Athènes sous le gouvernement d'Eubule
Dissertation : Athènes sous le gouvernement d'Eubule. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Evaparis • 30 Mars 2016 • Dissertation • 4 162 Mots (17 Pages) • 1 053 Vues
ATHENES SOUS LE GOUVERNEMENT D’EUBULE
Introduction
Accroche :
« Or, vous aussi, hommes d’Athènes (…) si chacun de vous, en ce qui est de son devoir, en tout ce qui dépend de lui pour l’intérêt de la République, se décidait à en finir avec les faux-fuyants, à se tenir prêt à l’action, le riche en contribuant de sa fortune, celui qui est en âge de servir en faisant campagne (…) avec l’aide divine, vous reprendrez ce qui est à vous, vous recouvrerez ce que votre négligence a perdu et vous vous vengerez de cet homme ». Dans cet extrait de la Première Philippique de l’orateur Démosthène, ce dernier dénonce les ambitions de Philippe II et critique avec véhémence l'oisiveté des Athéniens. C’est en réalité toute la politique d’Eubule et de ses partisans qui est ainsi critiquée par Démosthène dans cet extrait.
Définition des termes du sujet :
On sait peu de choses sur le personnage d’Eubule, sinon qu’il fut le 1er dans la cité à disposer d’une magistrature pluriannuelle, un peu comme ce qui se faisait pour la gestion du sanctuaire d’Apollon à Délos : il était donc président du collège des préposés au théôrikon (dont nous parlerons plus tard). Selon Plutarque, il aurait même été le premier à se consacrer aux finances publiques. Il a vécu entre 405 et 330 environ. Chef du Parti pour la paix face à Philippe II de Macédoine, adversaire de Démosthène, il exerça une grande influence sur la politique de la cité athénienne à partir de 355. Il n’est plus question de lui dans les sources après 342 et il meurt en 330.
Athènes est la cité phare de l’Attique et elle joue un rôle clé dans l’ensemble de la Grèce tout au long de l’Antiquité. Elle a connu son apogée au Vème siècle, conduisant Isocrate à la qualifier de « capitale de la Grèce » sous Périclès. Elle ressort toutefois très affaiblie des nombreuses guerres auxquelles elle a participé afin d’obtenir l’hégémonie en Grèce attique contre Sparte, Thèbes et les Perses tout au long des Vème et IVème siècles, notamment lors de la première moitié du IVème siècle avec la guerre de Corinthe (395-386). Athènes qui est une force maritime se caractérise également par un système politique hors norme : la démocratie. Après la ligue de Délos au Vème siècle, Athènes a su constituer une confédération moins importante : la 2nde confédération maritime athénienne.
Le gouvernement correspond au groupe de personnes qui détient le pouvoir exécutif et de décision au sein du régime démocratique athénien. Il est chargé de l’orientation de la vie de la cité et est composé des magistrats les plus influents comme Eubule et son ami Eschine.
Contexte :
Athènes s’en tire mieux que Sparte après la bataille de Mantinée de 362 jusqu’à la guerre des alliés qui a lieu en 357-355, ses puissants alliés comme Chios ou Byzance s’étant révoltés du fait de la transformation de Samos en clérouquie. Athènes connaît une cuisante défaite à Embata en 356. Il s’agit également d’une période de dissensions à Athènes entre Charès, Iphicrate et Timothée, ces deux derniers refusant de combattre pour Athènes, ce qui ne fait qu’accélérer son déclin. La 2nde confédération est alors toujours vivante mais « vivote ». Athènes a tout de même moins de prestige qu’au Vème siècle et doit faire face à la montée d’une nouvelle puissance : la Macédoine de Philippe II.
De plus, la troisième guerre sacrée est très importante puisqu'elle toucha la majorité de la Grèce. Elle se déroula entre 357 et 346 et se conclut par la victoire militaire de Philippe II de Macédoine. Elle avait pour cause le fait que les Phocidiens auraient commis un sacrilège en labourant un champ consacré aux dieux.
Sources :
Deux textes contemporains, le discours Sur la paix d'Isocrate et le traité des Revenus de Xénophon, permettent de discerner les principes directeurs chers à Eubule et ses partisans. L’orateur Démosthène est également une source importante pour ce sujet. Il se présente dans ses Philippiques comme un fervent opposant à la politique menée par Eubule. Ses discours sur les réformes publiques constituent aussi une source importante sur ce sujet.
Diodore de Sicile est également une source sur cette période tout comme l’orateur et logographe Dinarque dans son discours Contre Démosthène et l’orateur Eschine.
Problématique :
En quoi Eubule et ses partisans, tout en conservant l’héritage politique et social athénien du début du siècle ont-ils contribué à une évolution de la cité dans un contexte où Athènes doit faire face au danger macédonien ?
Plan :
- Un gouvernement athénien à la recherche de la prospérité
- Le gouvernement d’Eubule face aux prétentions expansionnistes de la Macédoine
Bornes :
En ce qui concerne les bornes chronologiques, nous nous intéresserons plus particulièrement aux années 355 à 346, période où Eubule occupe une place de choix dans la politique de la cité
I ) Un gouvernement à la recherche de la prospérité à Athènes
- Une politique pacifiste ?
Eubule et ses partisans arrivent au pouvoir en 355, dans le contexte de la défaite d’Athènes lors de la guerre des alliés. Athènes ressort affaiblie de sa défaite qui marque l'échec définitif de ses efforts pour rétablir son hégémonie dans l'Égée.
Eubule appelle ainsi à renoncer à l'hégémonie d'Athènes sur les cités égéennes, politique qui coûte cher, particulièrement pour les riches sur qui pèsent les eisphorai (impôt extraordinaire sur le revenu) et la triérarchie (l'une des liturgies). Eubule fait en effet partie des modérés, c’est-à-dire ceux qui étaient méfiants vis-à-vis des opérations militaires qui nécessitent le recours à la taxe de guerre, l’eisphora. Isocrate et Xénophon illustrent cette pensée politique et fiscale. De plus, un engouement pour la paix se développe dans le second quart de l’IVe siècle. La « paix commune » dite koinè oirenè devient une valeur célébrée dans toute la Grèce.
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