Hammurabi

        “Je suis Hammurabi, le roi de justice, à qui Shamash a octroyé la vérité. » proclame Hammurabi, roi de Babylone, dans le prologue du Code qui porte son nom.

        Etabli entre 1792 et 1750 av. J.-C. dans le but de maintenir la grandeur de l’Etat, le Code d’Hammurabi constitue le texte juridique ancien le plus complet avec pas moins de 282 lois.

I) Qui est Hammurabi ?

1. Historique de la vie du roi

        Hammurabi est reconnu par un grand nombre de spécialistes comme le véritable fondateur de l'Empire Babylonien qui unifia le bassin de la Mésopotamie. A la fois un grand conquérant et un grand gestionnaire de sa ville, il va fonder un vaste Empire autant par la diplomatie que par les conquêtes militaires.

        Mais c’est surtout son activité législative qui contribua à perpétuer la renommée

d'Hammourabi. Juriste consommé, il a posé des bases extraordinairement larges et solides 

au travers de son "Code des lois » aussi appelé « Code d'Hammurabi », qui est un code juridique représentant l'un des premiers exemples de lois écrites de l'Histoire.

       2. Le roi comme intermédiaire de Dieu

        Le roi d’Hammourabi se pose en « roi du droit » mais est présenté,sur la stèle sur 

laquelle est gravé le Code, comme écrivant le droit sous la dictée du dieu Shamash. 

Effectivement, sur le haut de l’œuvre, une scène a été sculptée en bas-relief. On y voit le roi Hammurabi et le Dieu Shamash, une divinité mésopotamienne représentant le soleil, la justice ainsi que les invocations magiques. A gauche, on peut reconnaître  le roi Hammurabi, main droite levée en signe de respect. Le Dieu Shamash est représenté à droite, coiffé d’une tiares à quatre paires de cornes. Le dieu Shamash remet les insignes de la royauté au roi Hammurabi, qui sont un sceptre et un anneau. L’anneau symbolise plus précisément le pouvoir législatif.

Le roi est donc considéré comme l’intermédiaire du dieu Shamash et constitue le gardien de l’ordre divin.

II) Le code d’Hammurabi

1. De la Mésopotamie au Louvre 

        La stèle a été érigée par le roi Hammurabi vers 1750 avant J.-C, probablement à Sippar, dans la ville du Dieu Shamash, au nord de Babylone. Même si, à première vue, l’objectif du Code d’Hammurabi semble être d’homogénéiser le pays en l’engageant sur la voie de la vérité et de l’ordre équitable, ce n’est pas une fin en soi. Ce code a une portée bien plus large en tant qu’il aurait la prétention de servir de modèle pour les sociétés futures. En effet, la stèle se présente comme un testament politique destiné aux princes à venir, leur proposant, comme modèle, un règne d’équité. Cet objectif ultime semble être atteint puisque le Code d’Hammurabi a traversé les civilisations, marquant profondément l’Histoire du droit. Le code d'Hammurabi sera d’ailleurs utilisé par les écoles de scribes pendant plus de 1000 ans.

Après avoir disparu, le code a été redécouvert entre 1901 et 1902 à Suze en Irak. En 1902,  le code est traduit pour la première fois par le révérend père dominicain Jean-Vincent Scheil, qui a participé à sa découverte, ce qui contribuera à sa diffusion dans le monde. De nos jours, la stèle se trouve au musée du Louvre. 

1. Le contenu du code d’Hammurabi

Le Code d’Hammurabi contient près de 300 décisions de justice, présentées sous forme de cas, se référant à la réglementation de la vie courante dans le royaume de Babylone. Dans son contenu, ce n’est pas un droit  religieux : rien ne concerne les rites et croyances. C’est un droit usuel et pragmatique fait pour la vie laborieuse quotidienne. Son application est garantie par un système de récompenses et de sanctions.

        Regroupés en chapitres, les sujets abordés couvrent les droits pénal et civil. Les plus importants concernent la famille, l'esclavage, le droit professionnel et commercial, le droit agricole et le droit  administratif.

        Les différents "articles" du Code d'Hammurabi régissent notamment :

• La hiérarchisation de la société : trois groupes existent, les hommes libres, les subalternes et les esclaves ; 
• Les prix : les honoraires des médecins varient selon que les soins donnés s'adressent à un homme libre ou à un esclave ; 
• Les salaires : ils varient selon la nature des travaux réalisés ; 
• La responsabilité professionnelle : par exemple, un architecte qui a réalisé une maison qui s'est effondrée sur ses occupants et ayant causé leur mort, est condamné à la peine de mort ; 
• Le fonctionnement judiciaire : la justice est rendue par des tribunaux et il est possible de faire appel auprès du roi, les décisions doivent être écrites ; 
• Les peines : toute une échelle des peines est inscrite suivant les délits et crimes commis. 

        Le code d'Hammurabi a notamment génèré la célèbre « loi du Talion » qui consiste en la réciprocité du crime et de la peine. Cette loi est connue aujourd'hui sous l'expression « Œil pour œil, dent pour dent ».

En outre, plus qu’un simple texte juridique, le Code d'Hammurabi est une source d’informations sur l'histoire du pays, sur son fonctionnement et sur le roi Hammurabi lui-même. En effet, un prologue historique, narre l’investiture du roi, la formation de son empire et ses réalisations. De plus, un épilogue résume son œuvre de justice et prépare sa perpétuation dans l’avenir.

III) Comparaison entre le Code d’Hammurabi et le Code Napoléonien.

1. Ressemblances

Sous certains aspects, le code d’Hammurabi a peu évolué près d’un millénaire plus tard

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