Cours Histoire 1ère S: Mutation Des Sociétés
Recherche de Documents : Cours Histoire 1ère S: Mutation Des Sociétés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara2 • 27 Janvier 2013 • 2 821 Mots (12 Pages) • 1 735 Vues
Mutation des sociétés
La croissance économique a entraîné de profondes mutations socio-économiques au sein de la société française. La France paysanne et rurale est remplacée en un siècle par une France industrielle, tertiaire et majoritairement urbaine. L'important besoin de main d'œuvre va également pousser les gouvernements successifs à encourager pendant des décennies des vagues d'immigration, européennes tout d'abord puis africaines et asiatiques. L'ensemble de ces mutations a donné à la société française un nouveau visage.
1. La population active, reflet des bouleversements économiques et sociaux : l'exemple de la France depuis les années 1850
Une augmentation des salariés dans la population active
• L'industrialisation de la France et son décollage économique à partir du milieu du xixe siècle provoque un important besoin de main d'œuvre. La population active va donc augmenter entre les années 1850 (plus de 16,5 millions d'actifs en France) et les années 1910 (environ 20 millions d'actifs).
Mais le nombre d'actifs stagne ensuite avec le ralentissement démographique dû à la Première Guerre mondiale et l'augmentation du chômage, consécutive à la crise des années 1930. La population en âge de travailler reste stable jusqu'aux années 1960. L'arrivée des générations du « baby boom » sur le marché du travail, l'accroissement du taux d'activité des femmes après 1962, et l'arrivée d'immigrés dans le contexte de forte croissance économique des « Trente Glorieuses » va à nouveau entraîner une forte augmentation du nombre d'actifs.
Depuis les années 1970, la croissance démographique française est moins forte et les politiques d'immigration de plus en plus restrictives : l'augmentation du nombre d'actifs diminue donc. Il y avait ainsi 28 millions d'actifs en France en 2010. La vie active s'est également fortement raccourcie avec l'augmentation de la durée des études et l'abaissement de l'âge de la retraite (de 65 à 60 ans en 1981), même si celui-ci est remis en cause. Le taux d'activité des femmes a, quant à lui, considérablement augmenté (37 % en 1906 ; 66 % en 2009).
• La seconde caractéristique de l'évolution de la population active française depuis les années 1850 est l'augmentation spectaculaire du nombre de salariés. À la fin du xixe siècle, il existe encore beaucoup de petites entreprises familiales qui vendent leur production pour vivre : une part importante de la population travaille dans le secteur agricole au sein de petites exploitations familiales, l'artisanat et le petit commerce sont encore développés.
L'industrialisation de la France entraîne la création de nombreux emplois d'ouvriers ou d'employés : les salariés, qui vendent leur force de travail pour vivre, sont légion. Ils représentaient 53 % de la population active en 1900, 65 % en 1954, et 91 % aujourd'hui. On constate cependant une hausse récente du nombre d'entreprises et d'auto-entrepreneurs dans la sous-traitance par exemple.
• La situation des salariés a également beaucoup évolué. À la fin du xixe siècle, les conditions de travail sont difficiles et les lois les réglementant peu nombreuses. Il faudra de nombreuses luttes sociales pour améliorer la situation. L'augmentation des salaires a été régulière jusqu'à la Première Guerre mondiale, moins forte jusqu'aux années 1950, puis très forte jusqu'aux années 1970. La courbe des salaires suit celle de la croissance économique.
Grâce à la protection sociale, à l'allongement de la durée des congés et à l'augmentation du pouvoir d'achat depuis les années 1950, les conditions de vie des salariés se sont nettement améliorées. Elles ont notamment permis l'émergence de la société de consommation et de la société des loisirs. Alors que les Français du début du xxe siècle consacraient l'essentiel de leurs revenus à l'alimentation et au logement, l'augmentation des salaires après la Seconde Guerre mondiale permet l'achat de nombreux biens d'équipement et de consommation. Les différences de mode de vie s'estompent entre les catégories sociales (tous les ménages sont par exemple dotés d'un réfrigérateur) même si, dans la réalité, on constate une forte augmentation des plus hauts revenus et le creusement des écarts sociaux dans les années 2000.
Une modification des structures socioprofessionnelles et une plus grande mobilité sociale
La structure du monde du travail a connu de profondes modifications depuis les années 1850.
• Le secteur primaire est encore très important en France à la fin du xixe siècle : le pays est en effet plus rural que ses voisins. L'agriculture reste un secteur essentiel jusqu'à la fin des années 1920 mais les campagnes sont déjà fortement touchées par l'exode rural. De nombreux ruraux sont en effet attirés par la multiplication des emplois industriels et tertiaires en ville.
Ce mouvement entraîne une urbanisation rapide de la population française. La population urbaine, qui ne représente que 24 % des Français en 1846, passe à 73 % des Français en 1975. Dans la réalité, l'exode rural se termine en France dans les années 1960.
La part des actifs agricoles s'effondre après la Seconde Guerre mondiale : ils représentent alors 36 % de la population active totale contre 3 % aujourd'hui. La structure des exploitations agricoles a également beaucoup évolué : les petites entreprises familiales de quelques hectares ont cédé la place à de grandes exploitations très mécanisées, employant beaucoup moins de main d'œuvre. Les familles d'agriculteurs ne travaillent donc plus à plein temps sur les exploitations, et certains agriculteurs ont même un second métier pour vivre.
• Le monde ouvrier à l'inverse s'est fortement développé avec l'industrialisation de la France. C'est en 1926 que le secteur secondaire devient le premier secteur économique français. Après une période de stagnation, voire de régression de la création d'emplois industriels pendant la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale, l'augmentation de l'emploi industriel repart. Au lendemain de la guerre, les ouvriers représentent 40 % des emplois. La période des « Trente glorieuses » et la diffusion
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