Le Gabou : organisation administrative
Étude de cas : Le Gabou : organisation administrative. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ivesow • 20 Mai 2015 • Étude de cas • 2 157 Mots (9 Pages) • 2 192 Vues
PLAN
I introduction
II – LE GABOU : ORGANISATION ADMINISTRATIVE
a) le pouvoir central
b) le pouvoir provinciale
III-LE GABOU : ORGANISATION SOCIALE
IV-CONCLUSION
I-Introduction
Le royaume du Gabou, d'après la tradition orale, a été fondé par le Malinké Tiramakan Traoré, l'un des généraux de l'armée de Soundiata Keita, le fondateur de l'empire du Mali. C'est au début du XIIIe siècle que celui-ci conquit la région qui allait devenir le royaume du Gabou, d'abord vassal de l'empire du Mali. Après la chute de cet empire, trois dynasties, toutes d'origine malinké, allaient régner sur le Gabou, les dynasties Nancoo, les Sané et les Mané, aux origine à la fois malinké, bainouk et diola. Avant l'arrivée des conquérants malinkés, la région était déjà habitée par des ethnies diverses, Diolas, Peuls, Baïnouks, Manjaques, Balantes, et par d'autres groupes mandingues : Sossés, Soninkés. Les bainouks étaient les rois de ce territoire avant l'instauration du Gabou, ils avaient constitué de puissantes chefferies, qui formaient un vaste royaume, dirigé par un roi. Plus tard le royaume bainouk et ses provinces, devinrent vassaux du Kaabu.
Celui-ci s'étendait des régions du sud du fleuve Gambie
– aujourd'hui la Casamance
–, le nord de l'actuelle Guinée-Bissau, et empiétait sur l'ouest de l'actuelleGuinée-Conakry.
Le royaume vivait d'une agriculture florissante (le Gabou était très boisé avec de vastes forêts, savanes et terres fertiles), de l'élevage et du commerce avec les Dioulas et les Européens qui établirent plusieurs comptoirs commerciaux, contrôlés par les Mansa (nom des rois du Kaabu) et de la traite atlantique.
II- LE GABOU : ORGANISATION ADMINISTRATIVE
L’organisation politique kabounké est le reflet d’une société hiérarchisée, dominée par une aristocratie guerrière. Elle est de type monarchique, le mansaya, tel qu’on le rencontre dans l’univers mandingue ou soudanais. C’est une organisation décentralisée se présentant comme une fédération de pouvoirs dont le lien, le roi des rois, le Grand Mansa, (Mansa Ba), résidant à Kansala, la propriété commune à tout Kabou.
Le pouvoir, loin d’être verticalement hiérarchisée selon le modèle jacobin, est une organisation plus flexible qui monte en deux paliers horizontaux vers un sommet jamais éloigné de la base. Ainsi, distingue-t-on deux paliers fondamentaux caractéristiques du Mansaya kabunké : le pouvoir central et le pouvoir provincial.
a) Le pouvoir central
Le pouvoir fédérateur est celui du Mansa Ba, souverain prestigieux, presque sacré.
Le Mansa Ba est nécessairement choisi parmi les nantio des trois provinces nantio (le Sâma, le Patiana, le Djimméra) qui ont le monopole du pouvoir suprême qu’elles exercent à tour de rôle. Il est obligatoirement fils d’une princesse nantio. Sa nomination, qui ne paraît pas obéir au critère d’âge mais au choix des dialan [9] royaux, laisse la compétition libre entre les nantio.
Après le choix, il est intronisé dans un lieu consacré non loin de Kansala. Il est assis en compagnie d’une cordonnière de xonton Fati, sur une peau de lion, la face tournée vers l’Est. On le coiffe alors du bonnet impérial. Il change son xonton familial, pour celui de Sané ou Mané. Il prophétise, daali, proclame tout ce qui doit arriver sous son règne et promet généralement la prospérité, le bonheur [10]. Il est alors mansa, personnage sacré que l’on conduit dans son palais d’où il ne sort qu’une fois l’an pour bénir les semailles en vue de bonnes récoltes. Ainsi, le Mansa Ba, de la race des Nantio, est, à l’origine, le roi faiseur de pluies, maître de la fécondité et de la prospérité. Il est doué de pouvoirs mystiques sur les hommes et sur la nature.
On sait qu’il évolua très vite en souverain guerrier et conquérant.
Il est, en effet, le maître de la guerre car c’est lui qui décide de la guerre ou de la paix. Seul il a le droit de réunir toutes les forces de Kabou, de donner ordre à telle ou telle province. Il est responsable de la protection du pays. Il reçoit les impôts (kabankoo) sur les récoltes, sur les commerçants. Il est donc riche et possède les moyens de se faire obéir.
On sait par André Brüe que le Kabou était le refuge des esclaves et le roi en disposait de beaucoup pour son armée.
Le Propanna, c’est-à-dire le territoire de Kansala, est le domaine commun attribué au Mansaba qui l’exploite donc comme son bien propre. De là il tire une grande partie des ressources pour l’exercice du pouvoir. On ne sait si le Mansaba est maître d’une province nantio avant son avènement au pouvoir suprême et s’il continue à la gouverner comme bien familial, Kébadian de Soumacounda ne le pense pas et le mode du choix du souverain semble le confirmer. Certes, le Mansa Ba peut compter sur sa province qui lui a donné le pouvoir. Celle-ci met toute sa force et ses moyens matériels à son service surtout au XIXe siècle au moment où l’institution entre en décadence au profit des chefs de provinces.
b) Le pouvoir provincial
Le pouvoir du Mansa Ba est contrebalancé par celui de l’aristocratie provinciale qui commande les provinces jamano. Cette autocratie est constituée des nantio, des mansaring et surtout des koring qui sont les plus nombreux. Tous ses membres se disent parents de même souche et sont Mané et Sané.
Tel n’est certes pas le cas pour de nombreux koring chef des provinces comme les Sonko, les Sagnan, les Mandian, etc. qui doivent être des autochtones.
Quelle que soit l’origine de l’aristocratie provinciale, elle détient le pouvoir dans les provinces qui sont hiérarchisées. Au premier niveau, les provinces anciennes (Sâma, Patiana, Djimméra, Kantorafi Toumanna, Manna, Sankola) sont commandées les trois premières par les nantio et les autres par les koring. Chaque province est régie par son roi (mansa ou farin manso) choisi par voie matrilinéaire chez les nantio et patrilinéaire
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