Malaisie. Originalités du pays - Election de Mahatir Mohamad, 92 ans

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Originalités du pays - Election de Mahatir Mohamad, 92 ans

La Malaisie a tourné, mercredi 9 mai au soir, une page de son histoire avec la cuisante défaite de l’Organisation nationale de l’unité malaise (UMNO), parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1957. Le nouvel élu, Mahathir Mohamad a prêté serment jeudi dernier en tant que Premier ministre de la Malaisie, devenant à 92 ans le plus vieux dirigeant élu du monde. Ayant déjà exercé la fonction de premier ministre de 1981 à 2003, alors premier ministre avec le parti de l’UMNO, son retour avec le parti d’opposition, la coalition Pakatan Harapan (Alliance de l’espoir), a bouleversé le paysage politique du pays. Alors ce retour de l’ex-premier ministre est il le reflet d’un contexte politique tendu et propice à un changement ?

Dans un premier temps il s’agira d’une présentation d’ensemble de la Malaisie, pour ensuite détailler le contexte politique du pays avant sa réélection, et enfin voir les interrogations que soulève l’arrivée au pouvoir d’un leader de 92 ans ainsi qu’une nouvelle coalition.

De son nom officiel Fédération de Malaisie, le pays est une Monarchie constitutionnelle. L’économie de la Malaisie est dans l’ensemble diversifiée, même si elle repose encore largement sur ses importantes ressources en hydrocarbures. La Malaisie est en effet le troisième exportateur mondial de gaz naturel liquéfié. La Malaisie est un pays multiculturel, aspect du pays qui se retrouve dans sa population, ce qui est considéré parfois comme un problème d’équilibre entre communautés, avec une majorité de Malais, mais aussi des Chinois, des indigènes et des Indiens. Cette majorité de Malais au sein du pays est une des principales raisons pour laquelle l’UMNO est resté au pouvoir pendant plus de 6 décennies. Or, il semblerait que les récents scandales au sein de l’UMNO aient orienté une partie de la majorité Malaise vers un vote en faveur de l’opposition.

En effet, deux facteurs expliquent la défaite de la coalition sortante. Le premier est un scandale financier ayant profondément décrédibilisé le parti, accusant l’ex chef du gouvernement de Malaisie, Najib Razak, d’avoir fait verser sur son compte en banque personnel une somme équivalant à 546 millions d’euros. Somme qui aurait été « siphonnée » d’un fond que le premier ministre avait lui-même créé en 2009 pour soi-disant financer des projets de développement dans son pays. L’autre réalité qui a provoqué une désaffection d’une partie importante de l’électorat est la hausse des prix et le renchérissement général du coût de la vie : la prospérité économique n’a pas profité à tout le monde ces dernières années et les inégalités sociales se sont creusées. Cependant, de nouvelles questions se posent quant à l’arrivée au pouvoir de Mahathir Mohamad.

En effet, bien que son expérience dans le milieu de la vie politique ainsi que sa détermination aient été des raisons pour lesquelles les jeunes Malaysiens ont majoritairement voté pour lui, son passé de premier ministre est riche en controverse : considéré par beaucoup comme autoritaire, il a en effet en septembre 1998, fait arrêter son

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