Les guerres médiques, l’action de Thémistocle.

Les guerres médiques, l’action de Thémistocle.

Bien souvent dans l’esprit des gens, les guerres médiques sont connues à travers les batailles les plus célèbres qui s’y sont déroulées tel que Marathon ou les Thermopyles ou à travers des récits comme celui de l’annonce de la victoire de Marathon à Athènes, néanmoins certains hommes très important pour ces conflits restent peu connus, Thémistocle fait partie de ces hommes. Le corpus de trois documents nous amène justement à étudier l’action de ce personnage. Le premier document est écrit par Plutarque, il est tiré de la Vie de Thémistocle, c’est une biographie du grec Thémistocle, le troisième document est lui aussi un texte, écrit par Hérodote, cet extrait est tiré de ses Histoires, c’est un récit de ce qu’il connait des guerres médiques. Le second document est particulier car il s’agit d’inscriptions retrouvées sur une stèle, cette stèle a été retrouvé à Damala en Argolide, l’inscription est en grec, il s’agit du décret (décision qui émane du pouvoir est qui est acceptée par l’assemblé) de Thémistocle, cette inscription est ici tirée d’un recueil anglais d’inscriptions grecques. Plutarque est né à Chéronée, dans la région de la Phocide c’est le fils d'une famille riche, en 65 il part étudier à Athènes. Il obtient la citoyenneté athénienne. Il voyage à Delphes, Alexandrie. Il part ensuite pour Rome. Il est nommé prêtre d'Apollon à Delphes, probablement autour de 85 et occupe cette fonction jusqu'à sa mort. Vers 100-102, il commence l’écriture de ses Vies parallèles, c’est un recueil dans lequel il fait des biographies de grands héros grecs et romains en les comparants entre eux. Il meurt vers 125. L’auteur du troisième document est Hérodote, on sait peu de choses de sa vie, il nait vers 484 av J.-C à Halicarnasse, en Asie Mineure. Vers 470 av J.-C il suit sa famille en exile, c’est sans doute à cette époque qu’il voyage beaucoup, il visite la Grèce, l’Egypte mais aussi l’empire Perse. C’est à cette époque qu’il écrit ses Histoires ou Les Enquêtes, dans lesquelles il traite en particulier de l’empire perse et des guerres médiques. Il meurt vers 420 av J.-C alors qu’il était partie fonder une colonie à Thourioi. Le premier extrait de la Vie de Thémistocle est plus destiné à laisser une trace de ce grand personnage, le décret est quant à lui destiné à la cité d’Athènes, enfin le dernier extrait cherche lui aussi à laisser une trace de l’analyse des guerres médiques par Hérodote. Plutarque écrit au Ier siècle après J.-C, il base donc son récit sur d’autres récits, et sur des mythes. Le décret de Thémistocle est lui au cœur des guerres médiques puisque Thémistocle est archonte en 493 av J.-C et que son décret date de la  même époque. Hérodote, quant à lui est contemporain des guerres médiques mais il n’y participe pas, il base donc ses récits lui aussi sur les mythes ainsi que ce qu’il entend dire par les Grecs. Le premier document nous explique la situation en Grèce à l’aube de la deuxième offensive grecque et les premières mesures de Thémistocle, dans le second document, le décret nous montre exactement les mesures prisent par Thémistocle, enfin, le dernier document nous montre la stratégie que met en place Thémistocle avant la bataille de Salamine. Nous pouvons donc nous demander ce qu’est le décret de Thémistocle et quelle vision les auteurs nous donnent de cette intervention ? Nous chercherons à répondre à cette problématique en trois parties, dans la première nous verrons le contexte précédant la loi de Thémistocle, dans la seconde partie nous étudierons précisément l’action de Thémistocle et enfin, dans la dernière partie nous nous attacherons à montrer la vision Athéno-centriste des auteurs.  

Dans cette première partie nous allons donc étudier le contexte de l’intervention de Thémistocle, pour cela nous devons remonter un peu dans le temps et voir qu’Athènes a des alliées dans la guerre face aux perses.

