta‘lim »
7.2 Étymologie de « assassin »
8 Assassins
9 Relations avec le Califat Abbasside
10 Apparitions dans des œuvres de fiction
11 Notes et références
12 Annexes
12.1 Articles connexes
12.2 Liens externes
12.3 Bibliographie
Origine[modifier]
À l'origine, ceux qu'on appelle les nizâriens ne sont que les adeptes de l'ismaélisme en Perse, c'est-à-dire une communauté chiite minoritaire dans une région sous la tutelle de vizirs sunnites. Sous la direction de leur chef charismatique Hassan-i Sabbâh, parfois surnommé « le Vieux de la Montagne », les ismaéliens prennent le contrôle du fort d'Alamût en 1090 et étendent leur influence en Iran ainsi qu'en Syrie.
Après la mort du calife fatimide Mustansir Billâh, en 1094, une grave scission se produit dans la communauté ismaélienne au sujet de la succession à l'imamat. Al-Mustansir aurait, selon la tradition nizârite, désigné son fils Nizâr comme héritier ; par contre son jeune fils Ahmad gagne l'appui de son beau-père, le vizir Al-Afdhal, qui le place sur le trône avec le titre d'Al-Musta‘lî.
Hasan-i Sabbâh et les ismaéliens de Perse font allégeance à Nizâr et à sa descendance. Les ismaéliens s'emparent de la forteresse de Qadmûs (la Cademois pour les croisés) dans la région du Jabal Bahrâ‘ en 1132 ; Masyâf, la place forte la plus importante, est prise en 1140-1141. C'est ainsi que les ismaéliens nizâriens de Syrie furent dirigés par des délégués envoyés par les seigneurs d'Alamût ; le plus célèbre d'entre eux était Rachid ad-Din Sinan (1162-1192) qui dirigea la prédication (da‘wa) ismaélienne en Syrie.
Selon la version Nizarite, l'imam Nizâr, après s'être réfugié à Alexandrie, est attaqué à plusieurs reprises par le vizir Al-Malik al-Afdhal. Finalement l'armée d'Al-Afdhal arrête Nizâr et son gouverneur, et ils sont menés devant Al-Musta‘lî. Le gouverneur est tué sur-le-champ et l'imâm Nizâr meurt emprisonné en 1097. Avant de mourir, Nizâr désigne son fils Al-Hâdî pour lui succéder au trône de l'imamat et ce dernier rejoint Hasan ibn Sabbâh à Alamût. L’Empire fatimide était très affaibli par la crise économique et le manque d’unité parmi les ismaéliens. De plus, le pouvoir militaire entre les mains initialement du vizir Badr al-Jamâlî (un ancien esclave arménien) puis de son fils Al-Afdhal, commençait à décliner, alors que le pouvoir à Alamût subsistera jusqu'au xiiie siècle.
Selon Wladimir Ivanow et Henry Corbin, le petit-fils de Nizâr (Al-Muhtadî ?) était amené à la forteresse d'Alamût par Hasan ibn Sabbâh, qui dirigea la campagne nizârienne au nom de l'imam. La situation était analogue à la période de clandestinité (dawr al-satr), qui prévalait avant la montée des fâtimides, car les imâms restaient cachés (mastûr) à la vue du public pour éviter les persécutions dont ils étaient l’objet. Cette période de l'histoire est très confuse, car nous avons très peu de sources historiques ismaéliennes, la majorité des documents disponibles sont ceux écrits par les historiens sunnites, les plus âpres adversaires des ismaéliens nizâriens. Ces derniers croient que la descendance de Nizâr a survécu mais elle est demeurée cachée du public pour éviter les persécutions. Durant cette période d’incertitude Hasan-i Sabbâh était le représentant officiel qui entretenait une relation privilégiée avec l’imam pour mener la communauté à travers cette période turbulente.
Ainsi les historiens sunnites, ‘Atâ-Malik Juwaynî (gouverneur de Bagdad), Rashid al-din Fadl Allah et l'auteur du livre intitulé Sargudhasht-i Sayyidnâ nous ont rapporté une version partielle et non objective de l'ismaélisme qui s’est développé à Alamût. Hasan ibn Sabbâh était à la fois un homme politique et religieux. Selon Christian Jambet, « il créa un réseau de forteresses, permettant de contrôler le territoire alentour, réseau qui, consolidé à partir de 1124 par son successeur Kiya Buzurg-Ummîd, comprenait des zones telles le Rudbar avec Alamût, centre de la nouvelle convocation, le Daylam et la région de Qazvin, le fief de Gerdkuh plus à l'est, non loin de Damghan, la région de Ray, quelques positions au Khuzestan, une forte implantation au Quhistan, entre Nichapur et Qâ’in. » 3. Les régions appartenant aux ismaéliens nizâriens faisaient face aux différentes attaques de l’armée Saljûqs, de plus les Abbassides voulaient isoler les nizâriens afin de les faire disparaître de la région.
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