La décolonisation
Cours : La décolonisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar P9333 • 3 Octobre 2015 • Cours • 5 532 Mots (23 Pages) • 987 Vues
La décolonisation
Phénomène majeur de la seconde moitié du XXe siècle par sa durée, sa violence souvent, son cout humain, encore mal évalué, la décolonisation met un terme a l’ancien ordre international que dominaient les Européens et leurs empires coloniaux édifiés au XIXe siècle en Asie, au Maghreb et en Afrique.
On désigne par décolonisation le processus d’émancipation de la tutelle de l’occupation imposées à des territoires par un Etat étranger. Historiquement ce lien de sujétion découle des deux âges successifs de la colonisation. Le premier, de type mercantiliste, est consécutif aux Grandes découvertes et à la naissance de l’économie-monde. Fondé sur l’économie de traite et de plantation, il s’est en partie achevé avec l’indépendance des Etats-Unis et de l’Amérique Latine, à la charnière du XVIII et XIX siècles. Le second âge est lié au progrès de la révolution industrielle, la colonisation étant censée ouvrir un accès privilégiés aux matières premières et un débouchée aux produits de l’industrie. A cet impératif, d’autres se sont ajoutés, d’ordre démographique, stratégique ou de simple prestige.
La décolonisation peut s’entendre au sens large comme l’ensemble des réponses contestataires à l’ordre colonial, ou au sens étroit comme la phase ultime de ce mouvement, celle de sa liquidation.
Deux évènements majeurs, la crise de 29 et la seconde guerre mondiale ont donné les coups d’accélérateur qui ont transformé une contestation dispersée et informelle en une opposition structurée, lestée d’une revendication d’indépendance largement partagée.
- Aux sources de la décolonisation
L’entre-deux-guerres est à la fois le temps de l’apogée du fait colonial et celui de l’affirmation des nationalismes indigènes.
a)L’apogée du fait colonial
- années 30 : extension géographique des espaces coloniaux atteint son apogée.
Elle résulte d’abord du transfert des dépouilles allemandes et ottomanes opères au lendemain de la guerre par le traité de Versailles et la conférence de San Remo (1920) redistribuées sous forme de mandat a la GB (Palestine), a la FR (Syrie), a la Belgique (Rwanda) et a l’AFS (Sud-Ouest Africain). Elle résulte ensuite des dernières entreprises impérialistes du Japon, qui s’empare de la Mandchourie en 31 et de celle de l’Italie qui conquiert l’Ethiopie en 1936.
Pour s’en tenir a la seule Europe : Empire de plus de 56M de km2, 42% des terres émergés et 680M d’hab soit 31% de la pop mondiale.
Par son étendue, sa population et ses richesses, l’Empire britannique est un empire universel, celui sur lequel, selon la formule célèbre : le soleil ne se couche jamais.
(Canada, Australie, N-Z, Union Sud-Africaine, Inde)
De formation plus récente l’Empire fr vient au 2em rang : Indochine, bloc maghrebo-africain, Madagascar, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Polynésie)
Témoins de l’ancienne splendeur navale et commerciale des Provinces-Unies, l’Empire hollandais comprend : archipel des Indes, iles des Caraïbes, Surinam.
Empire Belge : Congo.
Puissance ibérique affaiblie par perte de l’AM Latine début XIXe.
Portugal : Guinée-Bissau, Angola, Mozambique
Espagne : Guinée équatoriale
- Traditionnellement, les empires pourvoient les métropoles en matières
premières et produits tropicaux et reçoivent en échange les produits industriels et les capitaux nécessaires a leur développement. La crise de 29 par l’effondrement du commerce mondial et favorise un recentrage des échanges sur les empires coloniaux.
Une telle évolution se vérifie dans la structure des échanges français, la part de l’Empire dans le commerce extérieure atteignant 34% en 36 contre seulement 10% en 1913 et 14% en 1927.
Cependant, excepté en Inde, l’industrialisation des colonies demeure à l’état de projet en dehors du secteur minier.
- Plus que jamais, les puissances coloniales, et avec elles le gros des
opinions publiques, sont convaincues de la légitimité de leur domination. Aux justifications traditionnelles, c’est a dire la vocation civilisatrice de l’Occident, la complémentarité économique et le prestige international que cela confère, on ajoute la contribution massive des peuples d’outre-mer à la victoire alliée de 1918 et leur parfait le loyalisme pdt la duré du conflit.
Le progrès des techniques de la propagande : radio, cinéma, affiche, littérature, la publicité, chanson ; les expositions coloniales, relayées par d’intenses campagnes de presse, connaissent un immense succès d’affluence comme celles de Wembley (1924) et de Vincennes (1931).
Voix discordantes rares : il est claire que la contestation anticoloniale va, pour l’essentiel, être le fait des peuples colonisé eux mêmes.
- L’émergence d’une opposition autochtone à l’ordre colonial est antérieure au
premier conflit mondial, né le plus souvent de la frustration des anciennes élites dirigeantes marginalisées par la mise en place d’une administration européenne. De ce fait les revendications demeuraient modestes, limitées a une participation plus équitable aux rouages du système,, et touchaient peu les masses. Cette faible pénétration permit aux rouages du système, et touchaient peu les masses. Cette faible pénétration permit aux puissances coloniales de mobiliser sans difficulté majeure les troupes et les ressources nécessaires à la conduite de la guerre.
- C’est pdt l’entre-deux-guerres que s’affirme un nationalisme gagné à la cause de
l’indépendance, plus précisément dans les année trente qui, dans le sillage de la crise économique très éprouvante pour les mondes coloniaux, ont vu se consolider la relation entre les élites et les masses, généralement incarnée par ou plusieurs leaders charismatique :
Inde : Nehru
Vietnam : Ho Chi Minh
Tunisie : Bourguiba
Indonésie : Sukarno
Algérie : Ben Bella
Egypte : Abdel Nasser
Congo : Lumumba
Victimes de la dépossession foncière, du poids très lourd de la fiscalité et de l’usure, les paysanneries subissent une lente paupérisation, aggravée par la croissance démographique et la dépression des années trente. Cette dernière apporte un cruel démenti à l’affirmation rituelle des puissances coloniales de pouvoir assure le progrès et le bien-être des colonisés. De bourgeoise, la contestation devient populaire, et de réformiste, elle s’élargit à la revendication de l’indépendance totale.
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