L'océan Indien Une Aire Stratégique Nouvelle
Mémoire : L'océan Indien Une Aire Stratégique Nouvelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arpegius • 21 Octobre 2014 • 2 340 Mots (10 Pages) • 1 075 Vues
L’océan Indien : une aire géostratégique nouvelle.
L’océan Indien accueille près de 70% du trafic pétrolier mondial en 2012 selon l’OMC ce qui en fait une voie marchande maritime privilégiée pour le commerce international. La redéfinition des acteurs économique majeurs avec les difficultés rencontrés par les Etats de la Triade et l’émergence de nouveaux Etats semble modifier le centre névralgique de l’économie mondiale vers l’océan Indien. Cet espace maritime bien que le plus petit océan de la planète s’étend de la côte orientale de l’Afrique jusqu’au sud-est asiatique et le rivage nord de l’Océanie englobant 35 Etats côtiers plus 13 Etats sans littoral, de la Mer Rouge au bord de l’antarctique et jusqu’à l’Indonésie. Regroupant 60% de la population mondiale et une part importante des échanges de flux internationaux on peut le considérer aujourd’hui comme la nouvelle mer Méditerranée antique. Il constitue le lien entre le Pacifique et les réserves pétrolières du Moyen Orient assurant le rôle de canalisation à hydrocarbures pour les puissances occidentales. Les puissances du Nord associent leurs centres d’impulsion aux pays émergents comme la Chine, l’Inde ou l’Afrique du Sud et leurs périphéries associées dans un système de mondialisation. Ainsi l’océan possède tant des centres décisionnels que des manufactures, dans les pays ateliers par exemple, et forme une route maritime importante qui favorise l’exportation de ces produits entre Nord-Sud mais aussi entre les pays émergent qui tentent de s’approprier cette interface. Conscients des atouts de leur région, les Etats littoraux tendent à une coopération stratégique et économique pour lutter contre l’implantation et l’exploitation croissante des puissances du Nord comme les Etats unis. Mais la multiplicité des acteurs en font un espace profondément hétérogène. On peut noter un choc de civilisation entre les différentes cultures, politiques, sociétés… entre les Etats mais également internes aux Etats. Les inégalités de développement, les disparités culturelles et les conflits géopolitiques semblent empêcher l’océan Indien de se réaliser comme un espace complet. Dans quelle mesure peut-on caractériser l’océan Indien comme un pivot géostratégique mondial ? L’océan Indien est une aire géographique complexe où s’agitent des luttes d’influences. Mais il apparait comme un nouveau centre de gravité pour les acteurs mondiaux qui tente à s’unifier.
I. Un espace à enjeux instables.
1) Une interface hétérogène…
L’océan Indien est un vaste espace qui regroupe une grande diversité de cultures. Des conflits ont en effet toujours été présents. Un combat tant par une appartenance diasporique, caractérisé par les revendications tibétaines à l’indépendance de leur pays sur la domination chinoise ou bien des Tigres Tamouls au Sri Lanka qui sont considérés aujourd’hui comme une mouvance terroriste par la communauté internationale et qui revendique la partie nord du pays, que religieux. L’océan est surmonté par un arc musulman, de la corne de l’Afrique en passant par le Golfe Persique, le Pakistan et l’Indonésie. Les tensions surviennent tant entre les religions, comme par exemple l’opposition historique entre l’islam et l’hindouisme dont l’acmé reste la partition de l’Inde en 1949 par les Anglais et Lord Mountbatten entre le Pakistan et l’Union indienne, qu’entre les différents courants. Les violences sont essentiellement inter musulmans, entre chiites et ahmadis, par exemple, où ses derniers sont jugés par le gouvernement pakistanais comme illégaux ou en Indonésie où 87% de la population est musulmane et où s’affrontent deux visions de l’islam : les fidèles au coran aux adeptes du « kejawen » qui fonde les valeurs javanaises. Outre les disparités sociétales il existe de fortes inégalités sociales et économiques. Tout d’abord l’océan regroupe essentiellement des pays du sud. Entre les pays on remarque un écart d’IDH très important allant de plus de 0,9 (Australie, Singapour) à moins de 0,5 (Somalie, Erythrée) selon le PNUD en 2010. Ces inégalités de développement se ressentent dans la cohésion de l’espace. En effet les acteurs jouent un rôle différent selon leur poids économique sur la région. La Chine et l’inde trustent à eux seules la quasi-totalité des ressources avec les pétromonarchies du golfe. L’émergence de cette interface va de pair avec la croissance de ces nouvelles puissances économiques tout comme la hausse des tensions avec la recrudescence des rivalités interétatiques. De plus l’instabilité politique comme l’effondrement de la Somalie, la crise au Yémen ou les difficultés pour les Philippines de réaliser une unité étatique terminent d’affaiblirent l’espace. Ainsi l’espace semble très inégalement réparti ce qui devient un facteur de tensions.
2) …mais stratégique.
Néanmoins ces difficultés historiques et culturelles semblent soit apaisés ou soit amplifié par la mondialisation. Dans une perspective de croissance les Etats océaniens renforcent leurs coopérations pour plus d’échanges marchands tout en essayant d’avoir une plus grande emprise sur le marché régional. La Chine qui est devenue la deuxième puissance économique mondiale revendique un droit de regard sur cet espace bien que ne possédant aucun littoral et n’en faisant pas un objectif principal. Elle invente ainsi une stratégie appelée « collier de perles » qui consiste à construire des ports dans des pays amis dans l’océan Indien. Elle obtint de fait un dispositif maritime autonome dans direct dans cette région. Par exemple le port de Gwadar au Pakistan totalement spécifique au trafic de portes containers et la Chine possède plus de 7 ports comme celui-là. En effet, en 2010, 90% du commerce mondial est effectué grâce à ces bateaux et la région accueille la moitié de ce trafic, ce qui rend la possession de ports d’attache nationaux primordial pour tous les Etats allogènes. Cette politique chinoise marque l’enjeu principal de l’océan en tant que route maritime de ressources naturelles. Ainsi l’Inde qui donne son nom à l’espace maritime entend bien garder la main mise sur la région. En effet on remarque une réorientation de leur politique jusqu’alors continentale. Elle offre un accès direct à un marché de consommation très vaste qui devrait devenir le plus grand d’ici 2025 et des occasions d’investissements favorables comme la mise en place de ZES (Zone Economique Spéciales) qui ont contribuées à l’essor de la Chine par exemple. De plus 90% de son commerce extérieur
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