La Guerre Du Vietnam

Introduction

Au cours de la période de la Détente, de nombreuses guerres périphériques apparaissent. De 1956 à 1975, la Guerre du Vietnam paraît comme le conflit armé le plus importants et meurtriers. S’il s’avérait être au départ une guerre civile, les affrontements s’inscrivent rapidement dans la logique de la Guerre Froide, opposant les idéologies communiste et capitaliste. Des lors, nous pouvons nous demander en quoi le Vietnam est un conflit de la guerre froide.

I. Les causes de la guerre

La Guerre du Vietnam trouve ses origines dans la Guerre d’Indochine. Pendant cette guerre qui s’est déroulée de 1946 à 1954, le Viet Nâm s'oppose la France pour l'indépendance de trois pays, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Ces pays formaient à l'origine l'Indochine française. Après un siège sanglant, l’armée française doit s’avouer vaincue. Cette guerre se termine donc par la défaite de la France et l'indépendance des trois pays.

Mais, le 20 juillet 1954, une conférence de la paix réunissant quatorze nations se tient à Genève afin de régler la situation politique du Vietnam. Ces Traités de Genève divisent provisoirement le Vietnam en deux Etats indépendants de part et d'autre du dix-septième parallèle. Le Viet Nâm du Nord est dirigé par le révolutionnaire communiste Hô Chi Minh, tandis que le Viet Nâm du Sud est confiée à l'administration de l'empereur Bao-Daï, un gouvernement pro américain soutenu financièrement par les États-Unis dès 1954.

Or, les Accords de Genève prévoyaient des élections en vue de réunifier le pays en juillet 1956. Ces élections étaient supposées conduire à une victoire des communistes. L'ensemble du pays suivrait la politique communiste d'Hô Chi Minh. L'Eta deviendrait donc marxiste, soit opposé au capitalisme américain. Alors, les autorités du Sud Vietnam refusent d’envisager la réunification. Diem qui a limogé l'empereur Bao-Daï et s'est autoproclamé président de la République du Vietnam empêche notamment l'organisation de tout referendum sur cette question.

la Ligue pour l’indépendance du Viet Nâm ou Viêt Minh .

L'année suivante, il annula les élections prévues en comptant sur l'assistance accrue des États-Unis pour consolider son régime. A la fin de l'année 1955, environ 600 conseillers militaires américains avaient été envoyés avec pour mission l'entraînement des troupes sud-vietnamiennes ; dans les cinq années qui suivirent, plus de 75% de l'aide globale américaine au gouvernement de Saigon furent consacrés à l'armée du président Diem.

II. Le déroulement de la guerre.

A/ La rébellion du Viêt Minh. (1956-1960)

Après le partage du pays en 1954, environ 90 000 soldats du Viêt Minh, dont beaucoup étaient nés au sud, se retirèrent au nord du dix-septième parallèle, comme le stipulait la convention de Genève. D'autres, cependant, avaient rejoint leurs villages au sud, certains pour s'y livrer à des activités de propagande, ou tout simplement attendre la réunification. Néanmoins, ils constituaient aux yeux de Diem une menace mortelle, ce qui l'incita à mener au cours des années 1956 et 1957 une vaste campagne de purges, d'emprisonnements et de terreur, qui acheva d'éliminer tout ce qui restait de l'organisation du Viêt Minh au sud. Cependant, un noyau de partisans communistes parvint à échapper à l'armée et à la police secrète de Diem, en se cachant dans la jungle et les zones marécageuses qui leur avaient déjà servi de refuge pendant la guerre d’Indochine.

Au cours des trois années qui suivirent, les rebelles se regroupèrent et s'employèrent à organiser la résistance. Ils effectuèrent des raids contre les avant-postes de l'armée gouvernementale pour se procurer des armes, recrutèrent de nouveaux membres et établirent des comités révolutionnaires dans les villages. Enfin, en décembre 1960, ils constituèrent le Front national de libération (F. N. L.), qui devait servir de cadre politique à la rébellion ; quant à la branche militaire du mouvement, elle fut bientôt connue sous le nom de Viêt Cong.

Bien que les gouvernements de Saigon et des États-Unis l'aient souvent accusé d'agir sous les ordres du Vietnam du Nord, le F. N. L. demeura une force spécifiquement indigène ; en effet,80 à 90 % des 15 000 recrues du F.N. L. étaient des Vietnamiens du Sud, et leurs armes provenaient en grande partie de vols effectués dans les avant-postes de l'armée officielle de la république du Viêtnam, et non du gouvernement de Hanoï (capitale du Nord-Vietnam).

B/ L’intensification de la répression. (1961-1963)

Tandis que la guérilla s'intensifiait, les forces du président Diem se révélaient de plus en plus impuissantes face aux rebelles, et les demandes d'assistance auprès du gouvernement de Washington de plus en plus pressantes. Le président Kennedy accéda à ces demandes en intensifiant encore l'aide américaine ; en 1962 il y avait 11 000 conseillers militaires américains au Vietnam, et le matériel militaire arrivait par cargaisons. Cette intervention fut effectuée en vertu de la « théorie des dominos » : les USA ne voulaient pas qu’un pays tombe sous l’emprise communiste, sinon il entraînerait ses voisins dans sa chute les uns après les autres.

L’intervention américaine était donc exclusivement liée à l’endiguement (politique de containment), et à des considérations politiques et stratégiques. Le Viêt Cong continuait néanmoins de remporter des victoires sur les troupes gouvernementales, acquérant ainsi le contrôle de larges secteurs ruraux. En outre, la répression s'accentuait dans le Vietnam du Sud ; dans les villes, des centaines de politiciens et d'intellectuels, bien que non communistes, étaient emprisonnés sous prétexte de dissidence. Dans les campagnes, les élections locales avaient été supprimées et les représentants du gouvernement étaient nommés en vertu de leur seule allégeance à Diem. A la longue, le ressentiment populaire éclata au grand jour, à la suite d'une insurrection bouddhiste en mai 1963. En un mois, les manifestations avaient gagné le pays tout entier et atteint des proportions dramatiques avec le suicide de plusieurs moines bouddhistes qui s'immolèrent publiquement. Plusieurs nations

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