Commentaire de document sur la Conférence de Wansee
Commentaire de texte : Commentaire de document sur la Conférence de Wansee. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Simon LEFORT • 3 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 1 356 Mots (6 Pages) • 417 Vues
En 1933, Hitler est nommé chancelier en Allemagne. Les lois de Nuremberg, adoptées deux ans plus tard, mettent en application une partie de l’idéologie nazie, antisémite et raciste, et entament un processus de stigmatisation et de persécution des juifs allemands. Le document à commenter est le protocole secret de la conférence de Wannsee de 1942, envoyé par l’Obergruppenführer SS, chef de la police de sécurité et du SD au sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Luther. Ce texte traite de la question des juifs en Europe, et les nazis y formulent pour la première fois la planification de la “Solution finale à la question juive”.
Nous pouvons nous interroger sur ce que révèle ce texte concernant les étapes de la politique d’extermination nazie durant la Seconde Guerre mondiale (SGm).
Dans un premier temps, nous étudierons la stigmatisation et l’expulsion des juifs dans les territoires sous contrôle nazi. Dans un second temps, nous verrons comment cette exclusion se transforme peu à peu en extermination, en même temps que la progression de l’armée nazie vers l’est. Enfin, nous étudierons la mise en œuvre de la “Solution finale à la question juive”, aboutissement de la politique d’extermination nazie.
Heydrich commence par évoquer les actions menées par les nazis contre les juifs jusqu’en 1941, en particulier “le refoulement des Juifs hors de l’espace vital du peuple allemand”.
Ici, celui-ci fait référence au Lebensraum, “l’espace vital” nécessaire au bon développement de la “race aryenne”, qui est à la base de l’idéologie raciste du nazisme. Hitler évoque dans son livre Mein Kampf une hiérarchie entre les “races supérieures”, la “race aryenne”, et les “races inférieures” (Roms, Slaves..) dont les juifs se situent au plus bas. Selon les nazis, ceux-ci sont responsables de la défaite allemande de 1918 et de l’affaiblissement de la société, et l’espace vital doit en être débarrassé. C’est en effet ce que cherchent à mettre en place les nazis en premier lieu, une politique incitant fortement les juifs à émigrer et à quitter le pays.
Ceux-ci sont ainsi fortement stigmatisés et discriminés. Dès 1933, le port de l’étoile jaune devient obligatoire pour distinguer les juifs des allemands (les deux étant incompatibles). En 1935, les lois de Nuremberg leur interdisent d’exercer certaines professions, comme médecin ou professeur. En France, le régime de Vichy met en place un “statut des juifs”, similaire. Les juifs refusant de se plier à ces contraintes en Allemagne sont déportés en camp de travail, comme Dachau, où la plupart meurent d’épuisement et à la suite de mauvais traitements.
Le parti nazi n’hésite pas à user de la violence pour accélérer le départ des juifs. Les juifs sont régulièrement humiliés, leurs magasins pillés. En novembre 1938, durant la Nuit de Cristal, 7 000 magasins sont détruits et 26 000 juifs sont arrêtés. Ces persécutions convainquent de nombreux allemands juifs de quitter le pays.
Ainsi, ce texte nous dévoile de façon claire l’étape de refoulement, d’expulsion des juifs de l’Allemagne, “en toute légalité". Celle-ci commence dès la publication de Mein Kampf qui décrit l’idéologie nazie, avec la notion d’espace vital, et se poursuit avec sa mise en application : les stigmatisations et les persécutions dont les juifs sont les victimes.
Comme l’explique le texte, “le chef de la police allemande a interdit l’émigration des Juifs en raison des dangers de l’émigration en temps de guerre, et en considérant des nouvelles possibilités à l’est”. En effet, ici, il est fait référence à la Pologne qui permettrait de déporter les juifs, indésirables en Allemagne.
Lors de sa conquête et des territo ires de l’est, les soldats de la Wehrmacht sont suivis d’unités appelées Einsatzgruppen, chargées d’exterminer tous les opposants au régime rencontrés lors de l’invasion. Le massacre de Babi Yar fait ainsi plus de 30 000 morts en deux jours, fusillés. Aussi appelée “Shoah par balles”, ces unités sont responsables de la mort de plus d’un million et demi de personnes, essentiellement des juifs. C’est le début de la deuxième étape de la politique d’extermination nazie.
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