La Solution Finale Et Rudolf HÖSS

Nous sommes en présence d’un document historique important. En effet, le document qui nous fait face est un extrait de l’autobiographie d’un des hauts dignitaires nazis : Rudolf Höss. Dans sa première édition, en 1959, le Comité international d'Auschwitz présentait ainsi ce livre : « Rudolf Höss a été pendu à Auschwitz en exécution du jugement du 4 avril 1947. C'est au cours de sa détention à la prison de Cracovie, et dans l'attente du procès, que l'ancien commandant du camp d'Auschwitz a rédigé cette autobiographie sur le conseil de ses avocats et des personnalités polonaises chargées de l'enquête sur les crimes de guerre nazis en Pologne. [...] ».

Cet ouvrage, conçu dans un but de justification personnelle, mais avec le souci d'atténuer la responsabilité de son auteur en colorant le mieux possible son comportement, celui de ses égaux et des grands chefs SS, projette une lumière accablante sur la genèse et l'évolution de la "Solution finale" et du système concentrationnaire. Ce "compte rendu sincère" représente l'un des actes d'accusation les plus écrasants qu'il nous ait été donné de connaître contre le régime dont était partisan Höss, et au nom duquel il a sacrifié, comme ses pairs et supérieurs, des millions d'êtres humains en abdiquant sa propre humanité.

Nous pouvons dire que ce document est d’un point de vue littéraire et historique objectif ; il nous permet de voir le ressenti du commanditaire de la mort de plus d’ 1,1 million de personnes. En revanche, d’un point de vue humain, nous pouvons nuancer cette affirmation et considérer que cette « justification » n’est en aucun cas des excuses de la part de cet officier qui jusqu’au moment de son exécution n’a montré aucun regret.

Le camp d’Auschwitz est le plus grand camp de concentration de l’Allemagne nazie. Il était divisé en trois parties :

- Auschwitz I : ouvert en 1940, c’est le point de départ de l’élimination de masse. Environ 70 000 personnes y périrent.

- Auschwitz II (Birkenau) : ouvert en 1941, c’est le camp où l’extermination y est permanente.

- Auschwitz III (Monowitz) : ouvert en 1942, c’est un camp de travail pour les prisonniers encore en état de fournir un effort. Une usine chimique était visible à l’époque, c’était la société IG Farben, qui fabriquait de l’ammoniac, mais plus principalement le Zyklon B (gaz destiné aux chambres à gaz).

La politique d’extermination systématique des Juifs en Europe porte le nom de « solution finale ». La date précise de mise en œuvre n’est pas connue. Certains historiens pensent qu’il y avait eu plusieurs décisions. Le génocide des juifs (« Shoah ») est le point culminant d’une décennie de politique nazie, impulsée par Adolf Hitler.

Dans le document en notre possession, nous remarquons, dès la première ligne de cet extrait qu’il était en effet bien question de préparer une extermination de masse. Les ordres venaient du Führer lui-même, relégués par ses sous-officiers et principalement son bras droit : Himmler.

En revanche, nous pouvons noter dès la ligne 5 de ce texte et à la ligne 10 notamment que ces ordres étaient exécutés sans que les officiers ne se

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