Les relations villes-campagnes, facteur de la recomposition des territoires ruraux

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Sujet : Les relations villes-campagnes, facteur de la recomposition des territoires ruraux

Selon une étude réalisée 2021 par l’Ifop et baptisée « Territoires ruraux : perceptions et réalités de vie, 92 % des français trouvent le monde rural attractif et agréable à vivre. ». Cela signifie que le rural connaît depuis quelque dizaines d’années un regain d’intérêt de la part des populations, notamment les populations urbaines, ce qui conduit à certains mouvements ou mobilités de départ de la ville vers la campagne. Ce regain tranche avec les toutes les mobilités effectuées auparavant pour sortir des milieux ruraux, et participe donc à la recomposition rurale. La recomposition désigne le réagencement dans la durée d'un espace, sous l'effet de facteurs endogènes ou exogènes. La recomposition est le fait d’acteurs de différentes échelles qui remodèlent des espaces passifs. Ces territoires sont confrontés à des changements permanents causés par la mondialisation, les migrations, la modification des équilibres entre différentes activités. Un territoire est une portion d’un espace approprié par l’homme. Ici, nous nous intéressons aux territoires ruraux qui sont multiples, car il peut y avoir beaucoup de différences au vu de la particularité de leur connexion avec le monde urbain. Ces territoires de la ruralité, qui désigne l’espace en dehors de l’urbain, sont mesurés en unités urbaine par l’INSEE en France, et concernent 82 % des communes ainsi que 21 % de la population française. L’urbain est le fait qui se rapporte à la ville, on peut se demander quelles sont les liens entre le rural et l’urbain, si une opposition existe entre ces deux faits. On arrive alors à se poser la question : Est ce que la relation du monde rurale avec la ville est facteur de sa recomposition ? Dans un premier temps nous analyserons quelles sont les relations entre la ville le monde rural, puis nous montrerons en quoi consiste la recomposition rurale. Enfin, nous déterminerons la place de cette relation dans la recomposition.

Il existe une relation de dépendance entre les espaces ruraux et le milieu urbain. Selon Jacques Lévy, il n’y a en France que de l’urbain à différents degrés : l’hyper-urbain lorsque l’on habite dans une métropole, le périurbain à la périphérie des métropoles, l’hypo-urbain pour les habitants de campagne qui travaillent en ville et l’infra-urbain qui concerne les zones sensibles urbaines soit moins de 2 % de la population. C’est le gradient d’urbanité. Tout cela est possible à cause de la logique économique, ce qui fait que chaque territoire dépend de la ville au niveau des services de santé et d’éducation. Ce sont les villes qui contiennent les écoles, les hôpitaux et les supermarchés où l’on achète sa nourriture. Les villages ne sont désormais plus autosuffisants, car les petits commerces comme les épiceries ont disparu au profit des grandes surfaces se situant en ville et faciles d’accès en voiture. La polyculture était auparavant pratiquée dans les villages afin de nourrir les habitants, mais depuis les années 1950, l’agriculture s’est spécialisée pour s’inscrire dans une logique d’économie mondiale orientée vers des rendements élevés. Il n’y a même plus de limites entre l’urbain et le milieu rural selon Françoise Choay, étant donné que l’on se trouve dans le gradient, il n’y plus d’opposition entre rural et urbain, en témoigne la disparition de front d’urbanisation, qui est la ligne de progression des surfaces artificialisées à la limite des agglomérations. Certains territoires se retrouvent pourtant déconnectés, ce sont ceux situés dans l’hyper-ruralité. Ce sont des territoires isolés à faible densité démographique avec un très faible accès aux services, en marge des villes. L’économie de ces territoires n’est donc pas basée sur les emplois disponibles en ville, mais sur une agriculture souvent traditionnelle comme l’agropastoralisme et la mise en valeur du patrimoine. Cela se remarque en Aveyron où les routes de transhumance sont toujours utilisées, et où certains villages médiévaux sont préservés et destinés au public.

Cependant, le rural n’est pas que dépendant de l’urbain. Sa production est un exemple de son importance dans l’économie française. En effet, l’avènement de l’agriculture intensive dans les années 1960 avec la mise en place de plus grands espaces agricoles pour réaliser de meilleurs rendements, comme dans la Beauce, suite aux lois Pisani et à la politique agricole commune (PAC) de 1962 décidée par l’Europe, permet à la France d’être la 5ème puissance agricole du monde. En favorisant le départ à la retraite des agriculteurs, les lois Pisani ont permis à une nouvelle génération d’agriculteurs d’émerger, et celle-ci a pu intégrer la mécanisation à sa manière de travailler. La vente de terrains agricoles fusionnés en plus grandes exploitations, car leurs tailles initiales ne permettaient pas d’utiliser les nouvelles machines, a également participé à augmenter la capacité de production de l’agriculture française. De nos jours, le milieu agricole représente 2 millions d’emplois, cela en prenant en compte les intermédiaires, c’est-à-dire ceux qui achètent et revendent les productions des agriculteurs. La balance commerciale dans ce domaine est même excédentaire.

Mais l’économie des milieux ruraux n’est pas basée que sur l’agriculture, bien au contraire. On remarque effectivement qu’un tiers des habitants des espaces ruraux sont des ouvriers. Le phénomène de la mondialisation ne s’est donc pas propagé que par l’agriculture dans les campagnes, mais aussi par l’industrie, avec des usines situées en périphéries des métropoles ou près des littoraux. Le tourisme est aussi une composante importante du rural, car, avec la préservation de l’environnement faite par la mise en place de parcs naturels régionaux selon les directives de l’État, ainsi que la patrimonialisation au niveau national et international avec la classification du patrimoine mondial de l’UNESCO, on observe un intérêt touristique pour les monuments et l’environnement des territoires ruraux. C’est le tourisme vert.

On remarque donc que la relation ville-campagne est une relation de dépendance du rural envers l’urbain pour les services. Le rural a tout de même une part très importante dans l’économie française, et n’est pas seulement un territoire dépendant mais producteur de richesses. Nous allons maintenant voir comment la recomposition rurale s’est amorcée.

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