La politique de Colbert aux Indes occidentales, 1670
Note de Recherches : La politique de Colbert aux Indes occidentales, 1670. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nexus5200 • 1 Avril 2013 • 1 809 Mots (8 Pages) • 1 308 Vues
La politique de Colbert aux Indes occidentales, 1670.
Le document proposé est un extrait d'une lettre de Jean-Baptiste Colbert daté du 21 Juin 1670, dans laquelle il adresse ses instructions à M. Pélissier (le gouverneur général des îles d'Amérique). C'est Jean Pierre Clément, économiste et historien, qui fut mandaté par Pierre Magne (ministre des finances sous le Second Empire) afin de rassembler tous les documents laissés par Colbert dans ses "Lettres, instructions et mémoires de Colbert" répartis en sept tomes et édités entre 1861 et 1873.
Sur le Vieux Continent, Louis XIV entretient une politique belliciste et a envahit la Flandre en 1667, entrainant la formation de la Triple Alliance de la Haye par l'Angleterre, la Suède et les Provinces Unies en 1668, ainsi que son renouvellement en janvier 1670 afin de garder la France à distance.
Mais sur le plan commercial, les britanniques ont crée la Compagnie de la Baie d'Hudson et ils détiennent un monopole commercial dans le Nord du Canada que les français ne voient pas d'un trés bon oeil.
Ce faisant, dans cette lettre, Colbert fait part à M. Pélissier de son entreprise d'affirmer l'autorité royale dans les îles des Indes Occidentales (l.1 à 17), ne manquant pas de rappeler les maximes primordiales de sa politique coloniale tout en en reconnaissant les difficultés (l.18-32). Par la suite, il aborde le commerce et le système de fonctionnement de la Compagnie des Indes Occidentales (l.33 à 56), il montre son intérêt quant aux potentiels bénéfices lié à l'exploitation de la flore (l.57 à 63) et fait savoir que le roi accorde sa bénédiction à la Compagnie des Indes Occidentales (l.64 à 75).
Ainsi, il est utile de se demander comment la France tente d'asseoir son hégémonie par le biais du commerce et de "la guerre d'argent". C'est pourquoi il convient d'étudier l'hégémonie française, sa quête de stabilité et l'établissement d'une organisation couplée à une politique coloniale rigoureuse.
1:Un royaume de France devant se consolider
a) Une quête d'intérêts multiples
Lorsque, au début du 17e siec1e, la France et I'Angleterre decident de s'intéresser au Nouveau Monde, elles se rendirent compte que I'Espagne n'avait pas pris possession de l'actuel Canada et les Etats-Unis, et qu'elle n'était pas en mesure de poursuivre son importante poussée coloniale. Les deux pays se mirent à se constituer un empire des Amériques, sans choix ni règles.
Le profit est au début la seule solution pour la reussite d'une colonie; les plans sont donc continuellement modifiés, tant par les entrepreneurs que par les gouvernements, cela en fonction des profits immédiats dégagés des colonies. Une cinquantaine d'années devaient s'écouler avant que la France ne décidât que ses colonies etaient devenues trop importantes pour les laisser entre les mains de quelques compagnies semi-privées et n'essaie de centraliser l'administration des colonies.
b) Des possessions liées à la politique du Roi
Les colonies ne sont pour Colbert qu'un élément de l'organisation de la métropole. Elles servent à la fois de "bases d'opérations" aux compagnies établies dans les territoires lointains, et de sources de marchandises en vue du commerce impérial. Les possessions constituaient donc des marchés à l'usage des manufactures du Roi et des manufactures royales.
Ces dernières font subir à la matière brute les transformations nécessaires à la fabrication des produits finis. Ce système, appelé pacte colonial, consiste à expédier les productions de la colonie à la métropole qui, en retour, se charge d'entretenir ses possessions.
Dans ce cas, le transport des importations et des exportations, à l'aller et au retour, est réservé aux armateurs métropolitains, à l'exclusion des étrangers. Il fallait alors que tous les acteurs de la chaîne logistique observent des règles strictes de communication, de secret et de vigilance.
c) Aboutissment d'un centralisme
Des prescriptions assujettit le commerce colonial aux exigences du royaume conformément au parallélisme que fait Colbert entre la maxime de la liberté et celle de l'exclusion des "estrangers"(l.18 et 23).
Au mois de septembre 1668, Colbert ordonne de tarifier les marchandises et les vivres et de maintenir l'échange primitif, par voie de troc, entre les colonies et Ia métropole. Il interdit, en 1672, la culture du tabac au Canada sous prétexte qu'elle convenait mieux aux Antilles et que les manufactures, le commerce et la pêche en souffriraient. Cette conception mercantiliste était commune à toutes les grandes puissances de l'époque.
Dans les premiers temps de l'administration de Colbert, elle entraîne des conséquences dures: interdiction aux étrangers de commercer avec les colonies, arraisonnement des navires et destruction des marchandises (l.21). Le royaume et ses colonies ne possèdent aucun intérêt à acheter des pays voisins puisque ces transactions nécessitent des sorties d'or.
Au contraire, l'échange commercial avec les colonies conserve les richesses dans la communauté nationale. Ainsi, ce circuit colbertiste se ferme de façon précise.
2: Le monopole d'Etat comme pierre angulaire
a) Un prolongement des provinces
L'oeuvre de Colbert a consisté à évincer les Hollandais et à donner à la France un monopole commercial dans les Indes Occidentales. Ce qui fut à l'origine de la création de la Compagnie des Indes Occidentales en 1664. Elle se voit attribué différents objectifs:
un objectif commercial, où la France va tenter par tous les moyens de concurrencer ses voisins et de lutter contre les produits anglais et hollandais
la politique, en contribuant au développement d'une "Marine royale" et en affirmant la présence française sur les mers,
et
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