La société française face aux crises démographiques à l’époque moderne
Dissertation : La société française face aux crises démographiques à l’époque moderne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Claire Woringer • 18 Décembre 2020 • Dissertation • 1 512 Mots (7 Pages) • 501 Vues
HI00302V_SED Histoire de la France Moderne
WORINGER Claire
N° étudiant 21804840
Claire.woringer@etu.univ-tlse.fr
Sujet d’entrainement à la dissertation La société française face aux crises démographiques à l’époque moderne |
Le royaume de France au début du XVIe siècle a la plus grande population d’Europe avec 16 millions d’habitants au XVIe siècle. Son territoire va être soumis à des crises démographiques au cours de l’époque moderne. Les crises démographiques sont des évènements conjoncturels qui reposent sur une envolée de la mortalité, d’une raréfaction des mariages et d’une diminution des naissances, en raison d’un déficit de conception et de décès de femmes. Elles sont récurrentes au point de caractériser la démographie de l’époque moderne, en particulier au XVIIe siècle. Les institutions, les lois et les règles de la France vont évolués avec ces crises.
Afin d’étudier les crises démographiques, les sources principales des historiens sont les registres paroissiaux, ancêtres de l’état civil.
Quels sont les impacts des crises démographiques sur la société française à l’époque moderne ?
Nous verrons dans un premier temps la grande crainte de la famine, puis les épidémies et enfin l’impact des guerres.
La faim est provoquée par une crise de subsistance, résultant d'une raréfaction des céréales panifiables, qui entraîne une hausse rapide et durable des prix. Une, ou plus souvent plusieurs, mauvaises récoltes successives, dues à des conditions météorologiques défavorables, provoquent une diminution des céréales, qui sont la base de la nourriture populaire. Comme entre 1560 et 1730 le « petit âge glaciaire » qui est une période difficile, caractérisé par des hivers rudes et des étés frais et humides. La disette entraine à son tour une forte augmentation du prix des céréales (des « bleds » disait-on alors) et du pain.
Malgré l’action des pouvoirs locaux pour limiter la hausse des prix, les plus pauvres qui ne possèdent pas de réserves, n’ont plus les moyens de s’acheter de quoi se nourrir à leur faim, alors qu’en temps ordinaire ils dépensent déjà plus de la moitié de leur budget dans l’achat de pain. Ils connaissent alors une situation de malnutrition, qui les pousse à consommer des nourritures parfois impropres à l’alimentation et les affaiblit. Ce faisant, ils sont alors plus vulnérables face à la maladie, notamment aux maladies digestives. L’épidémie peut donc s’ajouter à la faim. Quand la situation perdure, que la nourriture devient extrêmement rare, on atteint alors le stade de la famine : les plus démunis sont dénutris et meurent littéralement de faim, comme en témoignent différentes sources.
La diversification des cultures avec notamment la culture de masse de la pomme de terre au XVIIe siècle. Les nouvelles plantes entraînent la diversification des assolements. Elles favorisent ainsi le passage de l’assolement biennal à l’assolement triennal, voire à des assolements plus complexes. La jachère diminue. La production augmente à la fois en raison d’une utilisation plus intensive des sols cultivables et de l’augmentation des rendements (liés à l’apport d’azote par les plantes à racines pivotantes et à la fumure). On parle alors de cercle vertueux de l’agriculture.
L’agronomie devient à la mode au siècle des Lumières dans les couches aisées de la population. Les innovations inspirées du modèle anglais, visent à supprimer la jachère remplacée par la culture de plantes fourragères (luzerne, trèfle) et de plantes sarclées comme les navets, qui reconstituent les sols. Ces nouvelles cultures permettent de développer l’élevage, mais reposent aussi sur la clôture des terres empêchant ainsi les pratiques collectives traditionnelles des régions de grande culture. Dans les faits, ces nouvelles manières de cultiver ne concernent qu’un nombre très limité d’exploitations. Cependant toute une série d’améliorations, peu spectaculaires, sont adoptées par les paysans dans les modes de culture. Un ensemble de petits progrès techniques permet de mieux travailler la terre. Les assolements se complexifient avec des systèmes de rotation plus longs qui permettent de diminuer la part nécessaire à la jachère. Certaines régions connaissent un processus de spécialisation croissant, qui se traduit par l’essor de la viticulture, pour fournir les marchés urbains, par celui de l’élevage dans les zones herbagères ; dans d’autres sont entrepris des défrichements. Ces petits changements ajoutés les uns aux autres, associés à l’amélioration des techniques de stockage des céréales et à une meilleure gestion des crises par l’Etat, permettent à l’agriculture de nourrir mieux une population croissante.
Au XVIIIe siècle, on observe une poursuite des progrès de l’agriculture pour palier à la famine et une amélioration des conditions climatiques générales. Les mutations demeurent lentes malgré la spécialisation des cultures et l’élevage ovin, l’ensemble reste peu dynamique. A partir de 1720, la famine disparaît grâce au progrès des systèmes de stockage et de conservation des grains, liés à l’amélioration des moyens de communication
Mais la faim ne tue pas, elle accentue la mortalité épidémique et le mécanisme régulateur est la nuptialité. La famine n’est pas toujours en cause : de nombreuses crises sont dues à la présence d’épidémies meurtrières alors que les récoltes sont satisfaisantes.
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