 Depuis le début de l’offensive perse en Grèce et malgré la victoire de marathon en -490, les cités Grecque ont peur. Sparte dont la rivale principale dans le Péloponnèse est Argos, constate que le roi Perse, Xerxès essaye de nouer des liens, et même une alliance avec celle-ci. « Et tiennent éloigné le Barbare pour la sauvegarde de leur propre liberté et de celle des autres Grecs, avec les Lacédémoniens, les Corinthiens, les Eginètes et les autres qui voudront partager le danger» (l.11-12 document 2). L'idée d'une union panhellénique nait alors, pour repousser l’avancée perse en Grèce. Le congrès est réuni en -481 à Corinthe, il est dirigé par la ville de Sparte qui est considérée comme la cité la plus puissante militairement. Les intérêts de la plus part des cités grecques se rejoignent, notamment au tour de l’idée de défendre le Péloponnèse, mais plus généralement pour défendre la Grèce menacée par les Perses. Les cités en guerre avant ce congrès se réconcilient donc et s’allient pour lutter contre l’envahisseur comme le montre la phrase « ils s’en retourneront en désordre ; nous gagnerons à conserver Mégare, Egine et Salamine » (l.20-21 document 3). Par exemple, Athènes et Egine font la paix pour s’unir, suite à ce congrès. Néanmoins cette alliance n’est pas générale, de nombreuses cités préfèrent garder leur neutralité dans la guerre. Un serment engage les cités participantes dans une alliance défensive, nommé la ligue hellénique. Chacun doit fournir troupes, matériels, trières, etc., selon la puissance de la cité. Le commandement général des troupes et alors confié à deux spartiate, Léonidas, roi de Sparte prend le commandement des forces terrestres, Eurybiade prend lui le commandement des forces maritimes. Athènes n’est donc pas seul dans la lutte contre les Perses.

Néanmoins, dans cette seconde sous partie nous allons voir que même avec des alliances les perses continuent leur avancée. « Thémistocle en revanche pensait qu’elle n’était que le début de plus grands combats, en vue desquels il se préparait sans cesse et exerçait la cité pour la défense » (l.2-3 document 1) Malgré la victoire de Marathon sur les perses, Thémistocle envisage une nouvelle attaque des Perses, c’est d’ailleurs pour ça qu’il prépare la cité à faire la guerre, il comprend l’esprit de vengeance des Perses après cette défaite. Après être passé par la Thessalie, l’armée perse descend vers le sud. En août 480 avant Jésus Christ, les Perses décident alors de s’attaquer aux Thermopyles. En face d’eux se dresse l’armée de Léonidas. Bien que disposant d’une armée supérieure en nombre, les Perses ne parviennent pas à battre Léonidas et à s’emparer de l’étroit corridor qu’il défend. C’est alors que les Grecs se font trahir par un citoyen nommé Ephialtès. Il révèle aux Perses qu’il existe un chemin qui leur permettrait de prendre Léonidas et ses troupes à revers. Léonidas, se rend compte de la manœuvre des Perses, il décide de renvoyer ses alliés grecs. Il choisit de rester sur place avec seulement 300 soldats spartiates ainsi que 700 soldats de Thespies pour que l’armée grecque puisse se replier sans perdre trop de troupes. Léonidas périt lors de cette bataille. Après la bataille, les Perses continuent leur avancer vers Athènes jusqu’en Attique, ils progressent vers Athènes. « Que la cité se confie à Athéna, la protectrice des Athéniens, et à absolument tous les autres dieux pour qu’ils la protègent et tiennent éloigné le Barbare », « tous les Athéniens et tous les étrangers qui habitent Athènes, leur femme et leur enfants soient installés à Trézène » (l.4 à 7 document 2). La ville est très peu fortifié, les troupes sont très faibles, Thémistocle choisit alors de faire replier la population de la cité dans des cités alentours. Athènes est saccagé, pillée et brûlée par l’armée perse de Xerxès.

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