La controverse de Valladolid

Après la découverte de l’Amérique en 1492, L’Espagne subventionne les expéditeurs pour conquérir de nouveaux territoires, L’Église a des échos sur la maltraitance des Indiens, considérés comme des esclaves, En 1550 Charles Quint demande qu’on réunisse une commission à Valladolid pour répondre à une question : "Faut-il continuer à conquérir ce nouveau continent ?"

Les deux documents sont des extraits du Résumé du père Domingo de Soto, à l’attention de Charles Quint, datant de 1551. Dans le premier extrait, nous avons le point de vue du docteur Ginés Sepúlveda qui donne son avis sur la situation des Amérindiens en quatre arguments. Dans le deuxième extrait nous avons la prise de position de l’évêque frère Bartolomé de Las Casas.

Nous nous demanderons comment les deux auteurs voient les Amérindiens

Nous étudierons dans un premier temps les capacités intellectuelles et le statut religieux des Amérindiens selon chaque écrivain puis dans un second temps les relations que les auteurs souhaitent entre les Amérindiens et les Espagnols.

Selon Sepúlveda, Les Amérindiens sont des sous- hommes, commettant des actes d’une grande gravité notamment « en tuant des hommes pour les sacrifier et certains pour les manger » mais en pratiquant l’idolâtrie qui dans les religions abrahamiques est considéré comme un délit. De plus ils sont dénués de toute capacité de réflexion, ce sont des personnes « serviles et barbares ». Ce que pense Las Casas est totalement à l’opposé des idées de son opposant. Pour lui, les Indiens ne sont pas inférieurs aux Espagnols : « Les Indiens ont d’aussi bons entendements, des esprits aussi perspicaces, aussi capables et dociles pour n’importe quelle science morale et doctrine spéculative ». Ils progressent aussi très vite dans différents domaines lorsque qu’on leur enseigne, on voit donc bien que Las Casas soutient les Amérindiens.

Aux vues des prises de position de chacun des auteurs, les relations souhaitées entre les Amérindiens et les Espagnols ne sont logiquement pas les mêmes. En effet Sepúlveda, qui selon son rival se fierait à des hommes « mondains et tyranniques », n’est pas dérangé par l’« immense effusion de sang » entrainée par la colonisation des Amérindiens. Ce traitement ordonné aux Indiens serait normal pour lui car il n’a aucune considération pour ces « barbares ». Las Casas lui, est totalement contre « les brigandages, les vols et les morts » que subissent les Amérindiens, il souhaiterait que ces hommes soient respectés par les Espagnols et qu’ils ne soient plus traités comme des esclaves.

Sepúlveda voit donc les Amérindiens comme des sous -hommes qu’il ne respecte pas et Las Casas les voit lui comme des personnes intelligentes qu’il veut protéger.

En effet, Sepúlveda critique et dénigre fortement les Indiens alors que Las Casas met en avant leurs qualités tout le long de son récit et critique son rival.

Cette controverse sera malheureusement à l’origine et surtout à la généralisation de la traite des Noirs vers l’Amérique : les Espagnols n’auront plus le droit d’employer les Indiens comme travailleurs forcés, ils noueront donc des contacts avec des négriers de différents pays qui aboutiront à l’exploitation de plusieurs millions d’esclaves noirs.

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