Commentaire de document Livre de Navigation de Piri Re’is
Commentaire de texte : Commentaire de document Livre de Navigation de Piri Re’is. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julie.SWZN • 25 Mars 2021 • Commentaire de texte • 2 211 Mots (9 Pages) • 594 Vues
L’extrait de document étudié est tiré d’un article de Claude Allibert paru dans Etudes Océan Indien, plus particulièrement, une traduction d’un extrait du Livre de Navigation de Piri Re’is. L’auteur était un grand amiral turc de la fin du XVème et début du XVIème siècle. Celui est originaire de Gallipoli, est né en 1465, mort en 1554, étant guide nautique et accompagné de nombreuses cartes. Il a donc effectué au cours de sa vie plusieurs expéditions, et est familier avec celles-ci. Son œuvre la plus connue et qui nous est parvenue jusqu’à aujourd’hui est son Livre de Navigation, achevé d’écrire en 1521. Son travail contient deux parties distinctes, la première étant dédiée aux descriptions des conditions et techniques de navigation ainsi que la description des ports rencontrés lors de ses expéditions, et une deuxième dédiée elle à la cartographie marine et guides d’itinéraires. Les cartes de la deuxième partie furent améliorées et multipliées pour être offertes dans le courant des années 1525 ou 1526 à Soliman Le Magnifique alors sultan de la dynastie ottomane, expliquant alors le désir de précision de ces dernières. L’extrait proposé provient de la première partie de son œuvre et est écrit sous forme de poème, en vers. Celui-ci fait une description de l’île de Madagascar et de l’actuel Archipel des Comores à la fois géographique ainsi que de leur fonctionnement et ressemblances. De plus, c’est au XVème siècle que l’Afrique connaît l’apogée de son commerce et explique par-là l’intérêt grandissant pour son territoire. La situation géographique des îles Comores et de Madagascar est particulièrement attrayantes, puisqu’elle constitue un carrefour naturel dans tout le bassin où ces îles se situent. Elles assurent la liaison privilégiée qu’entretient l’Afrique avec le monde asiatique à cette époque, comme le traduisent les céramiques retrouvées datant jusqu’au Vème siècle. L’auteur parvient également à inclure dans le texte les différentes influences étrangères qui y régnées dans les îles de Comores et de Madagascar. Ainsi comment un document de navigation parvient-il à prodiguer une description de systèmes sociaux et de systèmes politiques tout en procédant à une certaine critique ? Nous verrons donc comment par une description tout d’abord géographique, l’auteur parvient à dépeindre une société étrangère d’un point de vue politique et social.
L’auteur procède à une description tout d’abord géographique des nouveaux territoires rencontrés, comme le montre la toute première phrase de l’extrait : « Ce chapitre décrit les îles Kumur » (vers 1), que nous nommons maintenant les îles Comores. De plus, nous opérons une distinction entre les îles Comores et l’île de Madagascar, qui n’est pas réalisée dans ce texte. L’auteur fait tout d’abord référence à la découverte par les européens de cette île, et de leur appellation de « San Laurenzo » (v.4), et donc de son premier nom d’île Saint-Laurent puisque découverte en 1500 par le Portugais Diego Dias, le 10 août soit le jour de la Saint Laurent. De plus, la description érigée par Piri Re’is avance le statu suivant : il existe « cinq îles » (v.75). Puisque ces îles sont géographiquement proches, nous pouvons soumettre alors une question de proximité de culture, si une île n’a pas influencé une autre, et s’il n’existerait pas une quelconque ressemblance entre celles-ci. L’auteur précise alors dans son texte que « certaines ont leur langue chaque a son nom » (v.36), concluant par là qu’aucune des îles n’a eu de contact lors de la formation de leur langage. La première île décrite est « Tinko » (v.3), ou appelé autrement par d’autres pays, « San Laurenzo » (v.4) ou « Kumur » (v.5). Par ces différents noms donnés, nous pouvons donc en conclure que cette île a eu une influence sur les pays étrangers où chacun voulu appuyer son influence. La langue de « Mougtiche » (v.6) était celle de Madagascar. D’un point de vue démographique, il est précisé qu’il existait « trois villes et toutes sont grandes » (v.14), dont la capitale était « Lankasika ». Par son adjectif « réputée » qui la suit, on peut déduire qu’elle avait une grande influence dans l’île et qu’elle était un point de centralisation. Cette île possède également des « montagnes » qui lui permettent la diversification de sa production, et de son paysage. Les quatre autres îles restantes font elles parti d’un même ensemble, qu’ « on nomme toutes Kumur » (v.35). Celles-ci forment donc un bloc plus soudé entre elles qu’avec l’actuelle Madagascar, qui a une superficie de plus grande taille. L’une d’entre elle se nomme « Muali » (v.39), actuelle Mohéli, et possède tout comme l’île de « Tinko » « trois grandes villes » (v.40), et ce qui apparaît donc être un facteur commun entre les îles de cette région. Une autre des îles de cet archipel est « Magota » (v.44), ou l’actuelle Mayotte, dont une ville se détache, celle de « Chin Kuni » (v.52). La troisième île est nommée « Zwani » (v.59), puis la dernière île est appelée « Karidja » (v.69) et est surtout constituée de « rivières ». Ainsi, l’auteur dépeint la situation des îles découvertes afin d’approfondir la connaissance de leurs fonctionnements.
Tout au long du texte, l’auteur prend soin de souligner toutes les différences et points communs qu’il a pu observer entre les cinq îles lors de ses voyages. Chacune des îles a sa propre langue, même s’il existe une base commune swahilie connue. Cette influence swahilie fût une influence urbaine, comme le montre le nombre de villes citées dans le texte. Cette langue commune a été un moyen, ainsi qu’un témoin du contact entre les populations locales et le reste du monde, comme il est mentionné vers 85 au « Yémen » ou encore à « Jeddah », vers 86. Ainsi, en plus de la proximité géographique et des caractéristiques similaires des villes, les différentes îles de l’Océan Indien partageaient une certaine culture. La culture swahilie s’avère en effet commune à un plus grand nombre de pays que les seules îles de l’archipel des Comores. Au-delà du partage de l’Islam entre ces pays, des syncrétismes s’installent à leur tour comme le port de certains bijoux, et de parfums perses. Nous pouvons remonter jusqu’à l’instauration d’une architecture swahilie, dont la preuve réside dans le site du Grand Zimbabwe. De plus, leur société garde un pouvoir matriarcal fort qui se retrouve dans Mayotte, où la femme a seule la responsabilité de la gestion financière du foyer.
L’extrait rapporté de Piri Re’is accorde également une grande importance à l’organisation politique intrinsèquement
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