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L’entité de l’Etat-Nation

Dissertation : L’entité de l’Etat-Nation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2016  •  Dissertation  •  2 316 Mots (10 Pages)  •  1 127 Vues

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I / L’entité de l’Etat-Nation : une structure politique archaïque qui s’essouffle face aux logiques de globalisation et de régionalisation.

Le pionnier de la sociologie Max Weber définissait l’Etat à travers l’autorité et le pouvoir qu’il exerce sur un territoire donné. L’Etat est le détenteur du monopole de la violence légitime.

La nation fut de manière très diverses définit depuis l’émergence de cette notion et l’opposition entre la conception française de Renan et la conception allemande de nation exclusivement « par le sang ». Plus largement partagée et acceptée depuis quelques années la conception française définit la nation tel le lieu de regroupement d’une population qui partage des valeurs et des objectifs communs.  C’est une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. Elle est également caractérisée par un système de valeurs et repose sur un contrat implicite entre les membres de la nation. Le nombre potentiel de nations est illimité car sa taille minimale est l’individu.

Les deux termes associés forment un concept politique qui est la rencontre d’une notion d’ordre politique et juridique et d’une notion d’ordre identitaire que constitue la nation. C’est alors le domaine dans lequel les frontières culturelles se confondent aux frontières politiques. Ce concept est un produit de l’importance croissante de l’idéologie de nation du XIXème siècle. La nationalité lie alors le citoyen à l’Etat et aux avantages sociaux de l’Etat Providence. Les peuples s’organisent autour de plusieurs formes d’organisation dotées d’un territoire d’exclusion défini par des frontières physiques et pourvu de compétences spécifiques qui définissent sa souveraineté.

Le terme d’Etat-Nation est avant tout un concept juridique qui émane du droit international westphalien, sans sens économique évident. Pour beaucoup d’analystes l’Etat-Nation représente le mythe de la construction fonctionnelle qui permet la stabilité des relations internationales à l’extérieur et la paix sociale à l’intérieur de l’Etat. Aujourd’hui les Etats-Nations ne semblent plus éternels et leur forme ainsi que leurs contours sont sujets à débats.

Alors que depuis 1945 l’Etat-Nation fut le lieu privilégié du développement de l’Etat Social et Providence à travers le développement de modèles sociaux spécifiques dans le cadre d’une ouverture internationale limité au départ, la première mondialisation en avait pourtant accompagnée l’affirmation.

La première mondialisation du XIXème siècle s’arrêtant avec la Première Guerre Mondiale avait en effet était conjuguée à la généralisation d’une course à la taille et à l’affirmation du rôle des Etats. Ce fut notamment le cas en lien avec l’expansion des grandes puissances des Etats-Unis et de la Russie, de l’unification de Reich allemand mais également des conquêtes coloniales européennes. Ces puissances intègrent dans leur logique des systèmes sociaux et par conséquent l’importance des dépenses publiques. Pour autant les suites de l’Histoire ont montré l’échec de cette première globalisation qui n’est pas parvenu à instaurer un ordre coopératif qui aurait pu proposer une alternative intéressante à la tentation expansionniste.

Cette logique coopérative fut bien davantage affirmée à la suite des deux Guerres Mondiales avec l’émergence d’instances coopératives comme la Communauté Européenne puis l’Union Européenne et la création de divers marchés ouverts de plus en plus vastes. Les différents ordres coopératifs comme également l’ALENA, le MERCOSUR ou l’ASEAN organisent dès lors l’internationalisation des externalités positives en leur intérieur élargi : les Etats les intègrent dans une logique moins couteuse et plus coopérative que les guerres d’expansions d’antan. Le bien public international devient alors plus attrayant que le bien public dit « essentiel » national.

Dans ce sens la mondialisation contemporaine est en lien avec le statut de bien public essentiel par la conquête de marchés captifs. Elle résume le passage d’un mercantilisme nationaliste et belliqueux à un mercantilisme éclairé et coopératif.

Pour autant, la logique actuelle tend à mettre en doute la pertinence des Etats-Nations dans un contexte de globalisation maximale.

Pour autant c’est d’ores et déjà en 1995 que Kenrichi Ohmae, un des plus grands spécialistes mondiaux de stratégie économique,  écrivait The end of the Nation State, ouvrage dans lequel il se demandait si les Etats-Nations n’étaient pas devenus des dinosaures en train de mourir. Selon lui les Etats Nations sont devenus des unités artificielles suite à la fin de la Guerre Froide et la remise en cause des Etats nationaux traditionnels. L’érosion serait devenue visible avec les aspirations politiques réprimées durant la Guerre Froide. Il explique le monde comme une économie sans frontière dans laquelle Investissement, Industrie, Information, Individus ne sont plus du ressort des pouvoirs publics. Les Etats Nations ne sont plus selon lui capables de contrôler les taux de change, défendre leur monnaie du fait de la mondialisation des marchés de capitaux : la discipline leur ait imposé comme la spéculation sur les monnaies. « Dans un monde sans frontière, l’intérêt national au sens traditionnel qui aujourd’hui n’est plus guère qu’un prétexte à subventions et protections, n’a plus vraiment sa place ».  Les politiques qui ont un impact émanent désormais des responsables d’entreprise, le gouvernement central ne peut donc jouer qu’un rôle marginal.

Dans un premier temps nous allons énumérer les différentes caractéristiques du phénomène de mondialisation qui peuvent affaiblir la logique de l’Etat-Nation avant de développer les conséquences de la diffusion des valeurs démocratiques et pacifiques des relations internationales ainsi que la logique des dépenses publiques et des dynamiques de régionalisation sur l’Etat-Nation.

                La globalisation qui se développe de manière exponentielle depuis l’affirmation du capitalisme, la fin de la guerre froide et l’arrivée des NTIC remet en cause la logique de l’Etat-Nation pour plusieurs raisons.

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