Nations Et Nationalités En Europe Au XIXe Siècle
Dissertation : Nations Et Nationalités En Europe Au XIXe Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Novembre 2013 • 1 643 Mots (7 Pages) • 2 545 Vues
Les constructions nationales en Europe (Italie, Allemagne, Autriche-Hongrie) au XIXe siècle : nationalités, Etats-nations, nationalismes
Chapitre introductif : Nation, nationalités, Etats-nations, nationalisme : mise au point historiographique et problématique
Enjeu : définir 4 termes et les mettre en relation
I - Définitions :
Nation :
Ce mot a été très utilisé au XIXe siècle et a supplanté le mot de «patrie» et de «peuple». Le mot peuple au XIXe siècle a un sens très proche de celui de «nation» notamment dans l’expression «des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes». L’utilisation du mot «nation» a été très développée au XIXe siècle, ce terme comporte deux modèles, deux idéaux : ils coïncident avec deux origines géographiques différents : l’idéal français et l’idéal allemand. Ces deux idéaux types vont marquer très profondément le monde occidentale. Aujourd’hui encore, toutes les nations ont référence à ces deux conceptions. Les français ont donné immédiatement à l’occasion de la Révolution française une définition politique au terme de nation (la nation est un ensemble de citoyen). Quant aux allemands, la notion de nation tient d’abord un sens culturel ou ethnique, pour eux une nation est une communauté héréditaire qui a une souche commune (ethnique ≠ raciale ; village commun, histoire commune etc). Certains historiens ont essayé de définir cet affrontement entre les deux sens du mot nation. Anthony SMITH, historien et ethnologue britannique, a tenté de formaliser ce travail de définition, il explique que la définition française est civico-territoriale : «je suis français parce que je suis citoyen français, parce que je suis né sur le territoire français». Et selon SMITH , les allemands ont développé une signification ethnico-généalogique : «je suis allemand parce que mon père est allemand».
Nationalité :
Ce terme est une création du XIXe siècle des «militants nationalistes» comme l’italien Giuseppe MAZZINI (1805-1872). Il est le premier à populariser ce terme dans un article de 1836 intitulé «De la nationalité» dans le journal La jeune Suisse dans lequel il prophétisait la naissance d’une multitude de nation. D’un point de vu général, la nationalité sert à désigner l’appartenance nationale. MAZZINI fait beaucoup évoluer ce sens commun. En effet selon lui la nationalité est l’expression de la vie propre et individuelle des nations. C’est-à-dire qu’aux yeux de MAZZINI, toutes les nations qui ont une particularité culturelle ont le droit d’exister. C’est pour lui un droit naturel. Un droit naturel n’est pas acquis à la naissance, c’est un droit dont doit disposer tout le monde pour être pleinement un individu, tel que le droit d’expression. C’est un droit permettant donc de s’accomplir en tant qu’individu. MAZZINI admet que des groupements collectifs comme les nations peuvent avoir les mêmes droits que les individus. Il est à l’origine du fameux «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes» aussi appelé le «principe des nationalités». Le terme de nationalité est très proche du sens allemand de la notion de «nation» car dans un premier temps les militants nationalistes s’efforcent de repérer ce qui fait la particularité ou l’originalité culturelle d’une nation. La définition mazzinienne est proche de la définition nationale allemande, ce n’est donc pas étonnant que le modèle national italien soit très proche de celui allemand.
Les nationalités ont beaucoup utilisé le romantisme. Le romantisme est un courant artistique qui recherche systématiquement les traces du passé, ses références. À ce titre, le romantisme peut être considéré comme un nationalisme culturel. Le fait que le romantisme valorise beaucoup l’héritage culturel puisse être comparé à du nationalisme culturel est à l’origine de l’historien allemand Thomas NIPPERDEY. Les nationalités utilisent le romantisme, et l’instrumentalisent en l’utilisant à des fins politiques. Dans la première moitié du XIXe siècle, il y a un stade intéressant où les nationalités font preuve de volonté politique. Les nationalités coïncident avec un autre grand mouvement qu’est le mouvement libéral ou le libéralisme. Les libéraux ont pour but de démocratiser la vie politique de leur pays, de faire participer plus largement à la vie politique de leur pays. Au XIXe siècle, le combat des libéraux consiste à obtenir de la part de leur souverain une constitution (texte écrit qui garantie les libertés individuelles ainsi qu’une meilleure répartition des pouvoirs entre le souverain et le parlement, celui-ci étant le représentant de la souveraineté nationale). Il y a évidemment un lien très fort entre culture et politique à travers la notion de nationalité, une coexistence très forte entre ces deux notion. Par les nationalités on passe d’une définition inconsciente de la nation à une définition plus consciente et volontaire. On mélange la définition allemande à la vision française.
«Les fondements culturels constituent les briques et les projets politiques construisent les murs.»
Nationalisme :
Le terme contient lui aussi deux dimension
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