Démographie Et Cadres De Vies

De nouveaux comportements démographiques

De cette modernisation progressive découle des transformations démographiques et une orientation vers des sociétés plus urbaines. Les pays européens connaissent une croissance démographique sans précédent. Pour visualiser cela, le plus simple reste d’utiliser une ou des représentations graphiques. Les élèves seront invités à réfléchir sur les causes de cette croissance pour remettre en perspective les acquis de la classe de seconde concernant la transition démographique. L’étude de Population et société signalée dans la bibliographie aide à montrer que la France et l'Angleterre, par exemple, n'ont pas suivi le même processus.

Une dernière courbe permettrait de mettre en évidence le boom démographique de l'après-Deuxième Guerre mondiale. Le phénomène du baby-boom que connaît alors la France peut ici servir d’exemple.

Les changements de mentalités modifiant le rapport des sociétés européennes à la sexualité dans les années 1960 peuvent être illustrés par la loi Neuwirth du 19 décembre 1967 qui autorise la contraception, notamment orale, en France.

Des populations plus urbaines

Les mutations démographiques entraînent à leur tour des transformations du cadre de vie : l'explosion urbaine constitue l'un des faits majeurs de la période, ce que pourrait révéler l’étude d’un tableau de données sur la croissance des capitales européennes.

Les grandes villes européennes se modernisent. Londres (1863) et Berlin (1877) se dotent d’un métropolitain devançant ainsi Paris (1900). Dans cette dernière ville, les travaux d'Haussmann, qui coïncident avec le mouvement hygiéniste – qui se développe à partir du milieu du XIXe siècle et amène des transformations dans le rapport de l'homme à la propreté du corps et à celle de son environnement, pour lutter contre l'insalubrité et les maladies –, peuvent servir d'appui pour mettre en évidence les logiques de l'époque : rénovation des réseaux d'égouts, aération de la ville au moyen de larges avenues, création des parcs comme celui des Buttes-Chaumont. Cette croissance urbaine s’explique, en mentionnant, notamment, l'exode rural en direction des banlieues. La croissance de la banlieue s’expliquait par l’immigration. Ce phénomène se retrouvait par exemple à Clichy, dans la petite couronne de Paris (actuels Hauts-de-Seine), où l’enracinement communal était minoritaire : en 1896, la commune comptait 1 582 personnes venues de l’Alsace-Lorraine annexée et de l’étranger, 7 332 autochtones et 24 534 migrants du reste de la France. Ce dernier groupe était prioritairement issu du département de la Seine (près de 15 000 habitants, avec une forte place pour Paris), de l’Ouest – dont un bon millier de Bretons des Côtes-du-Nord –, et de Seine-et-Marne et Seine-et-Oise. Cette répartition était caractéristique d’une ville industrielle du nord-ouest de la petite couronne.

Croissance démographique et extension des villes entraînent un besoin en logement populaire toujours croissant. En France, l’étude de la loi de 1894, instituant les habitations à bon marché ou HBM, puis de la loi Loucheur de 1928, qui est à l’origine de l’habitat pavillonnaire de banlieue, jusqu’à la grande politique

...