Les territoires méditerrranéens
Fiche : Les territoires méditerrranéens. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PF1PF1 • 27 Mars 2020 • Fiche • 6 412 Mots (26 Pages) • 319 Vues
LES TERRITOIRES RURAUX MÉDITERRANÉENS
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Des Pyrénées-Orientales aux Alpes-Maritimes et à la Corse orientale alternent des dépressions intérieures étroites, des bas plateaux, des chaînons peu élevés, des plaines côtières plus ou moins étendues.
Les contraintes et les potentialités offertes aux sociétés actuelles y sont variées, en fonction des contextes topographiques, géologiques et pédologiques, et on peut opposer surtout les bas plateaux et chaînons secs, d’une part, et les dépressions plus humides, d’autre part.
Mais la contrainte majeure de tous les complexes physiques locaux est d’ordre climatique : c’est la sécheresse de l’été, originale à l’échelle du territoire français et lourde de conséquences.
1. Les contrastes et contraintes du climat méditerranéen
Toutes les plaines et tous les bassins proches de la Méditerranée sont soumis à un climat spécifique des façades occidentales des continents, qui fait transition entre le climat tempéré océanique et le climat aride subtropical.
L’hiver y est doux et humide comme dans le climat tempéré océanique, des perturbations venues de l’océan Atlantique apportant des vents très changeants et des pluies prolongées, d’autant plus que les bordures du Bassin méditerranéen sont montagneuses, froides, et accentuent les contrastes avec l’air tiède côtier, dont la température moyenne est de l’ordre de 5,5°C en janvier à Marseille, l0°C vers Nice (doc.61). L’air réchauffé à la base devient plus instable ; des perturbations affaiblies ou peu marquées se régénèrent à leur arrivée sur la Méditerranée. Les averses peuvent être très violentes en automne, et provoquent des inondations brusques et catastrophiques (comme à Vaison-la-Romaine en septembre 1992, cf. Y. Veyret et G. Hugonie, 1995).
Printemps tièdes (12,8°C en avril à Montpellier) mais avec coups de gel possible au débouché de la vallée du Rhône.
La douceur et l’humidité de l’hiver, la tiédeur du printemps et de l’automne sont des éléments particulièrement favorables à la vie des société s humaines ; la croissance végétale reste possible pendant ces trois saisons, même pour des plantes subtropicales ou tropicales comme le riz et les palmiers, et la saison végétative théorique est la plus longue du territoire métropolitain, 260 voir de 270 jours, du10 mars au 30 novembre environ.
Les communications terrestres sont aisées en dehors des périodes d’inondations et des rares chutes de neige, la douceur de l’air attire les touristes et les retraités. La principale contrainte est liée aux averses, qui peuvent entraîner des ravinements, des glissements de terrain, des crues des torrents bordiers, qui inondent le fond des talwegs, et apportent des alluvions. Des routes sont coupées, des maisons arrachées ; la navigation fluviale est alors impossible.
L’été est au contraire de type saharien, puisqu’il doit ses caractères à la montée vers le nord de l’anticyclone des Açores. Les températures moyennes mensuelles dépassent 22°C, le ciel est clair, les précipitations sont très rares de juin à mi-septembre (13 jours de pluie en 3 mois et demi à Marseille, avec 105 mm). De temps en temps, cependant, des orages locaux ou des temps perturbés apportent quelques averses très intenses. Le mistral et la tramontane adoucissent quelque peu les températures, mais ils activent l’évaporation et l’assèchement des végétaux. Les rivières sont à sec, la navigation fluviale est à nouveau impossible.
La sécheresse de l’été reste la contrainte majeure des milieux méditerranéens. Elle limite ou empêche la croissance végétale si l’irrigation n’est pas possible. Elle est un problème récurrent pour les collectivités locales, les industriels et les aménageurs, qui doivent trouver dans les réserves souterraines ou les apports allogènes les millions de mètres cubes nécessaires pour l’agriculture et pour les villes de la côte. D’autant plus que la chaleur et le soleil attirent depuis les années 30 des centaines de milliers de vacanciers dans les stations littorales.
La sécheresse de l’été est aussi responsable des incendies de forêts attisés par le mistral : 20 000 ha brûlent chaque année en moyenne, avec des extrêmes de35 à 45000 ha certaines années, comme en1976.
Mais si les sources bordières des bassins, les torrents issus des montagnes voisines, ou bien des canalisations artificielles apportent de l’eau, la chaleur de l’été devient alors une ressource pour la production agricole, qui a remplacé presque partout dans les bassins la végétation méditerranéenne typique. L’importance de l’ensoleillement en été, et même dans les saisons intermédiaires (60 à 70 % des heures diurnes sont ensoleillées au printemps, de 50 à 60 % encore en automne contre 40 à 50 % à Paris aux mêmes saisons), est aussi une ressource mise à profit pour le chauffage des maisons, grâce à des capteurs et des piles solaires : le besoin de chauffage des maisons est inférieur d’un tiers à celui de la Lorraine pour une année, ce qui représente une économie notable (J . Charre, 1995).
La sécheresse du climat méditerranéen joue cependant différemment selon la nature du substratum rocheux, perméable ou imperméable, et la topographie, élevée ou basse.
2. Les différents sous- ensembles régionaux méditerranéens
A. Des bas plateaux et chaînons très secs :
Au pied des Cévennes, les bas plateaux calcaires et molassiques des Garrigues, vers 200 m d’altitude, sont limités et fracturés par des failles nord-est -sud-ouest, qui recoupent des plis d’axe est-ouest d’âge éocène. Dans les Corbières, la topographie est plus heurtée, composée de chaînons, d’escarpements irréguliers dans des terrains calcaires charriés, couvrant des structures plissées, d’axe E/O.
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