Coton En Ouzbékistan
Commentaires Composés : Coton En Ouzbékistan. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mouk0 • 5 Mai 2013 • 1 859 Mots (8 Pages) • 1 310 Vues
Dossier sur la culture du coton en Ouzbékistan.
Il est des pays dont on parle peu, L'Ouzbékistan en fait partie. Mais Erik Orsenna, que sa passion pour le coton a conduit à travers le monde, consacre à cet état d'Asie Centrale un chapitre de son livre Voyage aux pays du coton. Et comme il le démontre, l'Ouzbékistan est bel et bien un de ces pays du coton, puisqu'il est le deuxième exportateur mondial de cette ressource « qui habille le monde. »
L'Ouzbékistan est une région du monde qui a tout au long de l'histoire été sous domination de puissants empires voisins (le dernier en date étant l'URSS), mais qui possède une culture riche entretenue par une grande diversité ethnique (comme l'on peut le constater dans le chapitre « Tatarologie » par exemple, page 197). Outre sa culture, le pays possède d'autres richesses, la principale étant l'agriculture et plus particulièrement la culture du coton qui s'est développée le long des fleuves de ce pays sec, fleuves descendant des montagnes enneigées alentour et irriguant les vallées Ouzbeks. Nous comprenons alors mieux le titre qu' Erik Orsenna a choisi pour ce chapitre « le cadeau de la neige », la neige permet l'exploitation du coton en Ouzbékistan.
Néanmoins, le pays connaît de nos jours des problèmes liés à la fois à son héritage soviétique, à la culture du coton, et à sa dépendance à l'eau, et le but de se dossier sera de comprendre en quoi l'héritage de l'URSS créé aujourd'hui des problèmes et des conflits liés à l'eau en Ouzbékistan.
Pour cela nous verrons dans un premier temps les projets qu'à eu l'URSS concernant l'Ouzbékistan, puis en quoi le coton est à la fois un drame et une bénédiction pour le pays.
I) Les projets de l'URSS concernant l'Ouzbékistan.
1) Présentation de l'Ouzbékistan.
L’Ouzbékistan est un pays d'Asie centrale entouré au Nord par le Kazakhstan , au Sud par le Turkménistan et L’Afghanistan , à l'Est par Le Kirghizstan et le Tadjikistan, c'est le seul pays avec le Liechtenstein à être doublement enclavé. Il s'agit d'un pays indépendant depuis 1991 et la fin de l'U.R.S.S. , il compte plus de 29 millions d'habitants. C'est un état jeune, dont la devise : « L'Ouzbékistan est un futur grand pays » montre qu'il est tourné vers l'avenir (devise qui reprendrait les paroles du président-dictateur au pouvoir depuis la fin de l'URSS, Islom Akimov). Un pays tourné vers l'avenir mais qui a tout de même une histoire multiséculaire, une histoire liée au coton. Les bords de ses fleuves, l'Amou-Daria et le Syr-Daria, ainsi que son climat continental favorise en effet, dans un espace restreint, l'agriculture ainsi que le commerce, le restant du pays étant constitué d'une zone désertique.
Ci-dessus, des données météorologiques provenant du site www.allmetsat.com .
Déjà à l'époque moderne les caravanes de marchands s'y arrêtaient, le pays se trouvant sur le passage de la route de la soie. Les négociants y faisaient des échanges qui reposaient en partie sur le coton que les populations diverses y faisaient pousser.
Le négoce fut accéléré par la proximité avec l'Empire Russe au XIXe siècle comme l'on peut le lire dans l'ouvrage de René Létolle, La mer d'Aral : entre désastre écologique et renaissance : « Les marchands russes, eux, fréquentaient de plus en plus ce coin d'Asie, ramenant le coton de Boukhara et du Khorczm, une caravane de plus de mille chameaux l'emportant chaque année vers Tsaritsyn (Volgograd). » Cet intérêt de la Russie pour le coton Ouzbek donne par la suite une explication à la situation actuelle de l'Ouzbékistan.
2) Un réservoir à coton...
Comme cela a déjà été dit ultérieurement, l' Ouzbékistan et le deuxième exportateur mondial de coton (les derniers chiffres le place entre le deuxième et le cinquième rang des exportateurs mondiaux), cela est dû à l'incorporation du pays au sein de l'URSS au XX ème siècle. L'URSS appliquant alors une technique bien connue de spécialisation des différents états la composant. Ainsi si l'Ukraine est par exemple devenu le producteur attitré de céréales de l'Union Soviétique, L'Ouzbékistan, quant à lui, est devenu le principal producteur de coton de cette même union.
Comme l'on peut le constater sur ces deux documents accolés ci-dessus, qui sont une carte des travaux d'irrigation de l'Amou-Daria en 1975 tiré de La mer d'Aral : entre désastre écologique et renaissance de René Létolle et une photographie aérienne datant de 2013 du logiciel Google Earth, l'espace mis en irrigation dans les années 1960 et 1970 coïncide avec l'espace cultivé de nos jours le long de ce fleuve, le vert des champs tranchant bien avec l'espace non-mis en culture du désert alentour.
Cette sur-exploitation de l'eau de l'Amou-Daria est l'héritage de la période soviétique, et elle a conduit à ce qu' Erik Orsenna appellera un désastre dans Voyage aux pays du coton.
3) ...Dans un cadre communiste.
Si l'URSS a introduit en Ouzbékistan les kolkhozes, les plans quinquennaux, le travail forcé et une certaine « paranoïa » au sein de l'administration, on se rend compte à la lecture de l'ouvrage d'Erik Orsenna que les choses n'ont que peu évoluées. Il y a toujours des fermes collectives en Ouzbékistan comme l'on peut le constater à la page 202 dans le chapitre « M. Akhmedov », fermes qui sont dirigées par des membres du parti communiste (page 205). Ces fermes collectives récoltent la plupart du coton Ouzbek. Elles sont un outil de production efficace pour l'état dont le PIB est composé, selon les sources et les dates d'1/3 ou d' 1/5 par l'agriculture ( et même 18,5% en 2012 selon le site internet de la C.I.A : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/uz.html )
Quant au travail forcé (et très peu rémunéré comme nous l'apprend Erik Orsenna dans son chapitre
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