Le Code Noir de Colbert
Dissertation : Le Code Noir de Colbert. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clarinette.1997 • 16 Février 2017 • Dissertation • 2 957 Mots (12 Pages) • 2 473 Vues
Le Code Noir (1685)
Cet édit royal datant de mars 1685 est extrait de l'ouvrage Le Code Noir, publié par L'esprit frappeur le 15 Juillet 1998. Cet édit sur la police des esclaves, aussi appelé Code Noir, a été préparé par Colbert à la demande de Louis XIV et promulgué en mars 1685 à Versailles.
L'esprit frappeur est une maison d'édition française créée en 1997, elle publie des essais politiques concernant l'actualité, ainsi que des textes littéraires. En publiant cet ouvrage, elle remet à l'ordre du jour la question du commerce triangulaire et de la traite des noirs car l'édit royal en question concerne les esclaves des îles des Amériques.
Il faut savoir que en 1642, le roi Louis XIII autorisait la traite → on bascule dès lors dans un contexte de commerce triangulaire (Europe/Afrique/Amériques). Une fois arrivé aux ports antillais, les esclaves sont vendus en échange de marchandises telles que l'indigo, le tabac …
C'est dans les années 1650 que la « révolution sucrière » intervient : les grandes plantations aux Antilles nécessitent beaucoup de main-d’œuvre. C'est donc à cette période que la traite transatlantique en tant que commerce spécialisé prend son essor.
Ce texte comportant 60 articles permet ainsi une possible hégémonie sucrière de la France en Europe. Pour atteindre ce but, on utilise l'esclavage, pourtant inconnu en métropole, afin de permettre l'exploitation de la canne à sucres en Guadeloupe et en Martinique notamment.
Ce texte de loi définit principalement les droits du « propriétaire » sur son esclave dans les Antilles françaises.
En quoi le Code Noir reflète-t-il le quotidien des esclaves des Antilles Françaises à cette période ?
Nous présenterons dans une première partie la position de la religion catholique au sein de ce contexte d'esclavage. Nous poursuivrons par l'analyse les droits et devoirs de l'esclave considéré comme un objet puis ceux du maître. Nous terminerons en faisant un parallèle avec la réalité de l'époque pour déterminer si le Code Noir était correctement appliqué.
Au premier recensement officiel fait en Martinique, en 1660, il y a 5 259 habitants, dont 2 753 Blancs, et déjà 2 644 esclaves noirs, 17 indiens Caraïbes et seulement 25 mulâtres. Vingt ans après, en 1682, la population est multipliée par trois, 14 190 habitants, avec une population de Blancs qui a fait moins que doubler, tandis que celle d'esclaves noirs est passée à 9 634, et celle d'indigènes à 61 individus. La proportion d'esclaves noirs atteint 68 % de la population totale.
Il existe, dans toutes les colonies, une très grande disproportion entre le nombre d'hommes et de femmes, de telle sorte que les hommes ont des enfants, soit avec des indigènes qui sont toujours libres, soit avec des esclaves. Les femmes blanches étant rares, et les femmes noires ayant l'espoir d'améliorer ainsi leur sort,
I/ La position de l’Église catholique
A/ Évangélisation
- Evangélisation par contrainte : L'esclave est susceptible de conversion : on lui prêche soumission, abnégation, obéissance. Dans art 3 : « Interdisons tout exercice public d'autre religion que la religion catholique, apostolique et romaine. Voulons que les contrevenants soient punis comme rebelles et désobéissants à nos commandements. », le Code Noir insiste bien sur le fait que tout individu non chrétien reconnu par la société en tant que tel sera puni, cela concerne aussi bien les sujets et les esclaves. Il en est ainsi dans les 15 premiers articles de l'édit : la religion catholique y est « obligatoire », c'est un passage obligé ! Afin de minimiser cette « invasion », les fr justifie cet acte en faisant de la religion chrétienne, la religion légitime. Le Code Noir justifie cela par le désire des colons de « leur faire connaître qu'encore ils habitent des climats infiniment éloignés de leur séjour ordinaire » mais aussi qu'ils font cela pour secourir les esclaves dans leurs nécessités. A croire que le christianisme est la religion suprême, pouvant apporter bonheur et ''richesse''.
- C'est une contrainte qui est aussi implicite pr certains cas : (art 8) si les sujets veulent se marier, ils doivent être chrétiens → ds ce cas, les enfants nés dans ces situations seront déclarés comme bâtards. / L'esclave a une âme, l'Église peut déployer à son intention sa mission évangélique. C'est l'économie de salut. Par sa façon d'agir, de se comporter et, notamment, par sa promptitude à se résigner et à obéir, l'esclave mérite ; et il démérite par son insoumission, sa désobéissance, sa révolte, son marronnage. C'est pk les esclaves non baptisés ne méritent pas le salut et sont enterrés dans les champs. On a une vraie imposition de la religion catho au niveau privé et public.
- Cela fait d'elle la seule religion acceptée : « Art 2 : la religion catholique, apostolique et romaine [... ] » .L'imposition de la culture catholique ne laisse pas de liberté de culte.
Ce texte officialise l'expulsion des Juifs des îles françaises, notamment ceux établis à la Martinique. Cette expulsion est présente dès le 1er Article, cela montre bien que la religion juive est encore moins bien considérée que la religion protestante ou encore les autres cultes possibles. Et puis, contrairement aux autres cultes, le Code Noir ne laisse aucune chance à la religion juive : on passe directement une expulsion rapide de 3mois. Au delà de ce délais, les retardataires verront leurs biens confisqués.
Ce texte de loi instaure aussi une certaine discrimination envers les Protestants : ils ont interdiction de culte publique et de direction des esclaves sous peine de punition (art.5). Cet acte rentre dans la logique de la révocation de l'Edit de Nantes.
- En métropole, un chrétien peut pas être esclave OR → évangélisation fait que nègres deviennent chrétiens Mais sont en même temps des esclaves !! → contraire à la bulle du pape Paul III interdisait l'esclavage des indiens, mais aussi de tout autre peuple.
Elle est utilisée dès la fin du XVIe siècle, dans l'édit de Nantes qui reconnaissait pour la première fois deux religions : « La Religion catholique, apostolique et romaine » et la « Religion prétendue réformée », c'est-à-dire ce que l'on appelle aujourd'hui le protestantisme.
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