Les dynamiques du territoire français entre héritages et nouvelles fractures
Fiche : Les dynamiques du territoire français entre héritages et nouvelles fractures. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar piadb • 19 Janvier 2023 • Fiche • 1 198 Mots (5 Pages) • 240 Vues
Chapitre 1 : les dynamiques du territoire français entre héritages et nouvelles fractures
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France met en place une politique d’aménagement du territoire (PAT) pour moderniser le territoire national et réduire les inégalités entre les régions.
En effet, la Province était en marge face à Paris et une ligne Le Havre-Marseille séparait la France avec d’un côté un territoire riche industriel et de l’autre un territoire pauvre et agricole. 60 ans après la mise en œuvre de la PAT, le contexte politico-économique a largement changé : la construction européenne, et mondialisation croissante, les lois de décentralisation qui débouchent sur une nouvelle organisation administrative accordant aux collectivités locales des compétences territoriales et enfin une évolution des idéologies politiques et économiques.
- Les grands déséquilibres territoriaux traditionnels semblent atténués
- Un clivage Paris/Province amoindri ?
De nos jours les grands déséquilibres territoriaux traditionnels semblent atténués. Si Paris possède toujours une place dominante (31% de la richesse nationale en 2021 ; activités de commandement, de recherche et de production de haute technologie, 1ère région industrielle, attractivité internationale, revenu/ hab. supérieur) les grandes villes de province rééquilibrent le territoire et ont une influence croissante en devenant des métropoles régionales voire européenne (Lyon, Marseille, Lille), malgré l’inégalité de la croissance des emplois métropolitains supérieurs. La DATAR propose d’agir sur des accélérateurs du rayonnement métropolitain, autrement dit des fonctions et des leviers tels que l’accueil des sièges sociaux des activités logistiques, le renforcement de la recherche et de l’enseignement supérieur, les grands équipements culturels etc…
- Un clivage selon une ligne le Havre/Marseille devenu moins perceptible
🡪 Ce clivage naît de la révolution industrielle. Phénomène de rattrapage net et rapide du Sud et de l’Ouest qui se manifeste sur de nbx plans.
D’abord sur le plan démographique : les régions du Sud et de l’Ouest connaissent une forte croissance depuis les années 1960 (grâce aux conditions de vie, à l’attractivité de l’industrie et des services).
Puis sur le plan économique : grâce à la décentralisation industrielle, qui a permis un essor notable de l’industrie, et la présence des industries de haute technologie près des métropoles (Sophia Antipolis). L’essor du tourisme a également contribué au rééquilibrage du territoire national. Ces évolutions, à l’œuvre depuis 1960, aboutissent à l’expression de René Uhrich « France inverse ». Certains auteurs vont même jusqu’à parle d’une « revanche » du sud et de l’Ouest (même si c’est un phénomène de rattrapage).
Cette atténuation des disparités territoriales s’explique par deux facteurs : d’une part par la politique de décentralisation industrielle de la PAT afin de freiner l’hégémonie industrielle de la région parisienne, et d’autre part par la croissance de la tertiarisation de l’économie, une valeur ajoutée plus importante et d’une évolution industrielle vers la haute technologie.
Par ailleurs, si ce clivage est moins perceptible c’est aussi grâce à la revalorisation des espaces transfrontaliers, notamment dû à la construction européenne.
- Divers processus d’homogénéisation du territoire français
De plus divers processus permettent l’homogénéisation du territoire français, à l’image de l’urbanisation de la société française, avec des aires urbaines qui regroupent, en 2011, 85 % de la population (la périurbanisation contribue à l’atténuation du clivage ville/campagne). L’essor des mobilités est aussi un facteur de transformation des disparités territoriales. Un nouveau rapport à l’espace se crée, avec les modes de transport rapide tels que l’avion, les TGV, l’autoroute. Cette modernisation inégalement répartie profite surtout aux métropoles. C’est pourquoi quelques espaces subissent l’effet tunnel, c’est-à-dire la situation d’un espace traversé par un axe de transport mais n’en bénéficiant pas.
- Un nouveau dispositif territorial plus fragmenté, plus complexe
- Un archipel métropolitain se distinguant toujours plus du reste du territoire national
Il existe un véritable décalage croissant entre les métropoles et le reste du pays (production de richesses, mondialisation, attractivité résidentielle et touristique). Le métropolisation est aussi un facteur, avec une réduction des coûts de transport, une amélioration dans les échanges et une ouverture croissante des marchés.
- Des disparités croissantes au sein des aires urbaines
Si les disparités interrégionales se réduisent, les inégalités tendent à s’accroître aux échelles locales et + particulièrement au sein des aires urbaines.
Les villes centres sont en déclin + processus de gentrification avec la croissance d’emplois très qualifiés qui a contribué à l’augmentation du prix de l’immobilier. Les banlieues font face aux mêmes problèmes et cumulent des difficultés économiques avec des populations marginalisés. Les auréoles périurbaines, quant à elles, conservent un fort dynamisme démographique. Les mutations éco liées à la mondialisation favorisent l’essor des disparités socio spatiales au sein des aires urbaines. Le sociologue Donzelot parle d’une « ville à trois vitesses », symbolisant un processus de séparation socio-spatiales avec les grands ensembles, les espaces périurbains et les villes-centres embourgeoisées.
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