La cité antique
Analyse sectorielle : La cité antique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pounyi • 10 Février 2015 • Analyse sectorielle • 2 942 Mots (12 Pages) • 570 Vues
La cité antique
Introduction
La démocratie à Athènes comme la romanisation du bassin méditerranéen sont des fondements essentiels du développement de la civilisation européenne. Les Grecs, tout d’abord, créent des cités dont la plus connue et la plus rayonnante est celle d’Athènes. Elle connaît la première démocratie et exerce en effet une hégémonie politique et culturelle qui dépasse largement le monde égéen. Les citoyens y exercent un réel pouvoir politique tandis que les poèmes d’Homère, à la gloire des Grecs, donnent naissance à une brillante culture.
Les droits civils des citoyens élargis progressivement à tous les hommes libres de l’Empire romain, l’attachement à l’Urbs (Rome) et l’art de construire des villes sont les principaux héritages laissés par l’Empire.
Ces deux cités, malgré de nombreuses différences - en particulier la taille -, ont su créer une véritable civilisation de l’Homme où les citoyens sont liés entre eux par des droits et des devoirs : ils constituent ainsi une communauté.
1 Le citoyen et la cité à Athènes au Vème siècle avant J.-C.
1.1 Les origines de la démocratie athénienne.
La cité grecque est apparue vers le milieu du VIII-ème siècle avant J.-C. La cité est d’abord une communauté civique humaine, celle des citoyens, soumis à une loi commune ; c’est ensuite un territoire composé d’un centre urbain et de l’espace rural qui l’entoure et un Etat doté d’institutions politiques qui assurent son identité.
En 594 avant J.-C., le réformateur Solon fait supprimer l’esclavage pour dettes et donne des lois égales pour tous : l’isonomie. Jusqu’en 510 avant J.-C., Athènes est dirigée par des tyrans, les Pisistratides. En 508, l’archonte Clisthène réussit à écarter les partisans de la tyrannie en s’appuyant sur la majorité du peuple d’Athènes. Il fait ainsi triompher le principe de la souveraineté populaire. Il établit l’égalité politique des nobles et des non nobles devant la loi.
La démocratie se renforce tout au long de la première moitié du V-ème siècle avant J.-C. En 488, la procédure de l’ostracisme permet d’exiler (par vote de l’assemblée) pour dix ans un citoyen suspecté de vouloir renverser la démocratie. À partir de 461, le tribunal populaire de l’Héliée (déjà chargé de rendre les décisions de justice) contrôle les magistrats. Le stratège Périclès parachève entre 443 et 431 les réformes démocratiques en élargissant le recrutement des magistratures. Il instaure une indemnité (le mysthos) pour les citoyens siégeant au tribunal de l’Héliée. Il affirme la vocation pour chaque citoyen de participer à l’assemblée (l’ecclésia). Il fonde donc une démocratie directe car les grandes décisions sont prises par les citoyens.
Annexes
À Athènes, la cité est l'espace urbain, portuaire et rural qui couvre l'Attique, péninsule dominée par des montagnes peu élevées, riches en quelques métaux dont le plomb et dont les pentes abritent une agriculture méditerranéenne. Le port d'Athènes, le Pirée, est relié à la ville par de longs murs construits au cours du V-ème siècle avant J.-C. La ville est constituée d'une ville basse qui possède différents quartiers et un centre politique et religieux nommé l'Agora, large esplanade centrale où convergent les routes de l'Attique. La ville haute, l'Acropole, est un espace sacré (où sont construits les temples) et une forteresse où les Athéniens se réfugient lorsqu'ils sont menacés par leurs ennemis.
Les institutions athéniennes sont constituées de trois organes principaux:
L'assemblée du peuple (ecclésia) réunit tous les citoyens sur l'Agora puis sur la Pnyx, le centre de la vie politique. L'assemblée vote les lois et délègue une partie de ses pouvoirs aux magistrats.
Le conseil des cinq cents (boulè) examine toutes les propositions de lois. Son rôle est d'équilibrer les pouvoirs de l'assemblée du peuple en contrôlant son activité législative. Ses cinq cents membres sont tirés au sort parmi tous les citoyens et se réunissent sur le bouleutèrion.
Les magistrats : les archontes, tirés au sort, au pouvoir déclinant, président les fêtes religieuses et jugent les meurtres dans le cadre de l'aréopage, tandis que les stratèges, élus, dirigent l'armée. Ils reçoivent pour un an une délégation de pouvoir de l'assemblée du peuple.
1.2 Une démocratie incomplète
Pour devenir citoyen, il faut être de sexe masculin, libre, avoir effectué son service militaire (éphèbie), né de père citoyen et de mère fille de citoyen. Seuls les citoyens peuvent posséder la terre. Un citoyen a le devoir de combattre pour sa cité lorsque celle-ci est en danger. Les grands propriétaires terriens comme les petits paysans pauvres, s'ils sont citoyens, ont les mêmes droits. Ils décident de la guerre, des négociations diplomatiques, des impôts, de la justice et des grands travaux publics réalisés dans la cité. Ils sont libres et n'ont à obéir qu'à la loi qui est l'expression de la volonté des citoyens.
La loi athénienne établit les conditions d'accès à la citoyenneté. L'esclavage reste présent (il est nécessaire aux yeux des Athéniens pour qu'eux-mêmes puissent exercer leurs devoirs politiques) au sein de cette démocratie tandis que de nombreuses personnes ne peuvent accéder à la citoyenneté. La richesse et la pauvreté cohabitent. Les étrangers (les métèques) peuvent vivre et travailler à Athènes mais n'ont pas de droits civiques. Quant aux femmes, elles restent sous la dépendance d'un homme durant toute leur vie.
Ainsi la démocratie politique ne concerne que 40 000 citoyens alors que l’Attique compte entre 300 000 et 400 000 habitants.
La démocratie directe suppose la présence régulière et active des citoyens. Celle-ci est difficile pour les paysans les plus éloignés ainsi que pour les pauvres. En revanche, les familles les plus fortunées ont l’éducation qui permet de se consacrer à la vie politique. La fortune permet de bénéficier de privilèges mais entraîne aussi des devoirs. Ainsi les stratèges ont à leur charge les frais d’équipement de la cité (en trières notamment : ce sont les navires de guerre).
Le régime de démocratie directe donne une importance très grande à la parole qui devient
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