Coup d'Etat du Chancelier Maupeou
Commentaire de texte : Coup d'Etat du Chancelier Maupeou. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Darkepps • 12 Novembre 2015 • Commentaire de texte • 2 562 Mots (11 Pages) • 1 524 Vues
«L'état c'est moi ! ».
Au début du XVIII ème siècle, le règne de Louis XIV prend fin et cette fin de règne aura une fâcheuse conséquence pour la monarchie et à cela s'ajoute le contexte financier catastrophique de la France. L'élément déclencheur du changement c'est un changement des mentalités, ce que Paul Hasard définit comme « la crise de conscience européenne » c'est l'émergence des idées de la raison, c'est-à-dire l'émergence des Lumières. Ce mouvement pousse les premières critiques contre le fonctionnement absolutiste. Le résultat de cette crise de conscience va amener à un rejet du principe d’autorité.
Avec cette crise de conscience, l’absolutisme apparaît comme un modèle incompatible avec la monarchie. La révolte des lumières prend une importance conséquente notamment avec ce qui sera considéré comme leur symbole : l' Encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Malgré le fait qu'elle sera en partie censuré car les lumières sont considérés comme un parasite pour le roi. Des critiques émergent de plus en plus vis-à-vis de l’absolutisme dans un premier temps c'est la légitimité qui sera remise en cause, en effet pour les philosophes le droit divin est impossible car iil est irrationnel. Ensuite l'organisation dont la concentration des pouvoirs qui est pour eux le résultat de la défaillance du système absolutisme.
Les parlementaires sont notamment les premiers acteurs de la contestation monarchique, en effet ils contestent la monarchie absolue car ils sont conquis par les idées des lumières. Pour pouvoir contester l'absolutisme ils avaient les remontrances qui étaient des critiques envers un texte royal. Si des remontrances sont faites, alors le roi en tient compte et modifie le texte, soit il maintient son texte et il envoie au Parlement l'ordre d'enregistrer le texte c'est ce que l'on appelle une lettre de jutions. Dans le cadre d'un lit de justice, le représentant ou le roi se rend au parlement, se met sur le trône qui symbolise la suspension de la délégation de pouvoir et ordonne au greffier l'enregistrement du texte. Les parlementaires pouvaient alors reporter la séance via l’absentéisme ou refuser d'appliquer la norme.
Dès le XVI ème siècle, les tensions sont de plus en plus fortes et régulières entre les rois et les parlementaires car les parlementaires se voient comme des collaborateurs du roi tandis que lui les voit comme des conseillers. Louis XIV pense que les parlementaires sont une menace et reforme le fonctionnement des parlements avec l'adoption d'une ordonnance civile de 1667 et d'une déclaration en 1673. L'esprit de la réforme est d'inverser l'ordre d'enregistrement et de supprimer les itératives et réitératives remontrances. Ce coup de force apparaît comme un moyen de renforcer le pouvoir royal et cela à court terme du fait que les parlementaires sont témoins de la dérive des abus de la monarchie absolue notamment lorsque Louis XIV décide en juillet 1714 de légitimer le Duc de Maine et le comte de Toulouse pour succéder à la couronne à défaut de prince de sang légitime, ceci étant interdit par les lois fondamentales. Assez rapidement après quelques mois les tensions entre le pouvoir royal reprennent, le premier conflit s'incarnant à travers la bulle Uni Genitus par le pape Clément XI.
Les parlementaires n'ont de cesse de prendre le pouvoir britannique comme modèle. On a une lutte entre le pouvoir royal qui souhaite maintenir la monarchie absolue et les parlementaires qui souhaite un partage. Dans les années 1760 , a lieu l'affaire de Bretagne qui donne lieu à un texte célèbre : La séance de la flagellation ( 1766). Le roi a une cinquantaine d'années et en Bretagne deux personnes se détestent : le duc d’Aiguillon qui est gouverneur de Bretagne et accessoirement un commissaire et le procureur général du Parlement de Bretagne qui s'appelle La Chalotais, un officier. Les bretons contestent la fiscalité, ils ne veulent pas payer plus d’impôt. Ainsi, le commissaire prend la défense de la réforme tandis que l'officier prend la défense du peuple. Le parlement exprime sa solidarité avec les États de Bretagne, le parlement décide d'interdire toute levée d'impôt qui n'est pas autorisée par les États de Bretagne. Le Roi intervient donc et annule l'arrêt, l'histoire continue et le parlement de Paris intervient et le parlement de Paris décide par solidarité d'initier une politique d'obstruction en refusant d'enregistrer toute norme royale tant que le roi ne reconnaît pas les droits du parlement de Bretagne. Le roi va remettre les choses à plat lors de la séance de la flagellation en rappelant avec force les principes de la monarchie absolue et menaçant d'employer contre eux toute son autorité si ils persistent dans la volonté de devenir un contre-pouvoir à son autorité.Le caractère de plus en plus systématique de l'opposition parlementaire à la monarchie s'est en large partie appuyé sur un glissement de la perception de la mission des parlementaires eux-mêmes. Influencé par les Lumières, par le modèle Britannique et par le libéralisme aristocratique ces derniers prétendent au XVIII ème siècle que leur devoir de remontrance s'incarne moins dans la continuité de devoir de conseil médiéval que dans le fait qu'ils constituent la seule institution à même de représenter les droits de la nation française. Ils se revendique comme un contre-pouvoir au pouvoir royal dans une interprétation inspirée du modèle britannique. Les parlementaires se voient exercer leur office dans le cadre législatif non pas en tant que subordonné mais en tant que collaborateur du roi ( cosouverain ) , ce qui n'est pas compatible avec la monarchie absolue découlant d'une radicalisation de la contestation.
Les parlementaires au XVIII ème siècle vont développer la théorie des classes. Cette théorie réside dans le fait que le parlement remonte à l'origine de la monarchie et qu'il a donc une origine commune à la monarchie française entre les rois et les parlementaires. Les parlementaires se prétendent comme héritiers de la premier assemblée des guerriers francs qui a porté le premier roi mérovingien sur le trône. A partir de là ils estiment que le Parlement ne détient pas son pouvoir d'une délégation mais qu'au contraire que les parlements sont issus de la constitution originelle du royaume. Ils nient une délégation des pouvoirs et Louis XV condamnera tous les arguments liés à la théorie des classes en déclarant cette dernière
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