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Révolution, empire et nations

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Par   •  7 Novembre 2015  •  Cours  •  2 672 Mots (11 Pages)  •  841 Vues

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HISTOIRE :

REVOLUTIONS, EMPIRES ET NATIONS

1ère séance, 02/09

        Séance 1 : les mots et les rythmes du XIXè

Introduction : pourquoi le XIXè siècle ?

  • Présence du XIXè au XXIè : 3 exemples récents
  • La crise grecque renvoie à des débats déjà soulevés au XIXè : création de l’état grec en 1832 suite à une guerre contre l’Empire ottoman  séparation de l’empire ottoman ; la Grèce comme pays tiraillé entre son attachement identitaire à l’empire ottoman et les valeurs occidentales
  • Question migratoire : l’Europe a longtemps été un continent d’émigration  migration massive au XIXè à l’intérieur de l’Europe, mais également en Amérique, en Afrique et en Asie  c’est au XIXè que la figure de l’émigré s’impose dans la vie sociale, politique et économique
  • Relation Europe/bassin méditerranéen  printemps arabes de 2011  un échos direct au printemps des peuples de 1848, lorsque dans plusieurs pays européens s’érigent de nombreux mouvements d’insurrection à travers la force armée afin d’imposer de nouveaux modèles politiques et économiques

  • Etrangeté et familiarité d’un siècle pensé comme tel :
  • Un monde perdu, disparu, à observer de manière anthropologique
  • Un monde familier malgré tout, creuset de la « modernité » : processus, tendances, dynamiques sociales, économiques et politiques qui continuent d’informer et d’expliquer les enjeux d’aujourd’hui
  • Quand commence et quand termine le « long XIXè siècle » ?
  • Toute césure chronologique est le fruit d’une convention
  • Un choix intellectuel et pragmatique

➔ 1815 : fin des guerres napoléoniennes, réorganisation de l’Europe au congrès de Vienne, tensions entre les aspirations révolutionnaires et la restauration des pouvoirs traditionnels

➔ vers 1900 : une Europe à son apogée économique et géopolitique, rôle des masses en politique et dans le domaine social, multiples tensions politiques, sociales et internationales

  • Ce qui l’histoire, comme savoir et discipline, peut apporter
  • Une réflexion sur le changement social et politique (le XIXè comme laboratoire d’analyse et d’interprétation)
  • Une sensibilisation à la pluralité des chronologies et des temporalités
  • Une mise en perspective critique du monde contemporain

  • Objectifs intellectuels du cours :
  • Nous faire connaître la trame de l’histoire (dates, faits, cartes, chiffres)
  • Nous inviter à réfléchir de manière dynamique aux questions soulevées par la « transformation du monde » au XIXè (J. Osterhammel)
  • Nous faire lire et découvrir des ouvrages d’histoire et des sources historiques
  • Objectifs pédagogiques :
  • Travail régulier articulant CM et conférence de méthode
  • Lecture d’un syllabus de textes disponibles sur le Drive
  • Conseils de travail et lecture :
  • René Rémond, Serges Berstein et Pierre Milza, Anceau, David Colon
  • N. Bourguinat, B. Pellistrandi, le XIXè siècle en Europe, Colin (chapitre 1 et 2)
  • JC. Caron, M. Vernus, l’Europe au XIXè, des nations aux nationalismes, 1815-1914
  1. Le siècle de la « modernité » européenne ?
  1. Quelle Europe ?
  • parler d’Europe : pas évident, car ø organisation ou d’institutions qui crée une coercition entre les ≠ nations européennes

➔ une notion floue, un concept en devenir ➔ notion d’Europe comme concept polysémique avec de ≠ interprétations

  • une prétention croissante à incarner la civilisation, volonté d’exportation

« l’Europe est la plus petite partie du monde mais la mieux cultée, la + civilisée, et proportionnellement la + peuplée » dictionnaire géographique universel, 1826 ➔ en une phrase, toutes les prétentions à l’universalité de l’Europe dont les csq géopo et politiques ne seront pas des moindres

population mondiale de l’Europe :

  • 1800 : 26% de la part mondiale ≠ Asie : 66%
  • 1900 : 24,9% ≠ Asie : 58%

➔ l’histoire que l’Europe se raconte est l’histoire que d’une petite humanité, qui conduit à l’européocentrisme

  • la question des frontières agite déjà les débats philosophiques et politiques

frontières extérieures :

carte de la Turquie d’Europe et d’Asie, gravée par LH Berthe, 1822 : difficulté à tracer les frontières de la Turquie, de la Russie (« Russie d’Europe ») ➔ débats quant aux frontières externes, ayant des impacts sur le développement-même des 2 empires face aux courants plutôt modernisateurs (en réaction aux mouvances orientales)

frontières au sein de l’Europe :

création, invention, imaginaire

l’Europe des Balkans, M. Todorova ; l’Orientalisme, E.W. Said

→ la notion d’Europe de l’est est apparue récemment, comme fruit d’une réflexion philosophique et géographique = une Europe de l’Ouest civilisée face à une Europe orientale barbare

➔ construction du mouvement de l’Orientalisme

  1. Les visages de la modernité

  • « moderne », « modernité », « modernisme » : de l’usage artistique (querelle anciens/modernes) à la désignation d’une époque

« la modernité, c’est le transitoire, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. Il y a eu une modernité entre chaque peintre ancien » Baudelaire, 1859

  • « modernité » comme nouveau régime de temporalité : une perception nouvelle du temps, orientée vers le futur, apparue avec la période révolutionnaire de la fin du XVIIIè

trouble et incertitude chez les contemporains au seuil d’un nouveau monde :

« le siècle présent, un mot, qui sépare le passé de l’avenir, qui n’est ni l’un ni l’autre, et qui ressemble à tous les 2 à la fois, et où l’on sait, à chaque pas, si l’on marche sur une semence ou un débris » de Musset, confessions d’un enfant du siècle ➔ ambivalence entre monde ancien et monde nouveau à venir = mal du siècle

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