Le déclin du socialisme en Chine
Cours : Le déclin du socialisme en Chine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maelys Tanguy • 2 Avril 2017 • Cours • 6 654 Mots (27 Pages) • 773 Vues
LA TRANSITION DE LA CHINE VERS L’ECONOMIE DE MARCHE
* Les dirigeants
- Deng jusqu’en 1989 (mais son influence reste importante jusqu’à sa mort en 1997).
- Jiang Zemin de 1989 à 2003. Hu Jintao de 2003 à 2012. Xi Jinping depuis 2013
I LES OBJECTIFS
* Faire sortir la Chine du sous-développement et lui donner une puissance économique à la hauteur de son statut de grande puissance politique.
* Les 4 modernisations de Deng : agriculture, industrie, armée, science et technique.
* Elever le niveau de vie du peuple.
* Si les objectifs maoïstes de puissance et d’indépendance ne sont pas abandonnés, ce sont les moyens qui changent sensiblement :
- Introduire graduellement des mécanismes de marché sans renier officiellement l’économie socialiste, la propriété collective des moyens de production étant maintenue dans un premier temps.
«Peu importe la couleur du chat, pourvu qu'il attrape des souris ». Deng.
- Et, surtout, opposée à l’autarcie maoïste, une volonté d’intégration et d’ouverture au monde pour accélérer la modernisation économique et technologique, une stratégie influencée de toute évidence par les succès des «autres Chine» (HK, Singapour et Taiwan) dans la décennie 1970, la Chine disposant de surcroît une vaste façade littorale sur le Pacifique. En s’ouvrant au monde, la Chine va jouer un rôle clé dans le processus de mondialisation.
* Passer du totalitarisme à la dictature en libérant partiellement l’économie.
- Mais répression de toute velléité d’aspiration démocratique – la «5ème modernisation» - avec l’écrasement du «Printemps de Pékin» en 1989.
- La répression n’interrompt pas le processus de libéralisation économique et le désastre russe a conforté Deng dans l'idée qu'il était préférable de libéraliser l'économie avant la politique.
- En 1992, le 14ème Congrès du PCC sous l'impulsion de Deng approuve le concept novateur d'économie socialiste de marché
II LES MOYENS
* Principe du gradualisme : «les changements structurels majeurs sont d’abord testés dans quelques villes ou provinces avant d’être généralisés à l’ensemble du territoire ou bien abandonnés. Cette manière d’agir évite au pays d’être prisonnier de choix [erronés]»
2.1. L’introduction progressive du marché
a) La décentralisation (localisme) comme facteur de régulation concurrentielle.
* Elle stimule la concurrence entre autorités locales qui rivalisent pour favoriser les investisseurs.
* La réforme fiscale:
- 1980 : chaque province collecte ses impôts et verse un % à Pékin.
- Les cadres locaux ayant désormais des pouvoirs étendus en matière fiscale, l’autonomie économique provinciale devient importante, ce qui va favoriser les provinces côtières.
- Processus de «balkanisation» de l’espace économique inscrit dans la logique suivante :
. Les autorités locales laissent les mécanismes du marché se développer sous leur contrôle et à la condition qu’ils servent leurs intérêts et ceux de la collectivité locale, en prélevant, par exemple, une part importante du profit.
. Un mercantilisme indéniable avec les autres collectivités : barrières douanières, donner raison à l’entreprise locale en cas de contentieux, confisquer des marchandises venant d’autres provinces…
* A partir de 1994, une recentralisation partielle des recettes fiscales pour limiter les inégalités interprovinciales mais les dépenses publiques restent décentralisées ce qui a eu des effets pervers pour les habitants. En effet, les collectivités locales pour compenser les pertes de recettes ont vendu et continuent à vendre massivement à des promoteurs privées des terres profitant du fait que leurs occupants traditionnels (familles paysannes dans les campagnes et habitants en ville) n’en étaient pas propriétaires mais n’en avaient que l’usufruit. «Seul 25 % du produit de la vente a servi à dédommager les occupants, des paysans surtout. En vendant ces terrains au prix du marché aux promoteurs immobiliers, les collectivités locales ont réalisé une plus value de 200 % aux dépens des ménages !»
b) Le recul de la planification, surtout à partir de 1984 : «L’Etat contrôle le marché, le marché guide l’entreprise. »
2.2. Les entreprises collectives sont encouragées par rapport aux entreprises d’Etat
a) Leur genèse
* Dans un premier temps, elles sont créées surtout dans les campagnes, des provinces littorales en particulier.
«Quitter l'agriculture sans quitter le village». Objectif : réduire la population active agricole tout en limitant l’exode rural
- Traditionnellement la Chine a toujours eu une activité artisanale locale importante à cause de l’autarcie rurale et de la fragmentation du marché; le «Grand bond en avant» avait également tenté de développer une industrie rurale mais avec de graves erreurs comme l’introduction de branches lourdes (métallurgie par exemple) et la poly fonctionnalité de chaque commune populaire (alors que la politique de Deng veut limiter l’industrialisation aux gros bourgs ruraux, les Zhen).
* Mais dans un 2ème temps, elles se développent dans toutes les collectivités du pays : municipalités, districts, provinces, armée, police, Académie des Sciences, etc.
b) Leur fonctionnement
* Elles sont gérées souvent par des cadres locaux du Parti ou par des entrepreneurs, privés en fait, mais qui ont préféré se placer sous la protection d’une tutelle collective pour éviter des tracasseries administratives ce que l’on appelle «Mettre un chapeau rouge».
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