Les mémoires de la seconde guerre mondiale

1. Ici nous avons affaire à un discours dont l’auteur est André

Malraux, Ministre de la culture sous le mandat du Général de

Gaulle. Un discours qui n’est autre qu’un hommage à Jean

Moulin, prononcé le jour du transfert de ses cendres au Panthéon

le 19 décembre 1964.

L’idée principale de ce discours est donc bien de lui rendre

hommage, mais aussi d’en faire l’éloge. De l’élever au rang de

« héro de la résistance », de défendre ses valeurs, son engagement

auprès du Général de Gaulle mais surtout auprès des résistants

Français, Jean Moulin se rendit en France afin d’unifier et

réorganiser ce mouvement qui deviendra donc la Résistance

Française. Mais aussi d’honorer son courage face à l’Allemagne

nazie ainsi qu’aux collaborateurs et pour son sacrifice. Mais dans

un tel contexte historique, 20 ans après la fin de la guerre, la

pensée collective du résistancialisme est encore bien présente en

France. Ce qui donne lieu à un discours plus que glorifiant pour

Jean Moulin. Un discours glorifiant, certes, mais mérité.

2. De façon officielle, ce discours s’adresse au Président de la

République, en l’occurrence au Général de Gaulle. Mais de ce

discours ressortent les mots d’un homme s’adressant à la Nation

et à sa jeunesse. C’est essentiellement dans sa conclusion que

cela est le plus évident A deux reprises, Malraux dira «

aujourd’hui jeunesse », nous comprenons donc qu’il s’adresse

plus particulièrement et de manière officieuse au peuple Français.

Car rappelons que le résistancialisme est encore une idée

collective, il est donc important à cette époque de préserver cette

mystification, le but étant de donner l’image d’une France

victorieuse, incorruptible et entièrement résistante face à

l’occupation allemande et donc de garder le peuple Français dans

un sentiment de fierté mais aussi de le garder si l’on peut dire

« sous contrôle ».

3. En ce jour, les cendres de Jean Moulin sont transférées au

Panthéon. Une nécropole civile vouée à honorer les grands

hommes et femmes de l’histoire dont André Malraux.

4. Dans ce discours, Malraux mentionne plusieurs personnalités

inhumées en ce lieu. Il évoque tout d’abord Carnot, Victor Hugo

mais aussi Jean Jaurès. Entre ces hommes, il y a bien un point

commun. Tous étaient engagés politiquement et plus précisément

députés, mis à part Carnot, qui lui était l’un des Présidents de la

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République française.

5. Dans cette concordance d’après-guerre, Malraux écrit ce discours

au Général de Gaulle, Président de la République à cette époque.

Il fait preuve d’un grand respect envers cet homme, mais au-delà

de cette dignité morale, Malraux va encore plus loin, il idolâtre, il

déifie le Général de Gaulle, le qualifiant comme le seul homme

« pouvant appeler les mouvements de résistance à l’union entre

eux… », mais encore en proclamant que « c’était à travers lui

seul que la France livrait son seul combat ».

6. Le résistancialisme est un néologisme désignant le mythe instauré

par les Gaullistes et les communistes selon lequel les Français

auraient unanimement et fraternellement résisté durant la seconde

guerre mondiale. Cette appellation fut créée en 1987. Depuis

1947, ce mythe s’est instauré en France. Malgré sa défaite, elle

fait tout de même partie des nations vainqueurs. Le GPRF

(gouvernement provisoire de la République française) créé par de

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