La conspiration de Cinadon
Dissertation : La conspiration de Cinadon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar benoit33536 • 10 Décembre 2022 • Dissertation • 2 692 Mots (11 Pages) • 552 Vues
En quelques années, les spartiates sont devenus les « gendarmes de la Grèce ». Vainqueur de la guerre du Péloponnèse, Sparte a réussi à s’imposer sur une grande partie de la Grèce continentale, notamment grâce à sa puissance hégémonique sur terre et sur les mers. Ainsi, ils ont supplanté la thalassocratie Athénienne, dans son rôle hégémonique sur les mers. Néanmoins, suite à la guerre du Péloponnèse, Sparte doit faire face à plusieurs événements dans sa lutte hégémonique tant interne, par la masse grandissante des inférieurs, et externe, par la menace de Thèbes. C’est durant cette période, que la personne de Xénophon émerge en tant que source historique. Xénophon (430-355) est un historien, philosophe et maître de guerre de la Grèce antique. Dans sa jeunesse, il fréquente les sophistes et devient élève de Socrate. Hostile à la démocratie lors de la tyrannie des 30, il se bat contre ses opposants. Après de nombreux faits d’armes, il est très mal accueilli à son retour à Athènes et part pour Sparte pour laquelle il combat les perses. Après quelques péripéties, il s’installe en Elide où il écrit la majorité de ses œuvres, notamment le traité économique, la constitution des lacédémoniens ou encore les hellénistiques. Ce dernier, se présente comme un récit historique relatant la période entre -411 et -362 av J.C. Décomposé en sept livres, cet ouvrage a été conçu dans le but d’informer. Toutefois, Xénophon, ne fait pas preuve de la même rigueur que son homologue Hérodote. On s’intéresse au livre III où se trouve le récit de la conspiration de Cinadon. On peut supposer que Xénophon a alimenté son livre durant toute sa vie, il est donc contemporain des faits qu’il relate. Nous pouvons supposer que son troisième livre a été composé à Sparte, ce qui lui permet d'accéder à des témoignages et à des informations précises. Cette conspiration eu lieu au début du règne d’Agésilas II, Xénophon nous conte la révolte d’un certain Cinadon, contre les Homoioi : les citoyens de plein droit. Mais, après avoir était dénoncé, la conspiration échoue, néanmoins nous savons que cette coalition est dû par une augmentation des citoyens inférieurs, donc une masse majoritaire, mais n’ayant aucun droit politique dominé par une très grande minorité : les Homoioi. Nous pouvons nous demander : En quoi le texte de Xénophon nous montre les difficultés que rencontrent Sparte, après la guerre du Péloponnèse, avec cette masse d’inférieur ? Dans son texte Xénophon nous fait part d’une partie de la réponse, même s’il reste assez élogieux envers ses anciens compagnons et évasif sur certains points. En effet, Xénophon aborde le contexte dont il met en lien la société spartiate (1), puis la mise en œuvre de la conspiration (2) et enfin une vision beaucoup plus nuancée sur les institutions spartiates et l’échec de la conspiration (3).
I/ Le contexte.
A) Le système institutionnel des spartiates.
Une cité fondamentalement monarchique. Sparte est une cité oligarchique, c’est-à-dire que la gouvernance de la cité est confiée à un petit groupe de personnes. Elle est néanmoins basée sur un principe monarchique, dirigé par deux rois : c’est une dyarchie, dynastie des Agiades et des Eurypontides. La royauté fait partie des institutions les plus importantes à Sparte avec la gérousia, l’assemblée et les éphores. Dans son texte, Xénophon nous place dans le contexte de l’accession au trône du roi Agésilas II. Il nous présente l’accession au trône, comme une désignation, alors que pourtant, elle est basée sur un principe héréditaire : « la ville désigna comme roi Agésilas »(L1). Cependant, nous pouvons nous demander si le terme de « ville » désigne l’ensemble des citoyens, ou bien désigne l’assemblée des citoyens ou encore les éphores, qui à cette époque concentre plusieurs pouvoirs.
Une fonction religieuse très importante. Ces deux rois ont des fonctions juridiques militaires et religieuses. Cette dernière est bien représentée lors des sacrifices. En effet, les deux rois ont un statut de prêtre, ils ont la charge des sacrifices publics, très importants en Grèce, surtout durant les temps de guerre. Dans son texte, Xénophon nous présente que l’annonciation de la conspiration fut établie lors d’un sacrifice : « les dieux lui révélaient une conspiration » et se mirent « à sacrifier aux dieux protecteurs ainsi qu’aux Sauveurs ». Cela nous prouve d’une part, l’importance des rois dans le domaine de la religion, mais aussi on nous présente cette conspiration comme « une conspiration des plus terribles ». En effet, à peine 5 jours plus tard une personne vient faire part aux éphores et relate le mouvement.
Les citoyens de plein droit. L’auteur présente Cynadon comme étant le chef de cette rébellion. Il le décrit comme « n’était pas de la caste des Pairs » C’est-à-dire qu’il ne fait pas partie des citoyens de plein droit. En effet, Sparte est une cité qui divise sa population en trois parties : les hilotes, les périèques et les Homoioi. Ces derniers sont présentés comme des citoyens, car ils sont nés de père et de mère spartiates, il ne se consacré uniquement à la vie politique et militaire et non pas le droit de travailler la terre. Néanmoins, il y a trois conditions qui font qu’on fasse partie des Homoioi et qu’on le reste : Les citoyens doivent posséder un lot de terre inaliénable attribué par la cité, ils doivent participer au syssities : repas communs obligatoires et journaliers, et avoir reçu l'agogé c’est l’éducation obligatoire des spartiates. Si l’une de ces trois conditions n’est pas remplie, alors le citoyen est considéré comme un inférieur : il subit une dégradation de son statut.
B) Pourtant une grande minorité de citoyen de plein droit.
Effectivement, les Spartiates sont en grande minorité mais jouit de tous les droits politiques. Cette minorité est bien présente dans le texte de Xénophon : « après avoir compté le roi, les éphores, les Anciens (= les gérontes) et d’autres – environ quarante ». En outre, les spartiates ne sont environ que 40 sur l’une des places les plus fréquentes dans leur centre-ville, ce qui marque par conséquence leur minorité par rapport à la masse d’inférieur qui est au nombre de 4000 seulement sur l’agora « il y en a plus de quatre mille – je parle de ceux qui sont sur l’agora ». De plus, « Les Spartiates qui se trouvaient à la campagne [...] dans chaque domaine, un ennemi, le propriétaire, mais des alliés en grand nombre ». Ainsi, nous remarquons qu’il y a une très grande disparité entre les inférieurs et les spartiates qui sont en sous nombre. Le constat que fait Cinadon n’est pas faux. Au début de l’époque classique on comptait entre 8000 et 10000 Homoioi. Après la guerre du Péloponnèse, on remarque qu’il y a un dépeuplement des citoyens à cause d’une dégradation de statut cher certains spartiates, mais aussi la volonté de maintenir L’hégémonie spartiate qui établit des garnisons sur les cités conquises qui a pour conséquence de disperser les citoyens.
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