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L'espace méditerranéen: une interface Nord/Sud

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Par   •  28 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 887 Mots (8 Pages)  •  932 Vues

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L’ESPACE MEDITERRANEEN : UNE INTERFACE NORD/SUD

L’espace méditerranéen comprend les pays bordiers de la mer Méditerranée. Certains appartiennent à l’Europe du Sud (Espagne, France, Italie, Croatie, Serbie-Montenegro, Albanie, Grèce), d’autres à l’Asie (Turquie, Syrie, Liban, Israël), d’autres enfin à l’Afrique du Nord (Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc). On doit leur rajouter les îles méditerranéennes (Malte et Chypre) et le Portugal (qui bien que ne possédant pas de façade sur la Méditerranée appartient historiquement, culturellement et économiquement à cet ensemble).

Il s’agit d’une interface, c’est-à-dire d’un espace de contact, entre les pays développés (appartenant à l’Union Européenne) et les pays du « Sud ». Mais parce que cette interface est un espace maritime les contacts se font d’une manière particulière, très différente de celle qu’on peut observer entre les Etats-Unis et le Mexique.

Dans un premier temps on mettra en évidence le brutal écart de développement entre les deux rives de la Méditerranée avant de montrer les fortes différences culturelles et leurs causes lointaines, puis d’insister sur l’importance et la complexité des échanges dans cette région.

1.Un brutal écart de développement entre « Nord » et « Sud »

A.Un écart considérable de niveau de vie

On ne peut que constater en regardant une carte du PNB/hab (cf p 307) l’écart considérable qui existe dans cet espace méditerranéen entre les Etats appartenant à l’Union Européenne qui bénéficient d’un niveau de vie élevé, y compris la Grèce (qui pourtant était le pays le pauvre à son entrée en 1981), y compris Espagne et Portugal (qui ont rattrapé une grande partie de leur retard économique depuis 1986), y compris la Slovénie (rentrée en 2004 qui était la partie la plus riche de l’ex-Yougoslavie), y compris Chypre et Malte (entrés en 2004 qui bénéficient des rentrées touristiques) et les autres Etats.

On ne retrouve une telle richesse qu’en Israël, qui apparaît comme un îlot de prospérité économique (malgré toutes ses difficultés politiques) au Proche Orient.

La rive sud de la Méditerranée et le reste du Proche-Orient présentent un PNB/hab inférieur à 3000 $ sauf en Libye (où la population est peu nombreuse et bénéficie d’une rente pétrolière). La Turquie est dans une position un peu plus favorisée.

Enfin on peut noter que le sud-est de l’Europe (reste de l’ex-Yougoslavie, Albanie) a également un niveau de vie faible.

B.Un fossé démographique

Un autre écart dans cet espace méditerranéen concerne l’évolution démographique. Au nord de la Méditerranée on a une population qui a terminé sa transition démographique, dont la population a un faible taux de croissance (parfois proche de zéro), une excellente espérance de vie (au-delà de 80 ans pour les femmes), une très faible fécondité (inférieure en tout état de cause au seuil de renouvellement des générations de 2,1 et pouvant tomber jusqu’à 1,3), une population vieillissante.

Au sud de la Méditerranée et au Proche Orient la population est en fin de transition démographique, sa croissance est encore forte voire très forte (1 à 2 % d’accroissement naturel), l’espérance de vie est encore relativement faible même si elle a beaucoup progressé (environ 70 ans pour les femmes du Maghreb), la fécondité reste élevée même si elle a beaucoup régressé cette dernière décennie (autour de 3 enfants par femme en moyenne). La population est très jeune (plus de la moitié à moins de 20 ans).

En Europe du sud-est (Grèce exclue) on est dans une situation intermédiaire entre celle de l’U.E et celle qui vient d’être décrite.

Une alphabétisation en retard sur la rive sud

On peut également noter un décalage dans l’alphabétisation et la formation des populations de part et d’autre de la Méditerranée. Dans l’Union Européenne, l’alphabétisation est totale et ancienne, une partie considérable des jeunes accède à un enseignement secondaire et l’on a une élite nombreuse diplômée, susceptible d’occuper des postes pointus dans les secteurs industriel et tertiaire. Il en est de même en Israël.

Au sud de la Méditerranée l’alphabétisation de masse est plus récente et encore incomplète avec des écarts entre pays (le Maroc est considérablement plus en retard que la Tunisie dans la scolarisation des filles). Il en est de même au Proche Orient (Israël exclu) avec une situation légèrement plus favorable.

La conséquence en est qu’une partie de la population adulte est encore analphabète et ne peut occuper que des emplois subalternes à faible qualification. Néanmoins il existe aussi une frange de jeunes diplômés de ces pays du sud et de l’est de la Méditerranée (parfois formés à l’étranger en Europe ou aux Etats-Unis) qui aspirent à occuper des postes correspondant à leur niveau de compétence dans leur pays ou, à défaut à l’étranger.

2.Une très ancienne différenciation culturelle

A.La coupure entre chrétienté et islam

La coupure culturelle la plus visible est celle qui oppose au nord un espace de tradition chrétienne à un espace musulman au sud et à l’est de la Méditerranée. Cette coupure remonte aux débuts de l’islam, au VIIe siècle.

On peut noter que la pratique religieuse est aujourd’hui très faible dans les régions chrétiennes (y compris celles catholiques de l’Europe du Sud –Portugal, Espagne, Italie où elle était encore forte dans les années 1950).

La pratique religieuse y est coupée de plus en plus de la vie publique et la plupart des Etats sont laïcs.

A l’inverse dans les régions musulmanes la pratique religieuse est totalement intégrée dans la vie quotidienne, rythmée par les heures des prières et les fêtes religieuses (Aïd el Kébir, Achoura…). La religion musulmane se mêle à la vie publique (par exemple le roi du Maroc est en même temps « Commandeur des croyants »). Par ailleurs depuis une vingtaine d’années certains mouvements intégristes visant à un retour à la « charia » (la loi musulmane) ont fait irruption brutalement dans cet espace et tenté d’imposer un islam plus rigoriste (femmes voilées, interdiction de l’alcool) y compris par la violence (par exemple en Algérie).

La présence en Europe de communautés musulmanes nombreuses

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