Commentaire sur l'édit de Fontainebleau
Commentaire de texte : Commentaire sur l'édit de Fontainebleau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Benjamin Fontan • 20 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 2 024 Mots (9 Pages) • 2 047 Vues
Séance 3 : La Monarchie absolue
Commentaire du texte 5 : Édit de Fontainebleau, 1685
« La liberté des deux religions sera la guérison de cet État. La liberté rompra l’impétuosité de nos divisions. » De la concorde de l’État, libelle anonyme (1599).
En France, la Monarchie absolue voit le jour sous François 1er, qui cherche à faire face à l'immense puissance de Charles Quint. C'est à peu près à la même période dans le Saint Empire Germanique que le prêtre Martin Luther, en 1517, dénonce les travers de l’Église catholique et notamment il dénonce le système des indulgences (le fait que les pêchers soient pardonnés par l'église contre de l'argent). Beaucoup de Prince Allemand se rallie à Martin Luther, ce qui créera le mouvement protestant. Ce mouvement se répand jusqu'en France et ses adeptes sont appelés les Huguenots. Les Huguenots vont se faire massacrer durant toute la seconde moitié du 16ème siècle avec, par exemple, le massacre de la Saint-Barthélemy où entre 15 000 et 30 000 Huguenots vont y perdre la vie. Au total c'est huit guerres de religion qui opposeront les catholiques et les protestants entre 1562 et 1598.
Or, en 1588, l'héritier du trône est Henry de Navarre (Henry IV), qui est lui-même un Huguenot. Cela entraîne une forte indignation et un fort mécontentement de la communauté catholique. Henry IV devra alors lutter durant 2 ans afin de pouvoir accéder au trône et il se convertira aussi au catholicisme afin de calmer la France.
En 1598, l’Édit de Nantes est promulgué. Cet Édit vise à calmer les tensions entre protestant et catholique et il mettra in terme aux guerres de religion. Il y aura, suite à cet édit, l'établissement d'un régime de tolérance civile en France entre catholiques et protestants. Cet édit reconnaît enfin officiellement l’existence, dans le royaume de France, d'une minorité réformée que forment les Huguenots. La tolérance civil accord plusieurs droits et autres privilèges a cette minorité réformée.
Des suites de cet édit jusqu'à la prise de pouvoir de Louis XIV, les droits et privilèges accordés aux Huguenots ne vont cesser de diminuer avec, par exemple, la Paix d'Alès qui , en 1629, va retirer les places de sûreté, qui leur étaient accordé par l’Édit de Nantes, aux protestants, ou encore différentes vexations successives telles que : l'interdiction d'enterrement en journée pour les protestants, la destruction de temple ou encore l'interdiction de mariage mixte.
En 1643, Louis XIV succède à Louis XIII sur le trône du Royaume de France et de Navarre. Louis XIV vit des débuts glorieux avec la signature des traités de Nimègue en 1678. Il cherche à apparaître comme « le champion du catholicisme » et Louis XIV s’aligne sur une norme Européenne qui est l'adage latin suivant : « A chaque région sa religion ». Il admet mal le fait que 2 religions puissent cohabiter dans un même État et il considère que le fait de ne pas avoir la même religion que son roi est une atteinte à la majesté royale. Louis XIV décide d'extirper tous les résidus protestants du royaume et pour ce faire il cherche à convertir tous les protestants au catholicisme. Pour cela il va utiliser la manière forte puisqu'il va autoriser les dragonnades, qui voient le jour en 1681 par l’intendant de Poitiers, au sein de son royaume. Cela entraîne donc une augmentation importante de la conversion au catholicisme.
Suite à cela, en 1685, Louis XIV fait confiance à des rapports qui indiquent que la religion réformée n'est plus pratiquée dans le royaume et donc, il promulgue l’Édit de Fontainebleau.
L’Édit de Fontainebleau apparaît en 1685 et il vise à supprimer ce qui reste des tolérances religieuses de Henry IV et donc à supprimer les droits et les privilèges qui avaient été accordé aux Huguenots.
Par cet édit Louis XIV réaffirme son attachement au catholicisme et cherche à réunifier son royaume autour d'une seule et même religion. Il cherche aussi à rétablir les liens avec le pape.
La question qui se pose est de savoir comment Louis XIV réaffirme sa majesté royale au travers de cet édit ainsi que de savoir en quoi celui-ci fût un énorme échec de son règne.
Nous verrons dans une première partie (I) La réaffirmation de la majesté royal de Louis XIV par l'unification et l'autorité, puis nous verrons dans une seconde partie (II) Un échec total pour Louis XIV en montrant en quoi cet édit fût un désastre et la porté qu'il a eu.
I- La réaffirmation de la majesté royal de Louis XIV.
Dans cette partie nous allons donc voir dans un premier temps (A) L'attachement de Louis XIV au catholicisme et puis nous verrons dans un second temps (B) Une nouvelle conception de l’Édit de Nantes.
A- L'attachement au catholicisme.
En 1682 un conflit éclate entre Louis XIV et le Pape Innocent XI. Ce conflit oppose ces deux personnes au sujet du droit de régale, d'où le nom de «l'affaire de la régale». Ce conflit née du fait que Louis XIV décide d'étendre le droit de régale a l'ensemble de son royaume et que 2 évêques, soutenu par le Pape Innocent XI, décident de s'y opposer. Louis XIV cherche a unir son peuple autour d'une seul et unique religion puisque il respecte l'adage latin : « A chaque région sa religion ». En effet il ne conçoit pas la possible coexistante de 2 religion au sein d'un même État, et donc selon lui son peuple doit avoir la même religion que lui, c'est a dire le catholicisme. La France devient donc un royaume catholique puisque Louis XIV convertir, de force, les protestants au catholicisme grâce aux dragonnades.
De plus, comme il l'affirme dans l’Édit de Fontainebleau, « la meilleure et la plus grande partie de nos sujets de la Religion Prétendue Réformée ont embrassé la Catholique » (ligne 12). Il insiste d'autant plus avec le mot « meilleur » afin de montrer que les personnes qui sont converti au catholicisme sont les personnes importantes et que celles qui ne le sont pas n'importe peu pour cette religion. Louis XIV illustre donc parfaitement le rôle conféré au prince par Bossuet, a savoir « employer son autorité pour détruire en son État les fausses religion » comme le montre la ligne 17: « cette fausse Religion ». Cette Édit de Fontainebleau montre donc l'attachement qu'a Louis XIV envers la religion catholique, ce qui permet de renouer les liens avec le pape, ce qui aboutira à un compromis en 1693, où les deux parties acceptent de faire des concessions.
...