Les Tables De Chaulnes
Commentaires Composés : Les Tables De Chaulnes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar neraclune • 5 Juin 2013 • 2 196 Mots (9 Pages) • 2 717 Vues
Les Tables de Chaulnes
Problématique : une réponse et une contestation au règne de Louis XIV
Introduction :
Aujourd’hui je vais aborder le sujet d’un projet politique datant de 1711, écrit par Fénelon, de son vrai nom : François de Salignac de la Mothe (né en 1651 et mort en 1715). Ce texte, page 65 de votre fascicule s’intitule Les Tables de Chaulnes ou encore « plans de gouvernement concertés avec le duc de Chevreuse pour être proposés au duc de Bourgogne ».
Tout d’abord je vais replacer le contexte : Louis XIV est au pouvoir, Fénelon est devenu le précepteur du duc de Bourgogne en 1689 et même en exil, il continue d’avoir une grande influence sur celui-ci. L’héritier de Louis XIV est le Grand Dauphin. Celui-ci décède le 14 avril 1711 et c’est donc le duc de Bourgogne qui est appelé à la succession. Fénelon est lassé par la politique de Louis XIV et il en fait la critique dès que possible, il veut une réforme de l’Etat. C’est ainsi qu’en juin 1711, il écrit une lettre au duc de Chevreuse, un de ses grands amis, où il lui propose de se rendre à Chaulnes (qui est une propriété de campagne de Chevreuse) afin de mettre en place ces idées de réformes. Ce qui va lancer le feu aux poudres c’est le fait que Louis XIV veuillent lancer un énième impôt pour renflouer ses caisses : le vingtième. En novembre 1711, ils se retrouvent donc et s’entretiennent sur les principes du règne prochain. En effet, il faut comprendre que Fénelon ne voyait entre son ancien élève et le trône qu’un vieillard (Louis XIV), donc tous les espoirs étaient permis. De plus, son ancien élève sur le trône, Fénelon se voyait bien en 1er ministre.
Nous verrons aujourd’hui que les Tables de Chaulnes étaient une contestation et une réponse à l’absolutisme de Louis XIV.
Elles sont axées autour de plusieurs idées principales : tout d’abord réagir contre la centralisation du pouvoir qu’ont exagéré Richelieu et ses successeurs, ensuite remédier aux graves problèmes financiers que traversent la monarchie à cette époque et enfin aboutir vers une nouvelle ère avec une nouvelle monarchie constitutionnelle.
I°/ Fin de la centralisation du pouvoir
a)Une unification de l’administration du royaume :
Concernant l’administration intérieure du pays, Fénelon propose d’adopter dans chaque diocèse le même schéma qui était appliqué en Languedoc, à savoir les « assiettes » dont nous reparlerons dans quelques instants (L.4). En fait, Fénelon a été profondément marqué par la prospérité de ce pays d’Etat et c’est sur ce modèle que veut que soit bâtie l’administration de toutes les provinces de l’Etat. En effet, il veut que soit établit dans toutes les provinces des états provinciaux semblables à ceux du Languedoc (L.8) et il ajoutera même « on n’y est pas moins soumis qu’ailleurs, on y est moins épuisé » (L. 8).
Pour lui, le début de la fin de l’autoritarisme passe par une uniformisation de la gestion du royaume.
b)Les assemblées
Il faut voir qu’en Languedoc, la cadre de l’administration fiscale était celui de diocèses dits civils qui pouvaient être différents des diocèses ecclésiastiques. A l’intérieur de chaque diocèse, l’impôt était réparti par des assemblées diocésaines appelées « Assiettes ». Cette assemblée était composée de « l’évêque, des seigneurs du pays et du Tiers Etats » (L.4-5). Mais elle comprenait aussi le receveur chargé de la perception des impôts.
Les Etats provinciaux se sont des assemblées représentatives composées de membres de droit ou de membres élus appartenant aux 3 ordres. Pour Fénelon, elles regrouperaient tous les représentants des différents diocèses soit les différents membres des Assiettes (L.9). Elles sont présentes dans les provinces périphériques du royaume ou celles qui ont été rattachées tardivement à la Couronne (c’est le cas pour le Languedoc). Leurs attributions sont surtout d’ordre administratif ou fiscal « destiner les fonds »(L.10), « mesurer les impôts » (L.11).
Au niveau hiérarchique, les Etats provinciaux sont plus élevés que les Assiettes. On peut le voir quand il dit que l’Assiette « est subordonnée aux Etats de la province » (L.6).
c)Le pouvoir aux seigneurs
Fénelon veut redonner plus de pouvoir à la noblesse d’épée, leur redonner leur fonction d’avant la monarchie absolue.
Il souhaite les réintégrer à tous les niveaux du système administratif du royaume. En effet, comme on pu le constater un peu plus tôt, les Assiettes sont composées des seigneurs du pays. Pour lui, il convient d’instaurer dans toutes les provinces des Etats provinciaux dans lesquels la noblesse locale aura une place importante. Les seigneurs de haute noblesse entrent également dans la composition des Etats Généraux « Composition (…) d’un seigneur d’ancienne et haute noblesse, élu par les nobles » (L.31-32).
Le rêve de Fénelon et de bien d’autres réformateurs c’est une monarchie nobiliaire où une aristocratie épurée et rénovée contrôlerait l’autorité royale. (Enquête sur les usurpateurs de noblesse).
II°/ Une réponse aux problèmes financier d’une monarchie aux abois
En 1711, il était important de porter remède avant tout aux finances.
a) Instauration de la paix
La France était ruinée suite aux successions de guerres qui ont coûté très cher au royaume. A l’époque où il rédige les Tables de Chaulnes, la guerre de succession d’Espagne est encore en cours.
C’est pour ça que Fénelon souhaite avant toute chose mettre en place la paix. D’ailleurs on peut voir que toutes les réformes concernant l’administration intérieure du royaume ne sont prévues qu’une fois la paix établie. Il le dit dès la 1ère ligne : « plan de réforme après la paix ». Mais Fénelon ignorait que les préliminaires de la paix venaient d’être signés peu de jours auparavant entre la France et l’Angleterre. Ce secret était encore enfermé dans les cabinets de Versailles et de Londres.
b) la suppression des intendants
En protestation du règne de
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