L'Empereur et l'Evêque Théodose 1er
Dissertation : L'Empereur et l'Evêque Théodose 1er. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar taousgr95 • 2 Mars 2022 • Dissertation • 2 668 Mots (11 Pages) • 410 Vues
Le 8 novembre 392 le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain sous Théodose 1er, alors qu’un siècle avant ces mêmes chrétiens subissaient les brutales persécutions de Dioclétien.
Théodose 1er est vu comme le héros type des romain républicain, il est décrit comme un homme du peuple, les panégyrique de ses qualités n’en finissent pas. Né en 347 et est mort en 395 après Jésus Christ, il est le dernier empereur à avoir unifié les deux empires d’Orient et d’Occident.
A travers ce texte de Théodoret de Cyr qui a vécu entre 394 et 460 après Jésus Christ, nous pouvons lire un extrait de son œuvre « Histoire ecclésiastique » : 5 livres qui se succèdent et retracent la vie des empereurs de Constantin à Théodose II. Ce que nous savons de Théodoret c’est qu’il est né d’une famille chrétienne, il porte ainsi un attachement personnel à la religion ainsi qu’à la vie monastique : sa mère qui était malade a été soignée par un moine. Théodoret est cependant un théologien rattaché à l’école d’Antioche et son œuvre est elle-même écrite sous ce point de vue antiochien. Il a reçu sa formation théologique de Polychromies d’Apamée et de son frère Théodore de Mopsueste eux-mêmes élèves de Nestorius . Nous pouvons dire de Théodoret de Cyr qu’il n’est pas neutre car il prend parti pour des personnes et des doctrines qui font polémiques.
De plus il est un proche de Nestorius pour qui il prend parti lorsqu’il est condamné pour ses idées sur la nature du Christ, Nestorius est considéré comme hérétique par Rome. Mais encore nous savons que Théodoret lui-même a été condamné maintes fois pour ses idées et ses œuvres dans plusieurs conciles : au Concile d’Éphèse en 449 et au Concile de Constantinople II en 553. Il faut savoir qu’entre le IV et VIIème siècle les chrétiens ne sont pas unifiés, en effet ils sont divisés entre plusieurs branches : chalcédoniens, monophysites et nestoriens. Ce qui peut créer des disparités quant à la nature du Christ et son incarnation.
Dans cet extrait de son œuvre d’Histoire ecclésiastique, nous nous situons entre le livre III et V, et nous pouvons lire le témoignage d’un dialogue entre l’évêque Ambroise de Milan et l’Empereur Théodose Ier le Grand. Théodoret de Cyr à la suite d’Eusèbe de Césarée qui est lui-même le premier auteur d’une Histoire Ecclésiastique, à une manière de raconter les faits similaire à Eusèbe de Césarée. En effet, il met en scène comme on va le voir dans l’extrait un guerre entre le pouvoir représenté par l’empereur et l’évêque symbole du pouvoir divin. Il d’ailleurs important de préciser qu’entre le IVème et Vème siècle il y a beaucoup de faux documents juridiques créer par les chrétiens.
Dans ce dialogue le thème principal de celui-ci est le massacre contre des habitants de Thessalonique commis par Théodose, que lui reproche Ambroise de Milan. L’Évêque vient d’une ancienne famille de la Gens Aurélia, né environ en 340 et est mort en 397 après Jésus Christ, il est le premier grand docteur de l’Église antique il devient évêque en 374 et cela jusqu’à sa mort, nous pouvons dire qu’il fait partie de l’âge d’or de la littérature théologique de par son excellente formation néo-platonicienne. Dans ce texte la critique faite à l’Empereur est celle d’avoir massacré 7000 citoyens Thessalonique, pour avoir tué leurs représentants et s’être soulevés contre le pouvoir, il est alors excommunié par Ambroise de Milan.
Nous sommes à une époque où l’empereur n’est pas au-dessus de l’Église, il reste subordonné au pouvoir ecclésiastique. Dans cet extrait nous avons une description « d’affrontement » entre l’évêque et l’empereur, où Ambroise de Milan oblige Théodose à faire une pénitence publique.
D’après ces informations nous pouvons donc nous demander, de quelle manière Théodoret de Cyr met en scène la défense de la cause apostolique contre l’Empereur Théodose Ier le Grand ? Comment met-il en place cette scène ?
Afin de répondre à ces interrogations nous allons nous demander d’abord comment se traduit le dualisme entre l’évêque et l’empereur, puis nous allons voir la mise en scène relatée de la pénitence publique de l’empereur. Enfin pour terminer nous allons démontrer la raison pour laquelle Théodoret de Cyr est un auteur nuancé.
- Le dualisme entre l’Empereur et l’évêque.
- Le pourvoir temporel face au pouvoir spirituel
- « sortit sur le seuil (…) éclipse la raison » L. 1 à 10 :
Dès les premières lignes du texte un affront est raconté entre les deux hommes Ambroise de Milan évêque et Théodose 1er l’Empereur. Comme on peut le voir l’affront est dû à un massacre commis par l’Empereur dans la ville de Thessalonique. Cette action va à l’encontre des lois divines où on ne tue pas des Hommes sans jugement et sans raisons apparentes. Il est décrit ici comme une personne barbare qui a commis un acte grave.
- « Il faut pourtant connaître (…) l’esclavage » L. 10 à 11 :
Il tient ici un discours moralisateur et une critique ouverte contre l’Empereur. A travers cette phrase il tient à lui rappeler sa nature mortelle au même titre que ses sujets. Le but de Théodoret de Cyr à travers cette phrase est de rappeler que le pouvoir divin est bien supérieur à toute autre forme de pouvoir dans le bas monde, il a une valeur supérieur.
- « Car il n’y a qu’un maitre et roi pour tous, le créateur de l’Univers » L. 12 à 13
Dans ce récit relaté par Théodoret de Cyr, cette phrase du dialogue exprimée par Ambroise de Milan, nous montre qu’il ne reconnaît qu’un seul pouvoir celui de Dieu. Théodoret de Cyr souhaite à travers ce discours montrer que le pouvoir religieux chrétien prime sur tout. En effet, la transition religieuse des empereurs romain vers le christianisme a été un phénomène très évolutif. Avant cette dévotion à un Dieu unique ils étaient eux-mêmes adulés par leurs sujets.
- Un « sacrifice » symbole de profanation
- « Avec quels yeux (…) a versé tant de sang injustement » L. 13 à 17
Dans cette citation nous voyons que l’empereur qui est décrit comme un barbare sanguinaire, n’est pas apte à entrer dans le lieu Saint après l’action qu’il a commise. En effet le massacre de Thessalonique est ici décrit comme un sacrifice tellement l’acte est vu comme inhumain, en effet ce « sacrifice » commis par les mains de l’empereur ne méritent plus de recevoir le corps et le sang du christ correctement. La personne entière est citée ses yeux, pieds, mains, bouche toutes ces parties de son corps responsable de ce massacre. Ainsi Théodoret tente de démontrer que la présence même de l’empereur dans ce lieu sacré le souille et est une insulte à Dieu.
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