Les signes annonciateurs de la révolution industrielle

LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU XIXème siècle

« La révolution industrielle, c’est l’acte de naissance de notre monde » Jean-Pierre RIOUX,1971

Fernand BRAUDEL, historien français d’ampleur international, écrit dans « la dynamique du capitalisme » en 1985 : « La révolution industrielle du monde, la plus grosse cassure de l’histoire moderne. » 
Les deux auteurs sont dont unanimes pour déclarer que la révolution industrielle est une étape essentielle dans l’histoire du monde contemporain.

Or ce que nous appelons la revolution industrielle commence dans le dernier tiers du XVIII ème siècle. On observe en une trentaine d’année une rupture considérable. En effet, on passe d’un monde essentiellement rural à un monde industrialisé et urbanisé. On passe d’un monde dominé par la force musculaire à un monde de plus en plus mécanisé (d’où l’importance du progrès technique, des innovations). On passe de petites unités de production à l’usine, à l’industrie. Enfin, on passe d’une croissance lente pendant des milliers d’années, à un rythme de croissance qui s’accélère. Le rythme du monde a complètement changé.

Cette révolution industrielle est d’abord un phénomène européen. Jusqu’à la première GM, l’Europe occidentale domine le monde grâce à sa production industrielle, ses progrès techniques, ses capitaux, sa démographie et colonisation.)

Nous allons donc nous demander comment et pourquoi la révolution industrielle apparait en Europe ? Quelles sont les caractéristiques de cette révolution industrielle, et comment le monde est modifié par cette croissance économique.

I- Aux origines du capitalisme industriel

Il s’agit de se demander quels sont les facteurs qui expliquent le démarrage de la croissance industrielle en Europe.

A La révolution industrielle s’inscrit dans le long terme

Les économies pré-industrielles (conditions, caractéristiques avant la révolution industrielle)

Prépondérance de l’agriculture.

Revenu national, c’est-à-dire la richesse produite dans un pays, est essentiellement rurale.

Dans les pays d’Europe, 80% de la population vit dans les campagnes et a une activité agricole.

L’agriculture est plurielle (Chine : riziculture, agriculture élaborée / Agriculture extensive, sur brulis / Dans les colonie française : agriculture de plantation : sucre, tabac, coton, thé, café : agriculture spéculative, destinée à être exportée vers un marché européen, utilise de la main d’oeuvre servile, esclavage / Agriculture d’élevage, céréaliculture, viticulture..)

C’est une agriculture qui n’est pas mécanisée —> faibles rendements, beaucoup de main d’oeuvre.Voilà pourquoi la majorité de la population active travaille dans l’agriculture, et une minorité se trouve en ville car le surplus est faible.

La richesse provient provient principalement de la terre. Ceux qui sont fortunés et ont du prestige social sont ceux qui possèdent de grandes exploitations, des terres.

Faiblesse de la circulation

Monde où les hommes (sauf les soldats, les colporteurs, les marins : commerce transocéanique depuis le XVI ème siècle) , les capitaux, les marchandises circulent peu.

Les marchés sont des marchés locaux, pas de marché national (moyens de communication sont déficient, routes en mauvais état.) 
Ex : pour traverser la France d’est en ouest, un chariot fait 15 à 20 km par jour, soit un mois pour traverser. La circulation est lente, et il faut payer des « tonlieux »qui sont des frais de douane intérieurs. Les moyens de circulation sont long, inconfortables et peu surs. Les services publics sont pratiquement inexistants.

Il existe quelques isolats pré-capitalistes : Il y a dans ce monde quelques villes qui annoncent déjà quelque métropoles capitaliste (Gènes, Venise qui sont des grands ports et font du commerce international, banquiers, en Flandres le port d’Anvers, Amsterdam, Londres et Paris. On y trouve des marchands, des artisans, des banquiers). 

Dans ce monde préindustriel, il y a une production manufacturière limitée et variée. Le monde de la révolution industrielle est le monde de l’usine, où on produit en grande quantité et de façon standardisée. 
Avant la Révolution industrielle, il y a bien des produit manufacturés mais le marché est limité. (vêtements, chaises…) On produit des produits faiblement standardisés.

La première révolution industrielle marque une rupture dans les systèmes de production, mais il va de soi que l’industrie n’apparaît pas ex nihilo au XIXe siècle. L’époque dite « pré-industrielle » connaît des formes spécifiques d’industrie, même si les activités de transformation restent encore minoritaires dans l’économie. 
Il est possible de distinguer plusieurs sources de fabrication d’objets : 

Tout d’abord on peut citer l’auto-production : Ce sont les gens qui produisent eux même (fabriquent leurs sabots, leurs vêtements, leurs outils, leurs meubles). On les trouve principalement dans les campagnes.

Il y a aussi des artisans, qui se spécialisent dans la production d’un ou deux produits, qu’on trouve dans les villages (cordonniers, ébénistes), qui produisent des produit de qualité relativement chers pour l’époque et en assez faible quantité, travaillent avec quelques outils, leurs force musculaire.

On trouve aussi tout de même de rares manufactures que l’on peut considérer comme les ancêtres des usines à assez forte concentration d’ouvriers. 
Elles sont mises en place par nécessité, dans des secteurs particuliers comme dans les arsenaux où on a besoin d’une convergence des activités.(cordes, voiles, métaux). Comme dans le secteur du textile : A Abeville au XVII ème siècle, Van Robais a créer une entreprise dans laquelle il avait 1500 ouvriers.

Manufactures sous l’impulsion de l’état (Louis XIV) pour créer des produits comme des tapis, des miroirs. (Ecole des Gobelins).

Les manufactures existent mais elles sont rares. Dans ces usines, aucune mécanisation. 
On produit encore assez lentement par rapport au XIX ème siècle.


A cela il va falloir ajouter un autre type de production : La proto-industrialisation

DOCUMENT : « La proto-industrialisation

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